Après Confluences 2025, dévoilé en 2021, emlyon révèle Résonances 2028, un plan stratégique repensé au regard des évolutions de l’école : classements, recherche, international… “On entre dans une nouvelle dynamique, dans une nouvelle phase”, explique Isabelle Huault, DG d’emlyon et présidente du directoire.
Plus que jamais, emlyon veut répondre aux défis de la société : crises démocratiques, organisationnelles, politiques… Elle entend former des “entrepreneurs du changement” via une stratégie autour de 5 piliers, les “5 qualités attendues des makers” :
- excellence académique, articulant recherche et enseignements ;
- esprit entrepreneurial ;
- engagement ;
- hybridation des savoirs ;
- résonance.
De nouveaux partenariats made in Galileo pour emlyon
Pour renforcer l’employabilité des étudiants et répondre aux nouvelles attentes des entreprises, emlyon consolide ses dispositifs d’hybridation des programmes. Cela sera systématisé dans tous les programmes avec des possibilités d’études autour de thématiques comme l’IA, la data, les arts, les sciences sociales. Cela est rendu possible grâce à des partenaires comme le Conservatoire de musique de Lyon ou Sciences Po Lyon.
De nouvelles offres de doubles et triples diplômes avec des institutions internationales seront déployées. emlyon va profiter de sa présence au sein du groupe Galileo pour créer des parcours hybrides avec les autres établissements du groupe : Istituto Marangoni (mode), Strate École de Design ou encore Penninghen (art). “Cette hybridation donne accès à des savoir variés au-delà des sciences du management”, affirme la directrice générale d’emlyon.
Un engagement sociétal et environnemental… entaché par une hausse des frais de scolarité
L’école de commerce mise sur une transformation des enseignements sous la conduite d’un doyen associé à la pédagogie en anthropocène, un sujet qui a fait l’objet de la création d’un centre de recherche dédié, il y a quelques mois. Ce dispositif sera complété d’une académie de la transition.
La dimension sociale et environnementale sera au cœur des formations et des makers’ project, des missions de conseil obligatoire pour les étudiants auprès de grandes entreprises. Si ce dispositif a pour avantage de sensibiliser les élèves de l’école à ces thématiques, elle renforce également la visibilité de l’école en matière d’environnement. emlyon entend d’ailleurs renforcer ses investissements dédiés aux enjeux sociaux et environnementaux, passant de 5,2 millions d’euros en 2024 à 8,5 millions en 2024.
emlyon renforce son approche liée à l’ouverture sociale avec un Centre “Solidarité et Inclusion” dédié, entre autres, au mentorat d’étudiants boursiers, à l’empowerment féminin, à la réinsertion des publics sortis du circuit scolaire.
Un système de bourses va être mis en place pour le Global BBA allant jusqu’à la gratuité des frais de scolarité avec pour objectif d’attirer “une plus grande diversité d’étudiants”, explique Isabelle Huault. Pour autant, le Global BBA d’emlyon coûte aujourd’hui 56 000 euros aux étudiants.
En outre, la hausse des frais de scolarité se poursuit à emlyon, dont le Programme Grande École dépasse désormais les 60 000€ pour trois ans, un tarif qui se rapproche de celui proposé par des écoles comme ESCP ou HEC Paris. Sur ce sujet, Isabelle Huault indique être dans la moyenne de ses concurrents et intégrer l’inflation.
Une recherche au service des programmes et du recrutement étudiant
Sur le plan de l’excellence académique, emlyon souhaite recruter davantage d’enseignants-chercheurs (une cinquantaine) dont la mission sera de diffuser la connaissance auprès du grand public et des étudiants. Un centre de recherche dédié au secteur de la santé sera également déployé. Baptisé HITS (Healthcare Innovation, Technology & Society Institute), il devrait irriguer l’écosystème rhônalpin qui accueillera prochainement le siège de l’OMS. Un parcours spécifique au sein du PGE devrait également voir le jour au sein du Programme Grande École autour de cette thématique.
Parmi les autres projets d’emlyon, on note la signature de nouvelles chaires de recherche avec les grandes entreprises autour de l’énergie et de la santé. Une stratégie qui peut également s’avérer intéressante sur le plan financier pour la business school puisque l’énergie est au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises. L’école a d’ailleurs confié qu’il s’agissait d’un des leviers mineurs pour financer ses projets de développement.
L’enjeu de visibilité nationale est également au cœur des préoccupations d’emlyon puisque la business school devrait signer un partenariat avec un important média grand public pour mieux diffuser ses travaux de recherche. Cette stratégie pourrait apporter un rayonnement qui attirerait étudiants et enseignants-chercheurs, mais aussi des entreprises partenaires si emlyon est reconnue comme experte sur des thématiques en lien avec les chaires qu’elle souhaite développer.
Renforcer la visibilité en France et à l’étranger : l’objectif d’emlyon ?
La résonance, la visibilité et l’impact semblent être au cœur de la stratégie d’emlyon qui entend rayonner au milieu d’un écosystème dense. La business school parle de renforcer la “connexion au monde”, notamment avec un nouveau campus qui ouvrira ses portes au centre de Lyon en 2024. Il faut dire que la présence à Écully (en banlieue lyonnaise) et le campus vieillissant pouvaient empêcher l’école d’attirer les étudiants et de développer de nouveaux espaces pédagogiques innovants.
Sur le territoire national, la Leadership Academy For New Futures sera le nouveau dispositif pour créer des connexions avec les cadres dirigeants, un public qui a d’importants besoins de formation. En développant, l’Executive Education via cette académie et une nouvelle offre pour les entreprises dites “grands comptes”, l’école mise sur filon business qui peut s’avérer extrêmement rentable.
emlyon affirme d’ailleurs vouloir profiter en partie de ces contrats comme levier pour développer ses projets. La business school entend développer l’attractivité de son campus parisien afin d’attirer “plus d’étudiants pour les programmes Executive Education”, précise Isabelle Huault.
La résonance à travers le monde se fera aussi avec un renforcement des partenariats en Chine et en Inde, territoires sur lesquels l’école est présente. De nouveaux partenariats devraient être signés en Afrique, complétés par l’installation de bureaux de recrutement. emlyon entend également mieux nourrir sa communauté de diplômés à travers le monde, un public “sur lequel on veut s’appuyer pour faire rayonner l’école”.
Toutefois, emlyon a fait le choix de déplacer les programmes de son campus de Saint-Étienne, qui accueillait 1 000 étudiants, pour les proposer désormais au sein du nouveau campus de Lyon. Une décision qui a pu potentiellement pénaliser certains étudiants, notamment pour des questions de logement. emlyon assure cependant les accompagner sur le plan financier. Le campus de Saint-Étienne sera pérennisé et devrait accueillir la Toile, l’école gratuite dédiée à la réinsertion de la business school.
"Ce que nous souhaitons pour nos étudiants c'est d'être des entrepreneurs du changement", ajoute Isabelle Huault. Derrière ce plan "Résonances", l’équipe pédagogique de l’emlyon tient à “valoriser la capacité à créer et à passer à l'action au sein d'un espace collaboratif”.
La stratégie Résonances d’emlyon en chiffresLes ambitions d’emlyon se traduisent en chiffre avec 60 millions d’euros d’investissements en infrastructures, en IT et en pédagogie, couplée à 100 millions d’euros de capacité d’investissement pour construire une “Global Management University”. emlyon en 2028, ce sera aussi 200 millions d’euros de chiffres d’affaires, contre 135 millions en 2023, et 11 200 étudiantes et étudiants. L’apport de Galileo (50 millions d’euros) devrait permettre en partie de mener à bien ses projets. |