16% : c’est le taux de boursiers parmi la population étudiante des grandes écoles de commerce et de management, d’après l’enquête d’Article 1 et de Challenges. En marge de ce classement, les deux institutions ont tenu à analyser les grandes tendances en matière d’ouverture sociale au sein de ces établissements. Dans les universités, ce taux atteint les 39,1%.
Cependant, le rapport pointe les efforts des écoles de commerce pour attirer les étudiants les moins favorisés, à commencer par l’apprentissage qui permet d’être exonéré des frais de scolarité. En moyenne, 34% des élèves de business schools se forment par cette voie. Dans certains établissements ce taux atteint les 83% !
Aujourd’hui, Article 1 et Challenges révèlent que 6% du budget global du Programme Grande École est destiné à l’ouverture sociale. En moyenne, les écoles de commerce dépensent 1 150€ par étudiant, avec des budgets allant jusqu’à 5 950€ par personne. Est-ce une politique suffisante pour permettre aux publics les plus défavorisés d’accéder à ces établissements ? Diplomeo fait le point.
Le palmarès des écoles de commerce engagées en matière d’ouverture sociale
Rang final | École | Somme rangs |
1 | Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS) | 17 |
2 | emlyon | 35 |
3 | NEOMA | 36 |
4 | Audencia | 37 |
5 | Brest Business School | 39 |
6 | Excelia Business School | 41 |
7 | ESCP | 43 |
7 | Rennes School of Business | 43 |
9 | ESSEC | 44 |
9 | ISC Paris | 44 |
11 | BSB (Burgundy School of Business) | 46 |
12 | MBS | 47 |
13 | ICN Business School | 48 |
13 | TBS Education | 48 |
15 | Grenoble Ecole de Management | 49 |
16 | Clermont School of Business | 50 |
16 | EDHEC | 50 |
18 | SCBS - SOUTH CHAMPAGNE BUSINESS SCHOOL ( | 53 |
19 | SKEMA | 55 |
20 | INSEEC Grande Ecole | 59 |
21 | KEDGE Business School | 61 |
22 | HEC Paris | 67 |
Quelle méthodologie pour le classement Article 1-Challenges ?
Pour créer ce palmarès, les deux institutions se sont basées sur les fiches établissements de la CEFDG, la commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion. Elles donnent de précieuses informations sur les écoles de commerce reconnues et visées par l’État. Il est possible d’en savoir plus sur le profil des étudiants recrutés ou le taux d’insertion, par exemple.
Parmi les critères analysés, Challenges et Article 1 se sont penchés sur quatre données :
- Le nombre de boursiers CROUS, d’apprentis et de bénéficiaires de bourses
- Le budget total dédié à l’ouverture sociale, rapporté au nombre d’étudiants
- Les dispositifs de recrutement d’étudiants issus de milieux modestes
- L’impact sur le parcours académique et professionnel
À partir de la somme des rangs obtenus sur chaque critère, Challenges et Article 1 ont réalisé, sans pondération, un classement final. L’objectif ? Garantir « une approche objective, claire et transparente ».
Malgré quelques progrès, des efforts restent à faire
Aujourd’hui, Article 1 et Challenges dressent un constat sans appel : le taux de boursier stagne et les efforts des établissements ne permettent pas d’éradiquer les inégalités. Pour les deux institutions à l’origine de ce classement, il est important d’agir en amont, notamment en nouant des partenariats avec les villes, les départements ou les régions les moins favorisées, ou en déployant plus de moyens pour soutenir les étudiants en situation de précarité.
En marge du classement, Challenges et Article 1 ont souhaité valoriser les dispositifs innovants en matière d’ouverture sociale, pour inspirer les écoles de bas de tableau. On retrouve, entre autres, le principe de double barre d’admissibilité de l’EDHEC, qui a obtenu le Prix coup de cœur du jury.
Cette méthode permet à 50 candidats boursiers, qui n’avaient pas atteint la moyenne nécessaire pour se rendre aux oraux, d’accéder à cette étape du processus d’admission, sans que leur statut de boursier ne soit révélé aux jurys. Ainsi, de bons élèves de prépa de milieux modestes, qui n’ont pas forcément les moyens de bénéficier des cours particuliers, ont une chance supplémentaire d’accéder au Programme Grande École de l’EDHEC.
Une innovation qui transparaît d’ailleurs dans le classement général, comme en témoigne Benjamin Blavier, cofondateur d’Article 1 : « Les écoles qui se démarquent ne sont pas seulement celles qui affichent de bons chiffres, mais celles qui adoptent des stratégies globales, innovantes et reproductibles. Ces démarches incarnent un nouveau modèle à suivre pour réduire durablement les inégalités. »
En 2024, pour se former au sein du Programme Grande École d’une business school française, il fallait débourser en moyenne 45 000€ pour trois ans.