C’est une mesure qui est très discutée sur les bancs de l’Assemblée nationale. Fatiha Keloua-Hachi, députée PS de la 8e circonscription de Seine-Saint-Denis, a déposé une nouvelle proposition pour généraliser le repas un euro pour tous les étudiants ce jeudi 24 octobre 2024. Celle qui porte ce combat avait d’ores et déjà proposé un texte de loi en ce sens l’année dernière. Les députés n’ont pas accepté cette proposition, à une voix près.
Pour rappel, depuis la crise sanitaire, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place des repas à un euro pour les étudiants boursiers et précaires. Le parti de gauche, avec l’appui de ses alliés du Nouveau Front populaire, espère que le texte sera pris en compte.
🚨 Le 12 décembre prochain, dans le cadre de la niche socialiste, ce sera le retour du Repas à 1€ !
Une occasion supplémentaire pour lutter contre la précarité étudiante 💪
En avant ! ✊#repas1eurohttps://t.co/jH8CBC31hl
— Fatiha Keloua Hachi (@KelouaF) October 24, 2024
« La situation des étudiants s’est dégradée, ils ont faim »
La proposition de loi de la députée socialiste de Seine-Saint-Denis a été lancée dans un contexte de précarité étudiante grandissante pour la communauté estudiantine. En effet, selon le dernier baromètre de l’association Cop1 - Solidarités étudiantes, un étudiant sur deux affirme avoir déjà sauté un repas, quand 20% d’entre eux ont déjà eu recours à une aide alimentaire.
Depuis sa dernière proposition de loi rejetée en février 2023, Fatiha Keloua-Hachi indique, dans une interview à Libération, que « les choses n’ont pas changé », bien au contraire. « La situation des étudiants s’est dégradée, ils ont faim », affirme celle qui est devenue présidente de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation au Palais-Bourbon.
La proposition de loi débattue dans l’hémicycle en décembre prochain
Dans le cadre de la niche socialiste, la proposition de loi initiée par la députée sera débattue et soumise au vote des députés le 12 décembre prochain. « Aujourd’hui, il y a des files d’étudiants qui attendent pendant des heures pour récupérer des paniers d’aide alimentaire, qui ne sont pas bien gros », regrette-t-elle.
Fatiha Keloua-Hachi explique dans Libé qu’elle s’est entretenue avec l’ensemble des organisations syndicales étudiantes. « Toutes sont unanimes sur l’urgence de la précarité étudiante », confie-t-elle.
Le Parti socialiste compte sur ses alliés du NFP pour voter le texte de loi et espère que les 193 députés seront tous présents. « La dernière fois, on était moins nombreux, il manquait quelques insoumis dans l’hémicycle et la majorité des écologistes », déplore la députée.
La semaine dernière, le député LFI Louis Boyard avait relancé le débat sur la précarité étudiante et la généralisation du repas à un euro pour tous les étudiants. Ce dernier a déposé une pétition en ce sens sur le site de l’Assemblée nationale. Une initiative bien accueillie par le PS. « Tant mieux, c’est un député médiatique donc c’est bénéfique », assure Fatiha Keloua-Hachi.
Selon la députée, le coût du repas à un euro pour tous varie « entre 60 millions et 90 millions d’euros ». Dans un contexte de déficit budgétaire important, le gouvernement pourrait se montrer réticent face à cette mesure. Mais pour la députée de gauche, « on ne peut attendre que les finances soient au vert, il faut que les étudiants puissent manger. C’est une vision de société ». Affaire à suivre en fin d’année.