Voyager pendant ses études est souvent présenté comme un atout pour l’insertion professionnelle. La nouvelle étude (*) du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) montre que cette mobilité internationale a un effet très limité ou nul sur la situation professionnelle à trois ans en France.
Les plus diplômés partent plus à l’étranger
Parmi les 210 000 jeunes qui ont séjourné à l’étranger au cours de leur scolarité, 72 000 l’ont fait lors de leur dernier cursus de formation.
Durant leur dernier cursus, « les étudiants les plus diplômés sont partis bien plus fréquemment (65 % pour les étudiants en écoles d’ingénieurs ou de commerce) et pour des séjours à l’étranger souvent bien plus longs », démontre l’étude du Céreq.
Celle-ci met également en lumière qu’en matière de mobilité internationale, les grandes écoles sont celles qui intègrent le plus les séjours à l’étranger dans leurs cursus. 65 % des diplômés de ces écoles ont eu l’occasion de partir à l’étranger, contre 17 % des diplômés de master 2.
Un impact faible sur l’insertion
Dans cette étude, le Céreq communique la situation professionnelle des étudiants ayant voyagé au cours de leur dernier cursus.
Les stages de durée intermédiaire et les longs séjours augmenteraient seulement de 5 % la probabilité d’occuper un emploi de cadre.
Malgré cela, on note qu’avoir effectué un long séjour ou un échange scolaire ou universitaire diplômant ou certifiant a un effet positif sur le niveau de rémunération des étudiants, trois ans après leur insertion professionnelle.
Les étudiants ayant voyagé sont plus susceptibles de développer des aptitudes, notamment linguistiques, recherchées sur le marché du travail. Or, l’étude du Céreq montre qu’au-delà des voyages effectués lors des études, ce sont plutôt d’autres caractéristiques des étudiants qui priment lors de l’insertion professionnelle, notamment le milieu social et la filière choisie.
Alors même si les voyages forment la jeunesse, en matière d’emploi, s’exiler n’est pas forcément toujours très efficace pour s’insérer.
* Cette étude du Céreq, effectuée en 2013, se base sur un panel de 33 500 étudiants sortis du système éducatif en 2010.