Tout fraîchement revenue du CES de Las Vegas, l’équipe uReflect d’Epitech Bordeaux nous raconte son expérience au temple de la technologie. French Tech, Innovation Awards, et rencontres au sommet… le miroir connecté a fait son petit effet.
Voir ce que font les concurrents
« On rêvait du CES depuis un petit moment déjà, on savait que c’était l’endroit où aller pour voir ce que faisaient nos concurrents et pour tester notre produit » raconte Kévin Empociello, en charge de la communication de uReflect, groupe EIP composé de 9 étudiants en cinquième année d’Epitech Bordeaux.
uReflect, c’est le premier système d’exploitation complet pour miroir connecté, « quelque chose de rare par rapport à la concurrence, parce que les autres miroirs connectés existants n’apportent qu’un logiciel », explique Kévin Empociello. Depuis la première année d’Epitech, les neuf membres du groupe travaillent ensemble, ils se sont liés d’amitié avant de décider de faire ce projet EIP ensemble.
Des compétences dans l’iOT
Les objets connectés, et l’iOT de manière plus générale, sont un domaine qui a toujours été « ancré » dans les compétences des étudiants, « avant même le début d’Epitech » précise Kévin, « on ne se serait jamais lancés dans un projet aussi énorme sans avoir des compétences au préalable. C’était quelque chose qu’on voulait vraiment faire ».
Une inscription dans la précipitation
Juillet 2018 : la plupart des membres de uReflect sont en Californie pour leur quatrième année à Epitech. Kevin tombe sur un post LinkedIn qui renvoie vers un formulaire de sélection de laFrench Tech de la Nouvelle-Aquitaine pour le CES. « J’étais en road trip dans le Texas, sans connexion internet, mais je trouve juste à temps un moyen pour soumettre le formulaire », raconte Kevin.
Une semaine après, il apprend qu’ils ont été sélectionnés avec 21 autres projets. Commence alors une course contre la montre : il faut finaliser le projet pour Epitech, mais aussi pour le CES, tout en suivant des formations de la French Tech, et en sachant que les étudiants sont encore en cinquième année d’étude…
Commercialiser le système d’exploitation
Mais ce rush final permet aux étudiants de réfléchir à une nouvelle offre. Le projet initial de uReflect était de faire un miroir connecté pour retrouver sur cette interface tout ce qu’on pourrait retrouver sur un smartphone, mais de manière plus simple.
« Mais finalement, on réalise qu’on est juste des développeurs, pas des constructeurs de miroirs, donc on décide de ne plus faire du B2C, car ce n’est pas notre travail de proposer un miroir à des consommateurs. Par contre, notre travail, c’est de rechercher des entreprises qui seraient intéressées pour commercialiser notre miroir connecté », explique Kevin.
C’est donc avec une nouvelle ambition que uReflect débarque au CES de Las Vegas : rencontrer des entreprises, des industriels, qui pourraient potentiellement utiliser l’expertise logicielle de uReflect pour construire des miroirs connectés.
Un prix aux Innovation Awards
Dans chaque catégorie des innovations présentées, le CES décerne des prix : les Innovations Awards. uReflect faisait partie de la catégorie « Smart Home » et grâce à la constitution d’un dossier précisant toutes les caractéristiques et spécificités du projet, les étudiants ont gagné un prix ! « Même si ce n’était pas un gros prix, on était contents, car ça nous a permis d’avoir de la visibilité sur place puisque beaucoup de personnes sont venues nous voir au stand juste parce qu’on a eu ce prix », sourit Kevin.
Des entreprises impressionnées
« Ce qui est bien avec le CES, c’est qu’on a eu des réactions d’entreprise, et pas seulement des consommateurs, raconte Kevin, les personnes qu’on a rencontrées étaient très impressionnées et hyper intéressées par rapport aux autres miroirs qu’ils avaient vus » s’enthousiasme Kevin. Tous les « Head of Innovation » des grands groupes sont passés voir ce que faisait uReflect : Samsung, Philips, LG, Apple, IBM…
Les retours ont été très bons de manière générale, et Philips a donné rendez-vous à uReflect pour que les étudiants testent leur miroir connecté, fassent un comparatif, et voient si les deux solutions peuvent s’intégrer. En bref, comme le dit si bien Kevin, il s’agit d’« imaginer le futur du miroir connecté ensemble ».
Alors pourquoi tant de grandes entreprises s’intéressent à un projet à l’origine étudiant ? Quel est le secret de uReflect ?
Selon Kevin, c’est parce qu’ils proposent un système d’exploitation complet pour miroir connecté : « On apporte une expertise logicielle, et on a décidé de ne pas partir de technologies qui existent déjà, mais de refaire toute la base des technologies web, ce qui nous permet d’être déployables sur beaucoup d’interfaces différentes, donc c’est très optimisé » s’emballe Kevin.
Une expertise enseignée à Epitech
Ce qui différencie uReflect des autres projets de miroir connectés, c’est que les étudiants ont mis en place eux-mêmes une technologie pointue avec un rendu utilisateur plus optimal, avec plein de widgets, des fonctionnalités, des déploiements possibles… : en fait l’utilisateur peut créer le miroir connecté qu’il veut, à l’endroit qu’il veut.
Deux ans de recherche et de développement
En plus de deux ans de recherche et de développement de ce miroir connecté, les étudiants d’Epitech Bordeaux ont pu tester ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. « On a voulu travailler sur une solution qui n’existait pas, alors on a appris par nous-même ».
Et la réussite de ce projet, Kevin l’attribue entre autres à Epitech : « cette école nous a appris à chercher partout, et à trouver des solutions partout.Quand on veut créer un produit qui n’existe pas, il faut inventer par soi-même, passer des heures sur des problèmes qui n’ont jamais été résolus. Et c’est là qu’on s’est rendu compte que l’expertise qu’on a depuis tant d’années, c’est grâce aux compétences que nous a données Epitech : une base technique pour créer demain n’importe quelle solution même si elle n’existe pas ! »
Un travail d’équipe de longue haleine
Kevin ajoute aussi que l’importance du travail d’équipe et de l’entraide chez Epitech leur a aidé à se structurer. Alors aujourd’hui, même si le futur de uReflect est incertain comme le dit Kevin, cette aventure collective aura permis aux neuf étudiants d’avoir un futur individuel assez certain : ils sont pratiquement tous déjà employés en stages de fin d’études dans de grandes entreprises. Comme quoi un projet étudiant peut mener très très loin !