La pandémie de covid-19 a mis à l’arrêt l’ensemble des établissements d'enseignement supérieur français. Suite à l’allocution présidentielle, le 16 mars 2020, ce sont plus de 3 500 écoles et universités, publiques ou privées, qui ont fermé leurs portes. Avec elles, la vie de campus a été suspendue dans le temps. L’ESCE, en pleine campagne de recrutement, a décidé de tirer profit de cette situation inédite. Immersion dans la vie de campus de l’ESCE, gestes barrières certifiés.
Une vie associative ancrée dans l’ADN de l’école
La vie associative est un incontournable des écoles de commerce. L’ESCE l’a bien compris et a développé cet atout. Afin de démarquer l’école, Régis Taranto, responsable de la communication et de la vie associative depuis cinq ans, a entièrement refondé l’organigramme à son arrivée et a construit une politique associative autour d’un principe de collaboration et de confiance mutuelle. C’est l’échange et l’investissement personnel qui prime : “ le but est toujours de mettre les étudiants en confiance donc on retire la pression des chiffres, des résultats prévisionnels sinon ils ont l’impression d’être “fliqués”, de faire une activité pour un intérêt administratif, ce qui détériore la motivation. Là, ils ont une volonté de s’investir pour donner le meilleur d’eux-même et découvrir leurs capacités par la même occasion.”
Comme un grand nombre d’écoles, les campus lyonnais et parisiens de l’ESCE comptaient une multitude d’activités plus variées les unes que les autres. Selon lui, un problème ressortait de cette organisation indépendante des pôles : un « manque d’expérience des bureaux, dû à son renouvellement annuel et au manque de transmission d’un mandat à l’autre ». C’est ainsi qu’est née l’idée de Rooftop. À visée professionnelle, cette structure centralise les budgets et accompagne chaque association et étudiant dans la mise en œuvre de son projet. Son fonctionnement est lui aussi peu courant.
Managée par les étudiants de l’école les plus expérimentés et talentueux de ce domaine, Régis Taranto a gommé le rapport hiérarchique pour laisser place à l'interaction entre étudiants et responsable de la communication. Leur travail étant reconnu dans le milieu associatif de l’école, la confiance s’est faite naturellement. C’est de cette manière qu’une continuité dans la gestion et un engouement pour la vie associative a été créée sur le long terme. La collaboration inter-pôle permet à chacun de se connaître et de renforcer ce lien de confiance y compris entre Lyon et Paris. Lorsque le confinement a été annoncé, c’est ce principe collaboratif qui a permis à l’école, alors en pleine campagne de recrutement, de tirer son épingle du jeu.
Avant le 20h, le JT de 16h30
Qui dit campagne de recrutement, dit communication intensifiée auprès des candidats. D’ordinaire, ce sont les JPO (Journées Portes Ouvertes) et l’accueil des candidats pendant les oraux qui font le lien entre école et candidats. Le confinement changeant la donne, l’idée d’un JT sur instagram pour répondre aux diverses interrogations des candidats a vu le jour : annulation des épreuves, nouvelles modalités ; les réseaux sociaux furent la meilleure option pour entretenir le lien. Ce canal informatif a rapidement trouvé sa communauté avec 100 à 150 participants sur les live JPO et une moyenne de 3000 vues pour la story quotidienne.
« Il est devenu un véritable rendez-vous entre équipe pédagogique, étudiants et candidats », nous explique Antoine Fortuné, directeur du développement de l’ESCE. Chargé des admissions, de la promotion et du développement de l’école et des programmes, il présente la visée de cette initiative devenue quotidienne par : « une ligne éditoriale simple. Les renseignements auprès des candidats ont une valeur ajoutée avec un aspect pédagogique grâce aux interventions de nos professeurs et leurs cours d’immersion. Le but est de montrer ce qu’est un cours en école et ce qu’est la vie en école de commerce ».
On retrouve ainsi sur leur page instagram des cours basés sur l’actualité comme celui de droit autour de la liberté individuelle ou du droit de la collectivité mais aussi un cours de technique de vente ou encore de géopolitique qui aborde le droit sanitaire dans un monde globalisé. Les JPO en live et différentes interviews des responsables de programme et de l’équipe pédagogique viennent compléter cette immersion virtuelle à l’ESCE. À cela s’ajoute la volonté de ses étudiants de faire vivre leur campus depuis chez eux. La découverte de la vie associative se fait habituellement lors des oraux ou visites du campus. À distance, ce sont des défis ludiques et des présentations dynamiques qui la révèle au futurs étudiants. Un savant mélange qui a permis de créer du lien malgré la distance. « En fonction des interactions entre candidats et étudiants, on affecte des ambassadeurs à chacun. Il peut ainsi lui poser toutes ses questions par mail, téléphone ou DM (Direct messages) et faire perdurer ce lien ».
Une vie associative à l’épreuve du confinement
Du côté étudiant, l’associatif n’est pas en reste. Les défis sont devenus le moyen de décompresser pendant cette période difficile de confinement. Ils se sont vite pris au jeu malgré l’absence d’obligation et c’est ce qui ravit Régis Taranto : « Le monde associatif ne commence à fonctionner que quand ils le font de leur propre initiative ». Poker en ligne, chorégraphies sur instagram ou encore challenge quotidien de la meilleure tenue thématique, c’est un véritable marathon pour chasser l’ennui que proposait la page instagram de l’ESCE.
Un esprit plus culturel ? Le BDA est là pour ça avec son initiation artistique quotidienne : peintre, mouvement, graffeur… Tous les arts sont décryptés. Le BDE, privé de soirées, a quant à lui, recréé une convivialité grâce aux fameux « apéros en ligne ». Bien que l’idée d’un rassemblements avec les 700 à 800 étudiants impliqués dans la vie associative puissent être alléchante, les contraintes des systèmes de visioconférence ont leurs limites. C’est donc par association qu’ils ont partagés ces retrouvailles avant de pouvoir se réunir de nouveau. En bref, un condensé de bonne humeur pour qui veut se détendre entre deux cours sur Zoom.
La santé de l’esprit est donc assurée mais le corps dans tout ça ? Après avoir proposé leur vidéo de présentation pour l’année à venir, le BDS a proposé 30 minutes d'entraînement quotidien sur la page instagram de l’ESCE.
C’est donc un défi relevé haut la main, mais Régis Taranto nous précise que le but de réinventer la vie associative en version confinée était : « de continuer à leur donner les repères dont ils ont besoin. C’est un moyen de combler ce manque et elle n’a pas d’autre ambition que celle-là. Si le confinement avait lieu pendant 6 mois, je n’aurais pas le même discours mais là, ce n’est pas plus long que les grandes vacances. » Ce qui n’est pas à exclure avec l’éventualité d’une deuxième vague. D’ailleurs ces deux mois sans leurs amis n’est pas leur préoccupation première : « Ce qui les inquiète le plus, reste de savoir comment ils vont valider leur année et suivre leurs cours. La situation n’est pas normale, elle arrive à une période clef de l’année scolaire. »