L’Éducation nationale va se mettre au diapason de l’intelligence artificielle dès la rentrée 2025. En marge du Sommet pour l’action sur l’IA qui se tient actuellement à Paris, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, a fait plusieurs annonces autour de la formation des élèves et des professeurs français à cette technologie.
D’après une enquête du CESE, publiée en janvier 2025, « 62% des emplois des économies avancées présenteraient une exposition élevée à l'IA ». Être sensibilisé à ce sujet devient donc crucial pour performer dans les études et dans le monde du travail. À quoi ressemblera la formation des collégiens et lycéens ? Décryptage.
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Une formation à l’art du prompt
Tous les collégiens et lycéens doivent obligatoirement passer le certificat PIX, attestant de compétences numériques et informatiques. Parmi les aptitudes évaluées, on retrouve la capacité à s’informer, communiquer, créer du contenu, naviguer en toute sécurité et maîtriser l’environnement numérique.
Sur ce modèle, les élèves de 4e et de 2nde bénéficieront de cours imposés autour du prompt engineering. Il s’agit de l’art de formuler des requêtes destinées aux outils d’intelligence artificielle générative. Aujourd’hui, le ministère précise que la quasi-totalité des lycéens et collégiens utilisent l’IA au quotidien. Donner un cadre à ces pratiques est donc devenu nécessaire. À noter : les élèves qui ne sont pas en 4e ou en 2nde pourront quand même accéder à cette formation quand ils le souhaitent.
Par ailleurs, une charte éthique sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le cadre éducatif devrait être publiée par le ministère de l’Éducation national et de l’Enseignement supérieur au printemps 2025.
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Quid de la formation des enseignants ?
D’après le ministère, 20% seulement des professeurs se servent de l’IA au quotidien. Élisabeth Borne a annoncé sa volonté de renforcer l’accompagnement des enseignants sur ce sujet. Un projet à 20 millions d’euros va également être déployé pour créer une intelligence artificielle générative made in France qui accompagnera 1,2 million de professionnels de l’Éducation nationale.
Parmi les pistes évoquées en matière d’automatisation, la ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur indique que cette IA maison pourrait aider à la « préparation des cours, l’évaluation ou la correction des devoirs par exemple ».
Pour l’heure, une consultation nationale auprès des professeurs engagés sur les bonnes pratiques de l’intelligence artificielle est en cours. Dans le même temps, un appel à projet devrait être lancé été 2025 pour dénicher l’entreprise qui sera à l’origine de cet outil qui devrait voir le jour en 2027 au plus tard.