Un bilan qui laisse un goût amer. La FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) alerte, dans un communiqué de presse, sur la situation de milliers d’étudiants suite aux résultats de la plateforme Mon Master.
Le nouveau dispositif, initié par le ministère de l’Enseignement supérieur pour centraliser toutes les candidatures en master sur une même plateforme, n’a pas eu, selon le syndicat étudiant, les effets escomptés.
« La FAGE a toujours plaidé pour la mise en place d’une plateforme unique de candidature, afin de largement diminuer la charge mentale et administrative des étudiant.e.s », affirme le collectif. « Cette année supplémentaire n’a pas été fructueuse et le ministère n’a pas su s’en saisir correctement », ajoute-t-il.
#MonMaster⎢Après 1 année de report, le résultat est encore loin des attentes des étudiantEs.Il est temps que le ministère prenne ce sujet à la hauteur de l’enjeu pour notre avenir pic.twitter.com/dQHk1x3UL0
— FAGE (@La_FAGE) June 27, 2023
Des irrégularités constatées sur Mon Master
Sans surprise, la FAGE pointe du doigt les dysfonctionnements qui ont été constatés sur Mon Master depuis son lancement. « Des pièces demandées par les établissements déjà renseignées dans le dossier unique, demande de hiérarchisation des vœux sur la plateforme et par mail, formations retirées durant la phase de candidature », liste le syndicat.
Et ils ne sont pas les seuls à observer les couacs de la plateforme. Des étudiants et des responsables pédagogiques alertaient depuis plusieurs semaines sur les problèmes techniques, comme le site saturé au moment du lancement. En mars dernier, l’UNEF, autre syndicat étudiant, expliquait d’ores et déjà que Mon Master contenait des éléments erronés. « Des professeurs nous ont signalé que certaines infos n’étaient pas les bonnes. Il faudrait avoir réellement la mainmise sur les cursus et leurs capacités d’accueil », précisait sa présidente, Imane Ouelhadj, à Diplomeo.
Mon Master : une sélection « arbitraire et injuste »
Tandis que les étudiants ont reçu leurs premiers résultats d’admission ce vendredi 23 juin, la FAGE explique que ces derniers reflètent une sélection « arbitraire et injuste ». Selon le syndicat, nombreux sont les candidats qui n’ont pas été acceptés dans une formation de niveau master à cause de « motifs incompréhensibles » et « des erreurs de classements ». Le syndicat parle également de « problèmes techniques » et de « pratiques douteuses » des établissements du supérieur. Il parle de « milliers d’étudiants » sans pour autant donner un chiffre exact du nombre d’étudiants concernés.
D’après le ministère, 209 207 candidats ont validé au moins un vœu sur la plateforme. Dans le détail, 180 000 ont un niveau bac+3, 20 000 ont déjà décroché un bac+4 et opèrent une réorientation. Si le ministère affirme être confiant, pour la FAGE, le nombre de places n’est pas suffisant. « Là où des masters manquent cruellement de places, certains ferment faute de candidatures », martèle le syndicat étudiant. « La différence entre le nombre de places et le nombre de candidatures pour les filières en tension se creuse et accentue le phénomène de sélection », poursuit-il.
Une phase complémentaire revendiquée ainsi que des places supplémentaires dans les filières en tension
Les filières en tension ont été au cœur des discussions et des débats sur la nouvelle plateforme d’accès en Master. Le droit, la psychologie, l’éco-gestion ou encore les STAPS sont des cursus où l’on retrouve plus d’étudiants que d’effectifs disponibles. À ce titre, le syndicat étudiant demande au ministère d’ouvrir des places supplémentaires pour la session 2024.
La FAGE réclame aussi une « ouverture immédiate de nouvelles concertations », afin que le syndicat puisse être consulté pour trouver des pistes d’améliorations pour l’année prochaine. Enfin, et c’était attendu, le syndicat prône une ouverture d’une phase complémentaire — comme sur Parcoursup — pour garantir « la simplification et l’effectivité du droit à la poursuite d’études ».
Pour rappel, cette première édition de la plateforme ne comporte pas de phase complémentaire. Mais les étudiants en liste d’attente une fois la phase d’admission achevée peuvent bénéficier de la gestion des désistements (GDD), afin de continuer à recevoir des propositions d’affectation. De son côté, le ministère attend la rentrée de septembre afin de faire le bilan sur l’édition 2023 et prendre du recul pour décider de sa mise en place.