Sur le trottoir les fashions ! À raison de 4, voire 6 éditions annuelles, la Fashion Week parisienne (PFW) est l’une des plus emblématiques. C’est même la seule qui compte des éditions consacrées à la haute couture, en plus des défilés de collections de prêt-à-porter printemps/été et automne/hiver féminines et masculines.
À cette occasion, tous les regards sont braqués sur les podiums. Ils donnent alors à voir les tendances avec un temps d’avance ! En effet, chaque semaine de la mode annonce la couleur des saisons à venir, six mois à un an avant leur arrivée effective sur nos calendriers.
Top models internationaux, scénographies oniriques, tissus et accessoires qui donnent envie et pêle-mêle de célébrités : ces rendez-vous annuels font rêver ! Si l’on pense naturellement aux stylistes et créateurs, plusieurs autres activités ouvrent les portes de cet univers si particulier. Accessibles en tant qu’étudiant ou avec un diplôme, en voici quelques-unes !
Mannequin
Qui dit défilés, dit mannequins ! Sans eux, difficile d’apprécier pleinement les tenues mises sur pied par les stylistes et créateurs. Que ce soit pour les grandes maisons de couture qui participent depuis longtemps à la PFW ou les nouvelles marques qui y font leur entrée, beaucoup de visages rêvent de se retrouver sur les fameuses photos « Vogue » des runways.
N’est pas Kate Moss, Alton Mason ou Imaan Hammam qui veut. En revanche, aujourd’hui, les opportunités pour exercer en tant que mannequin sont multipliées. Grâce aux réseaux sociaux, il est possible de se faire remarquer, participer à des castings en ligne ou être contacté par de jeunes créateurs. Les agences à la recherche de physiques « atypiques » — ou comprenez « au-delà des standards de beauté discriminant la majorité de la population » — sont de plus en plus légion.
Certains étudiants font déjà du mannequinat en parallèle de leurs études. En général, ils sont très passionnés, car pas toujours rémunérés. Ou alors, s’ils ne touchent pas une contrepartie monétaire, ils sont payés avec des accessoires et vêtements.
J’ai défilé à ma deuxième fashion week trop content🥰
— Ⓜ○ⓂⓂℹ🕊 (@m_bdj99) March 6, 2023
Pour poursuivre votre petit bonhomme de chemin sur les catwalks, vous pouvez commencer par poser pour des connaissances qui se lancent dans le milieu. Plusieurs écoles de mode organisent aussi des défilés de fin d’année lors desquels les élèves présentent leurs créations. En général, ces derniers utilisent des réseaux sociaux comme Instagram pour trouver leurs muses. Vous pouvez aussi emprunter la voie traditionnelle : participer aux castings des agences de mannequinat pour qu’elles vous représentent, avec un agent et vous dégotent des contrats plus facilement.
Habilleur
Une autre manière de participer à la Fashion Week est d’y exercer en tant qu’habilleur. C’est le choix que font plusieurs étudiants en mode et jeunes passionnés. Comme son nom l’indique, l’activité consiste à habiller un ou plusieurs mannequins, dans les coulisses, durant les défilés. Fermer des zip délicatement, ajuster des drapés avec des épingles, ôter le vêtement sans le déchirer… Plus que jamais durant la FW, l’habilleur doit être rapide et efficace.
sinon j’ai été habilleuse en Fashion week et j’ai pu assister au défilé avec les invités et vous votre journée 😭🤩
— 𝒔𝒂𝒎 (@stblza) March 7, 2023
C’est un excellent moyen pour les amateurs de mode d’entrer dans ce monde réputé hermétique, d’y voir l’envers du décor et de toucher de très près de précieux tissus. C’est également l’occasion de rencontrer plusieurs professionnels : les mannequins, bien sûr, mais aussi des caméramans, journalistes, régisseurs, maquilleurs, stylistes, etc. Si l’activité n’est pas toujours rémunérée, elle a l’avantage de constituer une expérience enrichissante et de poids sur un CV !
À l’approche de la PFW, les annonces pleuvent. Parmi les prérequis : seulement être étudiant en mode, passionné ou avoir une précédente expérience en tant qu’habilleur.
Maquilleur et coiffeur
On les oublie souvent, pourtant ils participent aussi aux looks inoubliables qui foulent les podiums. Smoky eyes, double liner, strass de cheveux, effet mouillé… Grâce aux maquilleurs — ou make up artists (MUA) — et aux coiffeurs, les mannequins incarnent véritablement la collection, jusqu’aux moindres détails. Et on le sait : le diable réside dans les détails et s’habille en Prada !
Ponctualité et patience : ce sont les maîtres mots de ces professionnels. Ils arrivent généralement plusieurs heures avant le défilé et passent tout autant de temps à parfaire les silhouettes. En collaboration avec les créateurs, ils mettent au point le maquillage et les coiffures en amont de l’événement et effectuent des tests. Ils peuvent alors voir en avant-première les tenues. Sinon, ils sont briefés directement le jour J par les chefs de cabine coiffure et maquillage et sont fins prêts à devenir les meilleurs amis des mannequins !
