L’essor du privé se confirme. Tandis que le nombre d’étudiants qui suivent un cursus dans le supérieur a diminué en 2022, celui des inscrits dans un établissement privé est en hausse, selon une note du SIES (Systèmes d’information et d’études statistiques). En effet, 2,93 millions d’étudiants suivent un cursus post-bac, soit la première baisse constatée depuis 2008 (-1,5 %, à savoir 43 900 jeunes).
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) précise que le déclin intervient à la suite du taux de réussite exceptionnel au bac 2020, sur fond de crise sanitaire liée au Covid-19 et au profit du contrôle continu. Néanmoins, cela n’a pas empêché les effectifs des écoles privées de croître depuis lors.
Hausse des effectifs en commerce, ingé et gestion
Concernant les structures privées, les étudiants qui suivent un cursus dans une école d’ingénieurs sont 1,1 % de plus par rapport à la rentrée 2021, soit 177 600. Les formations ingénieur en partenariat (FIP) augmentent également (+3,4 %), après deux baisses successives les années précédentes. »Le dynamisme observé pour ces formations d’ingénieur s’inscrit dans une tendance de long terme : en 30 ans, leur effectif a été multiplié par 3″, peut-on lire dans la note.
Bien que les établissements privés sous la tutelle du MESR stagnent à 47 % des effectifs estudiantins, ceux sous la tutelle d’autres ministères sont en hausse (+3,4 %). Quant aux business schools, aux écoles de gestion et de comptabilité, les inscrits sont aussi en augmentation (+2,4 %). Une croissance qui « s’inscrit dans une tendance de fond ». L’étude du ministère précise que les étudiants en école de commerce, de gestion et de comptabilité ont augmenté « de 6,5 % en moyenne par an entre 2012 et 2022 ».
Université : première baisse d’étudiants depuis 11 ans
Les inscriptions dans le privé progressent, quand celles de la faculté régressent. En 2022, « sur le périmètre universitaire strict, le nombre d’inscrits recule de 3,4 % ». Ce qui correspond à 57 000 étudiants de moins. Le MESR indique que cette chute des effectifs dans les établissements publics est la première, après 11 ans de hausse consécutive du nombre d’élèves.
Pour les néo-bacheliers, 311 000 étudiants sont enregistrés pour la première fois en première année de cursus licence à l’université. « Soit une diminution de 3,5 % par rapport à la rentrée 2021 ». Dans le même temps, les inscriptions en licence généraliste sont aussi en baisse (-4,3 %). Idem pour le niveau master (-2,2 %), alors que la rentrée 2021 témoignait d’une progression de 3 % pour un cursus universitaire de cycle 2. Cela était dû « à l’arrivée en master de la cohorte plus nombreuse d’étudiants nés en l’an 2000 », rappelle la note. Ainsi, le pic des étudiants de la génération 2000 a été franchi.
Près d’un étudiant en BTS sur deux suit sa formation en apprentissage
L’alternance a toujours la côte, et ce, dès le post-bac. Si 406 700 étudiants étaient inscrits en section de techniciens supérieurs (STS) en 2022-2023, 44 % d’entre eux ont choisi la formule de l’apprentissage. « Cette part est passée de 20 % à la rentrée 2012 à 22 % à la rentrée 2018, puis à 29 % et 38 % aux rentrées 2020 et 2021 ». L’appétence pour ce mode de scolarité pour les bacheliers qui vont en BTS ainsi que les aides de l’État pour l’embauche d’un apprenti ont contribué à ce phénomène.
Quant aux apprenants en formation initiale, les effectifs ont baissé de 9,6 % par rapport à l’année précédente, après une première diminution de 5,8 % entre 2020 et 2021. Désormais, ils sont 227 800 étudiants de BTS à être inscrits sous statut scolaire.
Enfin, pour les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), le déclin est palpable, avec 81 200 inscrits (-2,6 %) à la rentrée 2022. Jusqu’ici, la tendance était stable : « Sur les dix dernières années, les effectifs en CPGE stagnent : -0,1 % par an en moyenne contre +1,9 % pour l’ensemble des étudiants », selon la note du SIES.
Les formations des établissements supérieurs privés ont encore de beaux jours devant elles. Pour améliorer leur visibilité en 2024, la Fédération nationale de l’enseignement privé (FNEP) a lancé une nouvelle plateforme d’information. Intitulée Parcours Privé, celle-ci vise à faciliter les échanges entre les étudiants et les responsables pédagogiques.