Loi immigration : les établissements d’enseignement supérieur haussent le ton 

Tandis que l’Assemblée nationale a adopté, hier soir, le projet de loi sur l’immigration, universités comme grandes écoles dénoncent des mesures “indignes” à l’encontre des étudiants étrangers.
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La loi immigration met le feu aux poudres et fait du bruit dans l’enseignement supérieur. Le texte « Contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » de la majorité présidentielle a été adopté mardi 19 décembre au soir, grâce aux voix de la droite et de l’extrême droite (349 voix pour et 186 contre). 

Mais les présidents d’universités et de grandes écoles n’ont pas attendu l’examen du projet de loi pour exprimer leurs mécontentements. Un communiqué de presse commun pour les uns, une tribune pour les autres : les mesures gouvernementales vont à l’encontre des valeurs portées par ces établissements. 

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18 présidents d’universités s’opposent à la loi immigration

Pour les universités, la loi immigration est une ignominie. Les 18 doyens de facultés parlent de « mesures indignes de notre pays » qui sont « contraires à l’esprit des Lumières », s’attaquent aux valeurs prônées par les établissements. 

« Nous déplorons la version proposée à cette heure », précisent les directeurs d’universités après la modification du texte suite à l’accord entre Renaissance et Les Républicains (LR), qui a finalement adopté le projet de loi. Un texte qui vient « s’attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l’Université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs », ont-ils ajouté. 

De même, selon eux, les étudiants étrangers contribuent à « une richesse » pour l’Hexagone. « Appliquer de façon généralisée (…) la majoration des droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère », tranchent-ils dans le communiqué. 

Parmi les signataires, on retrouve des structures franciliennes comme Sorbonne université, Paris 8, l’université Paris-Nanterre, Dauphine mais aussi Aix-Marseille, Lyon 1 ou encore Toulouse Jean Jaurès. 

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ESSEC, ESCP et HEC Paris rejoignent le mouvement

Dans le même temps, les grandes écoles de commerce françaises montent aussi au créneau. Les directeurs de l’ESCP, l’ESSEC et HEC Paris ont indiqué, dans une tribune au Parisien, leurs désaccords profonds avec le projet de loi sur l’immigration. 

Pour les dirigeants des business school, le texte inclut des mesures « qui menacent gravement » leur « compétitivité internationale » et « pousse à faire une croix sur l’apport des talents ». En outre, cela se traduit pour les établissements du supérieur, d’« entraves disproportionnées qui risquent de compromettre durablement l’avenir de l’enseignement supérieur français », ajoutent-ils.

Vincenzo Vinzi (ESSEC), Eloïc Peyrache (HEC Paris) et Léon Lalusa (ESCP) précisent que le positionnement des grandes écoles « comme leader mondial » est compromis, car il est nécessaire de former de nouveaux cadres de la transition écologique et numérique. « Cela va à l’encontre des principes d’égalité républicaine et de mobilité étudiante internationale » et qui vise à réduire « la part d’étudiants internationaux dans nos écoles et universités »

La mise en place de la « caution de retour » pour les étudiants internationaux est particulièrement controversée. Les directeurs craignent un effet « économique et juridiquement aberrant ». Cette caution et notamment son montant qui ne serait pas déterminé par la loi au préalable , « ouvre la porte à des variations arbitraires et clairement dissuasives »

Écoles d’ingénieurs : les mesures de la loi immigration « nuisent à l’attractivité internationale » 

Pour l’association des écoles d’ingénieurs aussi, le gouvernement doit revoir sa copie. Dans un communiqué publié ce matin, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) rejoint les autres acteurs de l’enseignement supérieur.

En tête : la caution de retour et la majoration des frais de scolarité pour les étudiants étrangers. La CDEFI rappelle également que notre pays « manque de 15 000 ingénieurs diplômés par an, pour faire face aux défis de la transition écologique et de la réindustrialisation soutenable ». 

Toujours selon l’association, cette dernière rappelle que 18 % des effectifs de ses étudiants sont internationaux, et ont été « sélectionnés lors de concours difficiles ou sur dossiers pour leur mérite ». Une présence d’apprenants aux multiples origines qui participent activement à resserrer les liens entre la France et les pays internationaux. « Pour nos entreprises, en France et à l’export, ces liens sont autant d’opportunités de partenariats, de débouchés, d’innovations », conclut la CDEFI. 

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La CGE exprime ses "plus vives inquiétudes"

Du côté de la Conférence des grandes écoles (CGE), qui regroupe 243 établissements d'enseignement supérieur, le constat est unanime. Selon eux, la loi immigration est contradictoire avec "la stratégie nationale d'attractivité de l'enseignement supérieur, Bienvenue en France" . Ce plan vise à accueillir 500 000 étudiants internationaux dans l'Hexagone d'ici à 2027.

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