Quelles mesures des candidats pour l'enseignement supérieur ?

À moins d’un mois du premier tour des présidentielles, quelles sont les mesures phares des candidats pour les jeunes et l’enseignement supérieur ? Parcoursup®, précarité étudiante, aides aux jeunes… Diplomeo a passé au crible toutes les propositions !
Mis à jour le / Publié en mars 2022
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Quelles mesures des candidats pour l'enseignement supérieur ?

Le premier tour de l’élection présidentielle 2022 aura lieu le 10 avril prochain et 12 candidats sont en lice pour cette élection. Ces derniers proposent une série de mesures pour les jeunes et l’enseignement supérieur.

Mais, selon une enquête menée par l’Insee lors des présidentielles de 2017, les plus jeunes ne se sont pas pressés aux urnes. En effet, plus de 20 % des 18-24 ans n’ont pas voté lors de cette élection. Une abstention qui est en hausse depuis dix ans, les jeunes étant de moins en moins intéressés par la politique.

Et les candidats l’ont bien compris. Cette année, plusieurs d’entre eux émettent des propositions visant à aider les jeunes, probablement aussi pour les inciter. Quelles sont donc les mesures phares proposées, à gauche comme à droite ? Diplomeo fait le point !

Les mesures annoncées pour l’enseignement supérieur et la recherche

Suppression de Parcoursup®, renforcement de l’apprentissage, aide à la recherche… découvrez les mesures annoncées par les candidats à la présidentielle.

Supprimer Parcoursup®

La question de Parcoursup® est très discutée dans le débat présidentiel et devient même un argument de campagne, notamment par les candidats de gauche. Anne Hidalgo, du parti Socialiste, veut tout bonnement supprimer la plateforme d’orientation. « Vis-à-vis de nos enfants, quelque chose qui est très injuste que je supprimerais, c’est Parcoursup® », a-t-elle déclaré ce jeudi 17 mars, lors de l’émission Élysée 2022 sur France 2. Pour elle, cette plateforme est « opaque » et gère « la pénurie des places dans l’enseignement supérieur ». La maire de Paris souhaite la remplacer par un système d’orientation « dans lequel il y aura de l’humain, de l’accompagnement aux jeunes ».

De son côté, le candidat écologiste Yannick Jadot condamne aussi Parcoursup® et veut un « système plus transparent », dans lequel le choix des élèves doit être une priorité. « Aucun bachelier ne sera laissé sans inscription à la rentrée », explique-t-il dans son programme. Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise, est catégorique : Parcoursup® « est une ignominie », a-t-il déclaré lors de son meeting lyonnais du 6 mars dernier. « Il n’y aura plus de programme à la carte d’une école à l’autre, il n’y aura qu’un seul programme et un seul examen pour tous les jeunes Français », défend-il.

Les candidats à gauche dénoncent clairement Parcoursup® sans pour autant proposer une solution concrète. Mais, à droite, on reconnaît certains couacs, tout en ne mettant pas en cause la plateforme. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains, avait soutenu le site d’orientation lors de sa création en 2018. Aujourd’hui, elle parle seulement d’un « simple problème ». Quant à Éric Zemmour, candidat d’extrême droite, le problème « se trouve dans la qualité des dossiers » des élèves de terminale.

Un renforcement de l’apprentissage du lycée au supérieur

Certains candidats comptent mettre l’accent sur les formations en apprentissage. Emmanuel Macron, le président sortant, a annoncé, jeudi 17 mars, qu’un effort « massif pour l’apprentissage » sera fait avec une généralisation des cursus en alternance dès le lycée professionnel. Le leader d’En Marche ! veut aussi étendre l’alternance « dès la licence pour les étudiants qui se destinent aux métiers de l’enseignement », peut-on lire dans son programme.

Anne Hidalgo veut également étendre la formation en alternance pour les formations post-bac. « La possibilité d’étudier et de travailler en alternance (…) sera généralisée à l’ensemble des formations avec l’objectif qu’elles deviennent la règle plutôt que l’exception », indique-t-elle dans son programme.

Marine Le Pen et Éric Zemmour déplorent le taux d’échec des étudiants en L1 à l’université. Le candidat de Reconquête ! l’a martelé jeudi dernier sur France 2 : « il y a 50 % d’échec en première année à l’université ». C’est un fait, mais avec un chiffre moindre : selon le ministère de l’Enseignement supérieur, en 2020, 46 % des étudiants (qui ont obtenu leur baccalauréat en 2019) ont raté leur L1. La candidate du Rassemblement National (RN) veut mettre en place un chèque formation pour les jeunes apprentis de 16 à 25 ans. « Pour un apprenti de 16 ans, cela représente 5 500 €, équitablement partagés entre la rémunération qu’il touchera chaque mois et son entreprise d’accueil. Pour un jeune au-dessus de 18 ans, 8 000 € », explique-t-elle.

