Parcoursup a été créée en 2018 avec pour ambition de faciliter et permettre une meilleure orientation des lycéens vers l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, cette plateforme compte plus de 9 500 formations et permet de se diriger aussi bien vers des écoles de commerce, que d’ingénieurs, des instituts de sciences politiques, les beaux-arts ou l’université, bien sûr.
Si tu t’arraches les cheveux en formulant tes voeux sur la plateforme, sache que Parcoursup n’est pas le premier site d’orientation créé par le ministère de l’Enseignement supérieur afin de garantir un accès facilité aux études. En effet, il y a encore quelques années, beaucoup de lycéens s’orientaient via une autre plateforme : APB ou Admission Post-Bac.
APB : le digne précurseur de Parcoursup
Admission Post-Bac a été déployé en 2009 avec le même objectif que son successeur : permettre d’uniformiser la candidature dans le supérieur pour les élèves des lycées de toute la France. Du moins, c’est sûrement ce qu’on t’a dit. Mais ce n’est pas totalement vrai ! En réalité, APB avait un objectif et un seul, à sa création en 2002 : faciliter l’inscription dans les classes préparatoires françaises. En outre, il n’était pas accessible dans toutes les académies. Mais cela évoluera avec sa généralisation à toutes les formations en 2009.
À l’époque, Admission Post-Bac n’était pas seulement une plateforme. C’était aussi un guide de l’orientation que chaque élève de terminale se devait de consulter avant de formuler l’un des 24 vœux autorisés par la plateforme. On ne pouvait d’ailleurs pas dépasser les 12 vœux par filière. Toutefois, beaucoup d’établissements étaient exclus de ce site, notamment les écoles de commerce et d’ingénieurs, les IEP ou l’Université Paris-Dauphine.
Les polémiques Admission Post-Bac
Avec le temps, le site évolue pour s’ouvrir à tous les lycéens de l’Hexagone. Mais il déchaîne rapidement les passions. En effet, dès 2012, soit trois ans seulement après sa mise en place, on reproche un manque de lisibilité sur les critères d’admission et sur les filières en elles-mêmes, un biais qu’a tenté de corriger Parcoursup.
Avec les années, l’algorithme de sélection et son opacité ont fait couler beau d’encre. Il a notamment attiré l’attention de l’association Droits des lycéens qui a dénoncé l’illégalité d’un système qui se base sur un tirage au sort. Les membres de cette association dénoncent alors une plateforme qui contrevient au Code de l’Éducation.
En étant élu, l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron était de mettre fin à APB pour le remplacer par une autre solution qui deviendra Parcoursup, suite à la loi ORE. Le dispositif d’orientation se voulait plus fiable, moins opaque, avec plus d’informations et plus de formations.
RAVEL, ancêtre de l’orientation
Mais avant APB, on faisait comment ? Eh bien… Tout dépendait des régions ! En Île-de-France, par exemple, les élèves pouvaient réaliser leurs vœux directement sur Minitel avec 3614 RAVEL (Recensement Automatisé des Vœux des ÉLèves). Il a d’abord permis aux élèves de Paris, puis des académies de Créteil et de Versailles, de recenser leurs vœux dans le supérieur pendant près de 30 ans.
De 1987 à 2004, le service était uniquement disponible sur Minitel. En revanche, en 2004, un site internet voit le jour pour permettre aux étudiants de s’inscrire dans des filières universitaires ou sélectives. Son fonctionnement était peu ou prou similaire à ce que propose Parcoursup aujourd’hui :
- Phase d’information de janvier à février
- Phase de formulation des vœux de mars à avril
- Phase de confirmation des vœux de mai à juin
- Phase d’inscription dans l’établissement en juillet
Le tour de France des universités : la méthode incontournable pour s’orienter avant APB
Toutefois, pour celles et ceux qui n’avaient pas la chance de bénéficier du 3614 RAVEL, aucun service ne permettait de formuler des vœux dans plusieurs établissements en même temps. L’inscription à l’université ou dans une école se déroulait par correspondance ou directement sur place. Bon nombre de lycéens profitaient alors des vacances de printemps ou d’été pour faire la queue afin de déposer leur dossier aux responsables d’admission.
Oui, cela peut te paraître insensé aujourd’hui, mais les élèves n’avaient d’autre choix que de patienter des heures pour espérer avoir une place dans un établissement qui rejetterait peut-être leur demande. C’était donc le même schéma pour toutes les écoles et universités. Imagine un peu vouloir mettre toutes les chances de ton côté et attendre deux à trois heures pour déposer ton dossier dans une dizaine d’institutions ? Une pensée qui peut finalement te faire apprécier le fonctionnement de Parcoursup !