Classement Diplomeo des meilleurs lycées de France en 2025 : quelle méthodologie ?

Mesurer ce qui fait un « bon » lycée est une tâche difficile. Évaluer des notions comme la réussite au bac ou le pourcentage d'élèves qui ont obtenu une mention paraît indispensable. Mais est-ce vraiment le témoin de l'excellence ? La mission d'un établissement s'arrête-t-elle lorsqu'il recrute d'excellents élèves et propose des cours de haut niveau ? Doit-on voir plus loin ?

Au-delà du simple taux de réussite au bac, nous avons souhaité mettre en avant la capacité des lycées à accompagner leurs élèves, ainsi que l’ouverture sociale des établissements. Ainsi, ce classement a été construit autour de deux bases de données publiques de l’Éducation nationale : l’IVAL (indicateur de valeur ajoutée des lycées) et l’IPS (indice de position sociale). Élément qui a son importance : dans  ce classement, nous avons analysé uniquement les LGT : lycée général et technologique.

La réussite au bac : des critères indispensables à mesurer

Il était indispensable de mesurer les différents indicateurs qui témoignent de la réussite des élèves et donc de la capacité d’un établissement à bien former ses élèves. Nous avons analysé :

• Le taux de réussite au bac : pourcentage de lycéens qui ont décroché leur bac par rapport au nombre total de candidats au bac
• Le taux de mention au bac : pourcentage de bacheliers ayant obtenu une mention assez bien, bien, très bien ou félicitations du jury par rapport au nombre total de jeunes ayant décroché leur bac
• Le taux d’accès en terminale  : pourcentage de lycéens qui ont validé leur classe de première et sont passés en terminale

Pourquoi est-il important d’évaluer d’autres critères comme la valeur ajoutée ?

En plus de ces critères, nous avons également insisté sur la valeur ajoutée. Chaque année, le ministère de l’Éducation nationale réalise des estimations du taux de réussite, de mention et d’accès pour chaque établissement. Ces projections se basent sur les résultats précédents, le niveau global des élèves recrutés, etc. Des données qui avantagent forcément un certain nombre de lycées privés qui réalisent une forte sélection à l’entrée. La valeur ajoutée, elle, est calculée à partir de la différence entre les estimations du ministère et les taux de réussite ou de mention réels.

Ainsi, il est crucial de prendre en compte cette information, car elle met en avant les efforts réels des lycées pour accompagner les élèves, leur capacité à se dépasser pour déjouer les pronostics. Elle valorise finalement la capacité d’un établissement à remplir pleinement sa mission qui est celle de favoriser la réussite de ses effectifs.

D'après le ministère de l'Éducation nationale, la valeur ajoutée permet de mettre en lumière les éléments de réussite qui sont dûs à « l'action propre » d'un établissement. Cette donnée prend en compte : « des caractéristiques scolaires et sociodémographiques des élèves accueillis » et « combine des facteurs individuels des élèves (âge et sexe, niveau scolaire à l’entrée au lycée, profil social) et des facteurs liés à la structure de l’établissement (pourcentage de filles, part d'élèves en retard scolaire, profil social des élèves et note moyenne obtenue au diplôme national du brevet). »

L’Indice de position sociale : un facteur qui joue sur la réussite

Nous avons également pris en compte l’IPS. Mesuré par le ministère de l’Éducation nationale, il met en avant la politique d’ouverture sociale d’un établissement. Il se base sur les catégories socioprofessionnelles des familles des élèves. Plus il est élevé, plus les élèves sont issus de milieux favorisés.

Pourquoi évaluer cette donnée dans un classement qui mesure la réussite ? Car cet élément se joue aussi hors des murs du lycée. Les étudiants les plus aisés ont non seulement les moyens matériels de mieux travailler (chambre individuelle, ordinateur, etc.), mais aussi les moyens financiers de payer des tuteurs ou des professeurs particuliers.

Cet élément n’est pas une invention de Diplomeo. C’est un phénomène qui a été analysé par le ministère de l’Éducation nationale. Dans une note publiée en 2024, l’institution révèle qu’en 2022, 87,3% des 20-24 ans enfants de cadres ou de professions intermédiaires avaient obtenu leur bac les années précédentes. Chez les élèves issus de familles ouvrières ou d’employés, ils n’étaient que 69,1%.

Quelle pondération pour les critères de notre classement ?

À partir de tous ces éléments et ces différentes bases de données, nous avons décidé d’accorder une part plus importante à tous les critères sur lesquels les lycées peuvent jouer. Cela évite d’introduire des biais liés à des phénomènes extérieurs, comme la capacité des élèves à payer des profs particuliers ou une sélection exigeante qui écarte de fait les candidats qui ont le plus besoin d’accompagnement personnalisé :

• La valeur ajoutée du taux de réussite au bac
• La valeur ajoutée du taux de mention au bac
• La valeur ajoutée du taux d'accès en terminale
• Le taux de mention au bac
• Le taux de réussite au bac
• Le taux d'accès en terminale
• IPS

Le top 50 des meilleurs lycées de France en 2025

Une méthodologie subjective ?

Toute méthodologie est subjective par nature. En définissant des critères à analyser et des pondérations, le classement révèle des établissements qui n'auraient, en temps normal, pas eu ce coup de projecteur. Pour autant, ce choix permet de saluer le travail de lycées qui affichent de réels efforts sur l'ouverture sociale et d'excellents résultats en termes de réussite au bac, de taux d'accès en terminale et de mention.

Ce classement peut être critiqué pour le choix d'intégrer d'autres bases de données que celles liées à la réussite pure et dure. Mais il montre que la réussite scolaire n'est pas toujours l'apanage des établissements privés onéreux dont la sélection à l'entrée est rude. Il témoigne du fait que, dans un environnement où les élèves sont poussés à se dépasser et sont accompagnés avec soin, tout talent - même caché - peut s'épanouir et grandir !