En grandissant, le trac disparaît parfois. Mais ce n’est pas toujours le cas ! Comment faire quand on a une peur panique à l’idée de parler devant plusieurs personnes ? Céline Blondel a écrit le livre Prise de parole : Joue-la comme au théâtre. Dans cet ouvrage, elle divulgue ses astuces pour oser s’exprimer en réunion, lors d’un exposé ou pendant les épreuves orales du bac ou des concours. Pour Diplomeo, elle accepte de dévoiler quelques astuces pour ne pas perdre ses moyens face à son interlocuteur.
1. Maîtriser son sujet
Pour Céline Blondel, le premier élément pour contrer le stress, c’est la maîtrise absolue de son sujet. « Il est important de répéter son propos jusqu’à ce qu’on se sente à l’aise sans avoir besoin de fiches. » Pour la spécialiste du sujet, le fait de ne pas avoir à chercher ses idées ou ses mots permet d’éviter le trac. En effet, l’une des causes du stress avant une prise de parole en public peut être la peur d’être ridicule.
Répéter pour maîtriser son sujet, oui, mais pas de n’importe quelle manière ! « Il faut s’enregistrer, s’écouter, puis recommencer jusqu’à ce que l’on soit satisfait. On peut également s’entraîner devant ses amis afin d’avoir des retours constructifs sur son propos ». Autre élément à surveiller lors de cette répétition : le temps. La maîtrise du sujet s’ajoute à celle des délais, pour ne pas être pris de court ou interrompu par le jury.
Contrôler sa gestuelle est également essentiel et il est important de profiter de ces différents exercices pour s’entraîner à regarder son interlocuteur dans les yeux. C’est le meilleur moyen pour l’embarquer dans son propos. « Le contenu, aussi brillant soit-il, peut être atténué par une forme qui le dévaloriserait », précise Céline Blondel.
2. Se préparer à l’inconnu
Dans certains cas, comme les concours ou le rattrapage du bac, le sujet n’est pas connu à l’avance. Ainsi, il devient difficile de s’entraîner à maîtriser son sujet. Pour cela, une solution : réussir à anticiper l’imprévu. « Il faut demander à ses amis de nous poser des questions autour de thématiques sur lesquelles nous ne sommes pas à l’aise. » Selon Céline Blondel, cela permet à l’étudiant d’apprendre à aborder la question sous tous ses angles et de mieux anticiper la structure de sa réponse. « L’outil magique de la communication, c’est écouter, reformuler et questionner pour être sûr d’avoir bien compris le sujet. »
Autre élément important : il faut apprendre à prendre le temps avant de donner sa réponse. « Il ne faut jamais répondre spontanément. Il est nécessaire de garder à l’esprit que personne n’est parfait et ne peut rivaliser avec une encyclopédie. » Un excellent moyen de dédramatiser cet exercice.
3. S’aérer l’esprit et faire de l’exercice
« Il est important de trouver un équilibre entre travail intellectuel et activité physique. » Céline Blondel en est persuadée : prendre la parole est un sport et il faut savoir s’y préparer en bougeant son corps. Pas besoin d’avoir une pratique de haut niveau, « s’étirer, sauter ou danser dans sa chambre suffisent ».
Ces exercices doivent être réalisés dans les semaines qui précèdent son oral, mais aussi la veille de son examen. « Il ne faut pas rester bloqué toute la journée avec des idées négatives. Si on est assez préparé en amont, alors il faut se faire confiance. » Pour se détendre, elle recommande là encore de mettre de la musique, de danser et de ne pas hésiter à « chanter à tue-tête ».
4. Travailler sa voix et sa prononciation
Sa voix, sa prononciation, sa diction, le débit de sa parole sont autant d’éléments à surveiller avant de passer le Grand oral ou sa soutenance. Pour mieux engager le jury, l’autrice recommande de faire « comme si on racontait une histoire. Ça aide à être avec eux et pas face à eux. » Là encore, elle conseille de s’enregistrer et de s’écouter parler afin de travailler sur ce sujet.
À noter 💡 : Faire des exercices de prononciation permet de ne pas buter sur un mot ou une expression le Jour J, ce qui peut avoir un impact considérable sur ton trac. Céline Blondel donne quelques exemples de phrases à prononcer pour s’entraîner :
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Lorsque tu prépareras ta prise de parole, Céline Blondel recommande de formuler des phrases courtes et précises qui vont droit au but. Pour cela, elle incite les étudiants à s’entraîner en prenant un objet du quotidien afin d’improviser un texte pendant deux à trois minutes.
5. Apprendre à maîtriser ses émotions
Pour éviter le stress de la prise de parole en public, il faut apprendre assez en amont à contrôler ses émotions. Pour rendre ta soutenance ou ton Grand oral moins impressionnant, le mieux est de visiter la salle dans laquelle tu vas t’exprimer en amont de ton examen, si cela est possible. « Cela permet de s’approprier le lieu. C’est un grand plus », concède l’autrice.
À noter 💡 : La respiration est l’astuce parfaite pour contrôler ses émotions. « Le secret est de respirer, respirer, respirer. S’habituer à souffler en pleine conscience permet de faire baisser la pression. » Pour ce faire, tu peux t’asseoir sur une chaise, le dos bien droit et les mains sur les cuisses. Tu fermes les yeux et tu fais les exercices de respiration suivants :
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6. Anticiper les derniers détails la veille de son examen
Pour ne pas stresser le Jour J, la spécialiste de la prise de parole en public recommande de préparer sa tenue la veille. « Il faut choisir des vêtements dans lesquels on est à l’aise et on se plaît. C’est très important. » La peur panique de ne pas avoir la bonne chemise sous la main, à quelques heures de son oral, peut empirer cet exercice qui n’est déjà pas facile.
Céline Blondel recommande également d’être attentif et de se séparer de tout élément qui peut représenter une distraction pendant son oral : une mèche de cheveux qui tombe devant les yeux en permanence, une bague ou un bracelet qui peuvent faire du bruit en se balançant avec le poignet… Cette astuce permet de se focaliser sur son audience et son propos lors de ses examens.
Les dernières astuces pour le Jour J
Dans les minutes qui précèdent l’entrée dans la salle, Céline Blondel conseille de « souffler, souffler, souffler. C’est notre outil magique pour relâcher la tension. » Elle indique d’ailleurs qu’il ne faut pas avoir peur de prendre son temps pour respirer et formuler ses pensées avant de prendre la parole. « Les membres du jury restent des humains. »
Après son oral, il ne faut pas hésiter à bouger. Là encore, tu peux crier, danser, chanter à tue-tête. En bref, il faut que ton corps soit en mouvement. « L’action fait fuir le stress. » Et si jamais tu as peur de ne pas arriver à affronter cet examen l’esprit léger, Céline Blondel organise, le 27 juin, à Montparnasse (Paris), une conférence gratuite pour apprendre à prendre la parole en public.