- Salaire moyen mensuel net : de 1 700 € à 2 800 €
- Niveau de diplôme requis : bac+5
- Sélectivité : 8/10
Les missions de l’orthophoniste : à chaque patient sa thérapie
Prévenir, évaluer et traiter les troubles de la communication, qu’il s’agisse de difficultés à parler, lire, écrire ou même avaler : voilà le rôle principal de l’orthophoniste. Du jeune enfant qui peine à prononcer certains sons à la personne âgée qui réapprend à communiquer après un AVC, l’orthophoniste accompagne une patientèle extrêmement variée, exclusivement sur prescription médicale.
Tout commence par un bilan complet. L’orthophoniste évalue les capacités du patient à travers des tests et des mises en situation. Par exemple, avec un enfant de 5 ans, il peut proposer des jeux de reconnaissance de sons ou d’images pour identifier un éventuel retard de langage. Ce diagnostic précis permet ensuite de construire un projet thérapeutique personnalisé.
- Profession libérale ou salarié
- Contact avec le public
- Métier utile
- Métier passion
Une fois le bilan réalisé, place aux séances. Chacune est unique et adaptée au patient. Pour un enfant dyslexique, l’orthophoniste peut utiliser des exercices ludiques de lecture et d’écriture. Pour une personne qui bégaie, il mettra en place des techniques de respiration et de gestion du stress. Avec un patient victime d’un accident vasculaire cérébral, il travaillera patiemment à la récupération des capacités de langage, mot après mot.
Tu l’auras compris, le spectre d’intervention est large : troubles du langage oral (dysphasie, bégaiement, retard de parole), troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie), difficultés de calcul (dyscalculie), troubles de la déglutition, mais aussi accompagnement de patients atteints de maladies neurodégénératives, comme l’Alzheimer, ou de troubles du spectre autistique.
L’orthophoniste joue aussi un rôle de prévention. Il peut intervenir en milieu scolaire pour dépister des troubles, conseiller les parents sur les bonnes pratiques pour stimuler le langage de leur enfant ou encore former des enseignants et éducateurs spécialisés.
Pour assurer un suivi cohérent et efficace de ses patients, l’orthophoniste échange régulièrement avec d’autres professionnels de la santé : médecins généralistes, pédiatres, ORL, neurologues ou encore enseignants.
Tu peux réaliser tes missions dans différentes structures : en cabinet libéral, dans le secteur public (hôpitaux, services de pédiatrie, neurologie, etc.) ou dans le privé (centres de rééducation, EHPAD, structures pour personnes handicapées, etc.). Certains orthophonistes choisissent même un exercice mixte, combinant salariat et libéral.
Études : deviens orthophoniste en 5 ans après le bac
- Frais de scolarité/an : entre gratuit et 500 euros/an
- Durée des études : 5 ans
- Stages obligatoires
- Concours : non (entretien oral)
Un parcours intense t’attend avant de devenir orthophoniste. Découvre toutes les étapes du cursus !
Le bac : première étape vers l’orthophonie
Si tu es encore au lycée, privilégie un bac général. Les spécialités recommandées sont celles qui te donneront une solide culture scientifique et littéraire : SVT, Physique-Chimie, mais aussi HLP ou LLCE. Une excellente maîtrise du français est indispensable, car tu seras évalué sur tes compétences en orthographe, grammaire et expression écrite lors de la sélection.
Le Certificat de Capacité d’Orthophoniste (CCO) : le sésame pour accéder au métier de tes rêves
Pour devenir orthophoniste, il n’existe qu’un seul diplôme reconnu : le Certificat de Capacité d’Orthophoniste (CCO), qui correspond à un niveau master (bac+5). La formation se déroule dans l’un des 22 Centres de Formation Universitaire en Orthophonie (CFUO) rattachés à des facultés de médecine, répartis sur tout le territoire français. Au programme, une formation qui se découpe en deux cycles.
Le premier, qui dure trois ans, pose les fondamentaux : anatomie, phonétique, linguistique, psychologie, neurologie, physique acoustique, sciences biomédicales et sciences humaines et sociales. Tu apprendras tout sur le développement du langage, les pathologies de la communication et les méthodes de rééducation.
Le deuxième cycle, qui dure deux ans, approfondit les connaissances et te permet de te spécialiser. La formation alterne cours théoriques et stages pratiques obligatoires. Ces stages sont essentiels pour découvrir les réalités du terrain et pour acquérir une première expérience professionnelle avant de t’insérer sur le marché du travail.
En ce qui concerne l’admission, sache que l’accès aux études d’orthophonie se fait uniquement via Parcoursup. La sélection se déroule en deux phases. La première consiste en un examen approfondi de ton dossier : résultats scolaires en première et terminale, notes du bac, lettre de motivation, activités extrascolaires, etc.
Si ton dossier est retenu, tu es ensuite convoqué à des épreuves orales entre fin avril et début mai. Ces entretiens permettent d’évaluer tes qualités humaines (empathie, écoute, bienveillance), ta connaissance du métier, ta culture générale et ta capacité à gérer la charge de travail des cinq prochaines années.
Les qualités et les compétences d’un orthophoniste : la pédagogie avant tout
Accompagner un enfant qui apprend à prononcer correctement les sons ou un adulte qui réapprend à parler après un accident demande une patience immense. Les progrès sont parfois lents et il faut savoir encourager sans décourager, célébrer chaque petite victoire et maintenir la motivation de ton patient sur le long terme.
En plus d’être patient, tu dois aussi avoir une grande capacité d’écoute et être empathique. L’orthophoniste travaille avec des personnes souvent fragilisées par leurs difficultés de communication. Un enfant dyslexique peut souffrir d’un manque de confiance en lui, une personne qui bégaie peut ressentir une angoisse sociale importante. Tu dois savoir créer un climat de confiance, être à l’écoute des émotions de tes patients et faire preuve de bienveillance sans jugement.
