Ah, l’Espagne. Vous rêvez d’y passer vos prochaines vacances, mais si vous partiez y étudier ? Au-delà de son attrait festif, environnemental… et météorologique, il faut bien se l’avouer, la péninsule ibérique présente également des atouts éducatifs non négligeables, qui en font depuis cinq ans consécutifs la destination préférée des Français pour partir dans le cadre d’un échange Erasmus. De là à éclipser notre douce France ? C’est ce qu’il s’agit de définir maintenant. À vous de vous faire votre propre idée !
Le calendrier scolaire
Le calendrier scolaire en Espagne est très proche de celui en France. L’année est divisée en deux semestres, entrecoupés de périodes de vacances et de périodes d’examens. Dans les deux pays, les étudiants commencent les cours aux alentours de mi-septembre et les finissent vers mi-mai. Une période d’examen est fixée généralement fin décembre, puis une autre fin mai.
En ce qui concerne les jours fériés (car oui, c’est important), il en existe 11 par an en France contre 14 en Espagne.
Le système scolaire : rythme, spécificités…
Au niveau du rythme scolaire, en Espagne, les élèves vont à l’école 175 jours par an, soit 35 semaines de 5 jours. La durée moyenne d’un cours est d’environ une heure. Les étudiants ont cours le matin et l’après-midi, et commencent en moyenne à 9 h pour finir vers 17 h. La situation est plutôt comparable en France, si ce n’est que les semaines scolaires durent quatre jours et demi et que les élèves ont moins de jours d’école par an, et par conséquent généralement des journées plus chargées. À noter que ces chiffres concernent les élèves de primaire et secondaire et non les étudiants du supérieur, mais qu’ils peuvent donner des indications sur le système scolaire de chaque pays.
Une dissonance entre les deux pays réside dans la méthodologie appliquée en cours : en France, elle est rigoureuse et très spécifique, et les élèves sont tenus de la suivre à la lettre (par exemple pour les dissertations, les devoirs à rendre etc.) Ce n’est pas le cas en Espagne où l’organisation et les façons de faire sont moins bien définies et donc plus libres.
D’autre part, il est souvent dit que le degré d’autonomie est un autre point de différentiation entre la France et l’Espagne. Dans le premier pays, les élèves sont moins accompagnés par l’institution et le corps professoral, et doivent donc se débrouiller davantage seuls que dans le second.
Par ailleurs, le système français est généralement considéré comme plus stressant que celui en Espagne, où la pression subie et la compétition entre les élèves sont moindres.
Les examens
Comme dans tous les pays européens, en Espagne comme en France, un étudiant doit valider 60 crédits par années d’études (30 par semestre).
La grande différence entre les deux pays réside dans le système de notation : en Espagne, les élèves sont notés sur 10 alors qu’ils sont notés sur 20 en France. De plus, la plupart du temps, les notes attribuées sont plus sévères dans l’Hexagone, où obtenir un 15/20 est souvent déjà difficile, que dans la péninsule ibérique, où il n’est pas si rare d’obtenir un 10/10.
Les formations dispensées
Les deux pays comptent sensiblement le même nombre d’universités : 75 universités en France contre 84 en Espagne (50 publiques et 34 privées).
Vous pourrez préparer les mêmes diplômes dans les deux pays : la péninsule ibérique fait partie du système universitaire européen, ayant pour but d’harmoniser les certificats délivrés dans les pays de l’UE : BTS, licence, master, doctorat… Seule différence, l’équivalent de la licence en Espagne dure quatre ans et parfois même cinq dans des disciplines médicales, contre trois ans en France.
Outre la faculté, l’offre de formation en Espagne est relativement aussi variée qu’en France. On y trouve notamment des écoles de commerce et de management prestigieuses et très prisées par les étudiants étrangers pour y préparer un MBA (IESE, IE et Esade). Mais aussi des écoles d’art (Real Academia de Bellas Artes de San Fernando), de numérique (The Valley Digital Business School), nombre de formations professionnelles continues…
À noter que les filières médicales et vétérinaires sont très prisées en Espagne dans le but de contourner la sélection à l’entrée trop forte dans les formations françaises. Du côté des étudiants espagnols, les filières en sciences sociales sont largement plébiscitées (59 % en master et 46 % en licence).
Le prix à payer…
…pour les études
Concernant l’université, les choses se compliquent côté espagnol. En effet, les frais de scolarité de la fac sont fixés librement par chaque établissement : pour une université publique, ils s’élèvent en moyenne à 600 € pour une première année de licence et 2300 € pour une première année de master. Dans un établissement privé, vos études vous coûteront en moyenne 10 000 € par an ! On comprend mieux pourquoi presque 90 % des Espagnols sont inscrits dans le public. À noter tout de même que ce prix varie beaucoup entre les régions.
Le coût des études en France, quant à lui, est l’un des plus faibles au monde car la plupart des frais de scolarité sont pris en charge par l’État. Pour une année de licence, vous devrez débourser 184 € pour une année de licence, et 256 € pour une année de master.
…pour le logement
Pour ce qui est du logement, nul doute qu'il vous coûtera moins cher d'habiter en Espagne qu'en France. Pour faire le comparatif entre les deux capitales, un appartement de 20m² dans le centre-ville de Madrid aura un loyer d'environ 400€ par mois, quand le même bien dans un arrondissement prisé de Paris vous fera dépenser plus de 600€ par mois.
…et pour le reste
Si l'Espagne ne brille pas par le prix de ses formations à l'université, elle se démarque grâce au coût global de la vie nettement moins élevé qu'en France : en effet, tout y est moins cher. La nourriture, les boissons, les sorties… À titre indicatif, un demi de bière en bar coûte en moyenne 3€ à Madrid contre 5€ à Paris.
Le taux de réussite
Au classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2016, une étude annuelle menée par OCDE visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays européens, l’Espagne se classe 28e quand la France est 26e. À savoir que ces chiffres concernent les élèves âgés de 15 ans.
Concernant les étudiants dans le supérieur, on note que les Espagnols sont légèrement en retard par rapport à la moyenne européenne des diplômés : parmi ceux ayant débuté leurs études en 2010, moins d’un sur eux est parvenu à obtenir son diplôme.
Bonus : petits chiffres clés
Le nombre d’étudiants inscrits dans le supérieur ? Ils sont au nombre de 1,5 million en Espagne (pour une population de 46,4 millions d’habitants) et 2,6 millions en France (pour 67,2 millions d’habitants).
Le nombre d’étudiants en mobilité internationale ? 33 225 jeunes Espagnols étudient à l’étranger chaque année, contre 62 416 Français. Pour ce qui est de la mobilité entre les deux pays, 3865 élèves d’Espagne viennent étudier en France (2e pays d’origine), et 7042 Français viennent suivre des études en Espagne (4e pays d’origine).
La plus vieille université ? En Espagne, il s’agit de l’université de Salamanque, fondée en 1218. 18 ans plus tôt était fondée la plus ancienne faculté française, l’Université de Paris.
Le nombre d’élèves apprenant l’espagnol/le français ? En Espagne, un peu plus d’1 million d’élèves apprennent la langue française. En France, ce sont plus de 2,5 jeunes qui ont choisi d’étudier l’espagnol.