J’ai clairement maquillé pour un défilé à la Fashion week s’il vous plait !!
— manon🤍 (@m__lbd) February 27, 2023
Pour accéder aux métiers, une formation spécifique est attendue. Du côté du maquilleur, plusieurs écoles spécialisées proposent des formations entre six mois et deux ans, lesquelles débouchent sur un titre professionnel de niveau 4 (niveau bac), inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Pour ce qui est du coiffeur, il existe un bac pro métiers de la coiffure. Le diplôme du CAP dans le domaine est un incontournable. Il peut être complété par une mention complémentaire (MC) et un brevet professionnel (BP).
Le chemin pour pomponner des mannequins n’est pas toujours facile. Vous pouvez vous tourner vers des annonces de poste au sein des maisons de couture, intégrer une agence ou contacter un professionnel déjà bien intégré dans le milieu pour l’assister. N’oubliez pas de préparer votre portfolio et lancez-vous à la chasse aux contacts !
Illustrateur sonore et cadreur
Lors d’un défilé, le styliste habille les mannequins, lui s’occupe de l’habillage sonore. Le couturier du son ou illustrateur sonore donne le la : il rythme la démarche chaloupée des modèles et traduit en musique l’univers voulu par la direction artistique (DA). Ils contribuent alors à tenir en haleine les acheteurs, journalistes, influenceurs, célébrités et fashionistas qui composent le public.
À l’écoute du directeur artistique et du designer de la marque, l’illustrateur sonore compose la bande-son des défilés. Il peut la créer de A à Z ou effectuer des arrangements avec des musiques qui existent déjà. Les professionnels se font rares et les mêmes ont tendance à travailler pour les grands couturiers. Par contre, les marques émergentes se multiplient et pourraient avoir besoin des services et de la vision de jeunes mélomanes encore inconnus.
Les cadreurs en charge de la captation sonore et visuelle des catwalks sont tout aussi importants. C’est grâce à eux que les fans de mode sans invit peuvent vivre les défilés comme s’ils y étaient ! Leur mission répond aussi à des enjeux de communication : leurs images pourront être utilisées par les attachés de presse des marques pour habiller les sites internet, par exemple. Ils peuvent aussi être employés par les médias spécialisés en vue de l’écriture d’un article ou dans le cadre de la diffusion d’un live !
c moi wsh https://t.co/QaMxdYWmuapic.twitter.com/XJxWmHX29D
— IS YOU FUCKING CRAZY???? (@t0sla) September 26, 2023
Pour ces métiers de l’audiovisuel, un BTS (niveau bac +2) dans le domaine est un excellent tremplin. Des formations de niveau supérieur sont aussi dispensées dans des écoles spécialisées. Ensuite, il faudra se rapprocher d’agences de production, d’éditeurs ou de studios spécialisés dans l’industrie de la mode et du luxe.
Journaliste
Ils sont au cœur de l’information et à l’affut des nouvelles tendances : les journalistes et rédacteurs web. Qu’ils travaillent pour un média spécialisé ou non, ils peuvent assister aux défilés de la PFW, sous réserve d’accréditation, pour couvrir l’événement. Chanel, Givenchy, Casablanca ou encore Acne Studios, les maisons de couture ouvrent volontiers leurs portes aux professionnels de l’information.
Pour un magazine spécialisé, les journalistes sont amenés à émettre une critique de la collection : « Des silhouettes élégantes et inspirantes », « Des fusions de matières audacieuses », « Le triste spectacle d’une maison de couture à l’agonie »… Ils peuvent aussi suivre les nouveautés en matière de technologie textile. On pense par exemple à la robe peinte à la bombe sur Bella Hadid, à l’occasion du défilé Coperni de la PFW printemps/été 2023 (octobre 2022).
En clôture de son défilé, la marque Coperni a aspergé Bella Hadid d’un liquide qui s’est solidifié, créant une robe en l’espace de quelques minutes. pic.twitter.com/W0yeH8c7YZ
— ALCHIMIST (@alchimistfr) September 30, 2022
Pour un média plus généraliste, les rédacteurs sont appelés à écrire des articles sur les coulisses de la FW, à filmer et commenter l’arrivée et les looks des stars comme Léna Situations, Aya Nakamura ou Robert Pattinson.
Pour ce faire, un diplôme de niveau bac +5 en journalisme ou communication est très largement plébiscité, en école ou en université. Il en est de même pour le développement d’un réseau professionnel dans le milieu de la mode. Outre les défilés, il y a aussi souvent des cocktails et soirées organisées par les marques, auxquels les attachés de presse invitent… la presse !
Vous avez maintenant quelques pistes pour participer à la Fashion Week tout en gagnant de l’argent ou en expérience ! On ne vous refusera plus à l’entrée des défilés parce que vous n’avez ni notoriété ni invitation.