Enfin, il faut savoir s’adapter et être pédagogue. Chaque personne est différente et ce qui fonctionne avec l’une ne marchera pas forcément avec l’autre. Tu dois donc constamment ajuster tes méthodes, innover dans tes exercices et faire preuve de créativité !
- Maîtrise parfaite de la langue française : orthographe, grammaire, syntaxe, phonétique… Tu dois posséder une expertise linguistique irréprochable.
- Connaissances médicales et anatomiques : tu dois comprendre le fonctionnement de l’appareil phonatoire, du système nerveux, du développement cognitif et des pathologies neurologiques pour adapter la rééducation aux spécificités de chaque trouble.
- Capacités d’analyse et de synthèse : lors du bilan orthophonique, tu dois observer finement, analyser les résultats de tes tests, établir un diagnostic différentiel et rédiger des comptes-rendus clairs et précis.
Perspectives d’insertion professionnelle pour un orthophoniste : un métier très recherché
Tu crains de te retrouver sans travail ? Pas question ! Le métier d’orthophoniste fait partie des professions paramédicales les plus recherchées en France, avec un taux de chômage extrêmement faible, proche de 1 %. En cause ? Une demande croissante liée au vieillissement de la population et une meilleure détection des troubles du langage chez les enfants.
Selon France Travail, près de 5 000 offres d’emploi ont été déposées au deuxième trimestre 2025, pour seulement 590 demandeurs d’emploi. Les jeunes jeunes diplômés trouvent donc généralement un emploi facilement, même si certains doivent accepter une certaine mobilité géographique, notamment dans les zones rurales ou les déserts médicaux où les orthophonistes sont particulièrement recherchés.
Selon des données de l’INSEE, la plupart des orthophonistes exercent en libéral ou en mixte (85 %). Cela montre la forte attractivité de l’exercice libéral, qui offre davantage d’autonomie et de flexibilité dans l’organisation du travail.
Les perspectives d’évolution : choisis ton domaine préféré et spécialise-toi
Te spécialiser, changer de statut, évoluer vers un poste à responsabilités : tu auras de nombreuses opportunités au cours de ta carrière.
Après quelques années d’expérience, tu peux choisir de te spécialiser dans un domaine particulier en suivant des Diplômes Universitaires (DU) ou des formations continues. Parmi les spécialisations les plus courantes : les troubles neurologiques et neurodégénératifs (accompagnement des patients atteints d’Alzheimer, de Parkinson, de sclérose en plaques), les troubles du spectre autistique, la pédiatrie, les troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie), les troubles de la voix (dysphonie, rééducation post-laryngectomie), etc.
On peut répertorier les troubles dys en 6 catégories :
- les troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit : dyslexie et dysorthographie
- les troubles spécifiques des activités numériques : dyscalculie
- les troubles spécifiques du développement du langage oral : dysphasie
- les troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuospatiales : dyspraxie
- les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité
- les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques
Si tu exerces dans la fonction publique hospitalière, après au minimum 4 ans d’expérience, tu peux préparer le diplôme de cadre de santé. Cette formation complémentaire d’un an te permet ensuite d’accéder à des postes de management. Ensuite, avec au moins 3 ans d’expérience en tant que cadre de santé, tu peux viser le concours professionnel de cadre supérieur de santé pour accéder à des postes de direction.
L’orthophoniste expérimenté peut également se tourner vers l’enseignement et devenir formateur auprès des étudiants en orthophonie dans les CFUO. Certains choisissent la voie de la recherche en poursuivant vers un doctorat, notamment pour contribuer à l’avancement des connaissances sur les troubles du langage et les méthodes de rééducation.
Le salaire de l’orthophoniste
Niveau débutant :
- 25 000 - 30 000 euros bruts par an
- 1 700 - 2 000 euros nets par mois
Niveau expérimenté :
- 35 000 - 42 000 euros bruts par an
- 2 300 - 2 800 euros nets par mois
En début de carrière, le salaire varie fortement selon le mode d’exercice. Dans la fonction publique hospitalière, un orthophoniste débutant perçoit environ 2 100 euros bruts mensuels, soit environ 1 700 euros net. Dans le secteur privé (établissements médico-sociaux, centres de rééducation), la rémunération démarre généralement au SMIC et peut atteindre 1 750 euros net par mois.
Avec de l’expérience, les revenus augmentent progressivement. Dans la fonction publique hospitalière, tu peux percevoir un salaire qui oscille entre 2 400 et 2 800 euros net mensuels. Dans le secteur privé, les salaires se situent généralement entre 2 000 et 2 400 euros net par mois pour un professionnel confirmé.
Tu souhaites travailler à ton compte ? En libéral, les revenus des premières années sont plus variables, car ils dépendent du temps que tu prends à constituer ta patientèle. Au début, tu peux générer un chiffre d’affaires mensuel moyen de 3 000 à 3 500 euros, mais après déduction des charges, le revenu net avoisine plutôt les 2 000 euros net par mois.
Après plusieurs années d’exercice à ton compte et avec une liste de patients bien établie, les revenus nets peuvent dépasser 3 000 à 3 500 euros par mois, voire plus pour les orthophonistes installés dans des zones à forte demande ou spécialisés dans des domaines pointus.
Le salaire d’un orthophoniste dépend de plusieurs éléments. Le libéral offre généralement des revenus plus élevés que le salariat, mais implique aussi plus de responsabilités et d’incertitudes. La localisation géographique joue également : les grandes villes et les zones sous-dotées en professionnels permettent souvent de pratiquer des tarifs plus intéressants.