Développement de la recherche, autonomie… : les différentes réformes des candidats

Les candidats à la présidentielle ont annoncé diverses autres réformes pour l’enseignement supérieur. Emmanuel Macron compte renforcer l’autonomie des facultés et « positionner les organismes de recherches sur les secteurs stratégiques ». En outre, la candidate LR veut engager sa « deuxième étape » et renforcer elle aussi l’autonomie des universités. La présidente de la région Île-de-France veut aussi créer une École nationale du Numérique et renforcer la recherche « sur la scène internationale ».

Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France) souhaite une « refonte » de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle « par une économie de la connaissance ». Il propose aussi de développer la recherche et de « réaffirmer le principe d’un accès à l’enseignement supérieur et la gratuité des concours pour les Français ».

Éric Zemmour a annoncé vouloir relancer les écoles normales supérieures (ENS). Il propose aussi la suppression des Instituts du professorat et de l’éducation (INSPE). Pour lui, les personnes qui aspirent à devenir enseignants doivent être formées dans les ENS, dès la L2 et après un concours.

Enfin, Yannick Jadot veut aussi favoriser l’accès à l’enseignement supérieur pour tous les individus et augmenter le nombre de places, « jusqu’à 100 0000 » en première année et recruter « 8 000 à 10 000 enseignants universitaires », s’il est élu président.

Les mesures annoncées pour la jeunesse

Si les candidats ont annoncé des mesures pour l’enseignement supérieur, il y en a aussi beaucoup à destination des jeunes et des étudiants. La crise sanitaire liée au Covid-19 a fortement impacté ces derniers, avec des taux d’isolement élevés, un accès aux études plus difficile et un renforcement de la précarité chez certains.

Face à ce constat, les candidats à la présidentielle ont réagi. Le candidat LFI, Jean-Luc Mélenchon, veut mettre en place « une allocation d’autonomie » pour les étudiants et les élèves en voie professionnelle, de 1 063 euros mensuels. Pour Fabien Roussel, du Parti Communiste, les petits jobs étudiants sont la première « cause d’échec à l’université ». Il souhaite ainsi verser un revenu étudiant à 850 euros par mois, afin que les jeunes puissent étudier sans devoir travailler à côté. Avec la maire de Paris, une dotation de 5000 euros sera attribuée à tous les jeunes de 18 ans, afin de les aider dans la réalisation de projets professionnels ou personnels.

Le candidat d’extrême droite, Éric Zemmour, a lui de son côté une tout autre idée. Il désire faciliter l’accès aux bourses (celle au mérite ainsi que celle aux critères sociaux) aux « enfants des classes moyennes ; en supprimant les bourses pour les étudiants absentéistes ». À droite, Valérie Pécresse veut créer une « banque des jeunes ». Ce dispositif permettra d’assurer le financement des études et le projet professionnel. Lorsque les étudiants rentreront dans le monde professionnel une fois diplômés, ils pourront rembourser en différé cette banque des jeunes, quand ils le pourront.

Propositions des candidats pour l’enseignement supérieur et la jeunesse : le récap'

Pour y voir plus clair, voici un petit résumé des propositions des candidats pour l'enseignement supérieur et la jeunesse.

Anne Hidalgo

  • Suppression de Parcoursup®
  • Généraliser l’alternance dans le supérieur
  • Dotation de 5000 euros pour tous les jeunes de 18 ans

Emmanuel Macron

  • Renforcer l’apprentissage
  • Renforcer l’autonomie des facultés
  • Généralisation des formations en alternance au lycée professionnel

Éric Zemmour

  • Relancer les écoles normales supérieures (ENS) et y former les enseignants dès la L2
  • Supprimer les INSPÉ
  • Faciliter l’accès aux bourses aux étudiants des classes moyennes
  • Supprimer la bourse pour les étudiants absentéistes

Fabien Roussel

  • Revenu étudiant de 850 euros mensuels
  • Supprimer Parcoursup®

Jean-Luc Mélenchon

  • Allocation d’autonomie pour les étudiants et les élèves en lycée pro de 1063 euros mensuels
  • Supprimer Parcoursup®

Marine Le Pen

  • Chèque formation pour les apprentis : 5500 euros à 16 ans, 8000 euros à 18 ans

Nicolas Dupont-Aignan

  • Refonte de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle
  • Gratuité des concours pour intégrer un établissement du supérieur

Valérie Pécresse

  • Renforcer l’autonomie des universités
  • Création d’une École nationale du numérique
  • Renforcer la recherche sur le plan international
  • Créer une "banque des jeunes"

Yannick Jadot

  • Supprimer Parcoursup®
  • Augmenter le nombre de places dans l’enseignement supérieur, jusqu’à 100 000 en première année
  • Recruter entre 8 000 et 10 000 enseignants universitaires

Bien que les inscriptions aux listes électorales ont été clôturées et que les dés sont jetés pour le premier tour, notez que voter est un droit et un devoir, mais aussi, et surtout, une action qui vous permet de prendre la main sur votre avenir ! 

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