Dans un climat de tension dû au nouveau coronavirus, le directeur général de Rennes School of Business, Thomas Froehlicher a tenu à présenter le plan stratégique de l’école pour 2019-2023. Avec comme mesures phares une réforme du Programme Grande École, la création d’une chaire de géopolitique et d’une chaire de cybercriminalité financière ainsi qu’un MSc en Design Innovation.
Lors d’une conférence de presse où tous les journalistes étaient confortablement lovés dans les canapés de la salle de cinéma privée Germain Paradiso, le directeur de Rennes School of Business a voulu incarner son slogan « Unframed Thinking » autrement dit : penser en dehors du cadre. Pour cette école de management qui fêtera ses 30 ans l’année prochaine, le fil rouge de son développement passera par « l’hybridation des compétences » soit la diversification des disciplines au sein de ses cursus ainsi que sur l’ouverture vers l’international.
Pour cela, le Programme Grande École se poursuivra selon l’évolution amorcée en 2019 avec les modules « humanités » qui comprennent des sciences humaines ainsi que le module de développement personnel grâce à des professeurs qui assureront le « continuum » lors des années suivantes. Mais la grande nouveauté est l’ouverture d’une chaire de géopolitique dirigée par Thomas Flichy de la Neuville, un spécialiste de l’Asie et du Moyen-Orient. Selon Thomas Froehlicher, cette nouvelle chaire aidera les étudiants à « mettre la culture au cœur de l’action » en prenant en compte différents facteurs de l’histoire et des enjeux régionaux dans leur approche du management.
La seconde grande nouveauté est l’ouverture d’une chaire de cybersécurité financière. Rennes qui compte plus de 3400 emplois liés à ce secteur est appelée à devenir « la capitale de la cybersécurité en France et en Europe » selon le directeur de Rennes SB. L’État a effectivement décidé d’y implanter son commandement de cyberdéfense en 2017 et dispose d’une école des transmissions ainsi que de centres militaires liés à cybersécurité. Il existe de nombreuses entreprises majeures du secteur comme Orange Cyberdefense ou Airbus CyberSecurity. Les opportunités sont donc nombreuses ce qui explique l’intérêt de développer cette chaire à Rennes.
La direction de l’école, toujours dans son désir de créer une hybridation entre management et d’autres matières académiques a décidé d’ajouter un Master of Science en Design Thinking à la liste des formations. En partenariat avec la Stanford University et son programme ME310 Design Innovation implanté à Palo Alto, le berceau de nombreuses innovations dans le monde des nouvelles technologies. L’aspect central de cette formation est d’apprendre cette démarche novatrice qui a permis le succès de nombreuses entreprises comme Google ou Facebook. Ce MSc grandement basé sur la pratique sera ponctué de deux voyages à Palo Alto dans la Silicon Valley ainsi que d’échanges avec les étudiants américains et leur équipe pédagogique.
Mais la Business School de Rennes compte aller plus loin en créant une « constellation stratégique » à la manière des grandes alliances des compagnies aériennes. Ce réseau d’écoles est selon le directeur une aubaine afin de diversifier l’offre et les ponts entre les différents acteurs internationaux du management. Pour l’instant, 4 écoles font partie de la constellation, la Caucasus University de Tbilissi en Géorgie, la Centrum BS Lima au Pérou, l’INSOFE Bangalore en Inde et la ZUEL Wuhan en Chine.
Finalement, c’est sur une note plus dramatique que s’est achevée cette conférence de presse avec la mention de l’acteur phare de l’actualité de ces derniers mois : le coronavirus.
Suite à la décision que tous les cours de l’école seront donnés à distance sur une plateforme en ligne, le directeur a assuré que Rennes School of Business était prête à faire face à l’épidémie. Il a affirmé que la qualité des cours n’en pâtirait pas puisque la digitalisation des modules d’apprentissage fait partie du plan stratégique de l’école. Opportunité pour tester la nouvelle méthode d’apprentissage ou tentative de minimiser la conséquence que deux étudiants (qui sont hors de danger) ont été infectés après un voyage personnel à Venise ? Pour les étudiants la raison importe peu puisqu’à partir du 23 mars, ils n’auront plus à se rendre sur le campus jusqu’à la fin du semestre afin de suivre leur cours.