Projet Evars : que cache le nouveau programme d’éducation sexuelle à l’école ?

Le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé une nouvelle mouture de son programme d’éducation sexuelle qui doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine. Problème ? Ce texte qui vise à repenser l’enseignement de cette discipline fait polémique. Diplomeo revient sur ce projet décrié.
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Plusieurs associations conservatrices, notamment de familles catholiques, ont manifesté leur volonté de voir le programme Evars retiré des cursus scolaires. Cet acronyme signifie Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Concrètement, il s’agit d’une poignée de cours dans l’année, dispensés à tout niveau, de la maternelle jusqu’à la classe de terminale.

Ce programme n’est pas nouveau et, depuis plusieurs années déjà, les élèves de maternelle, du primaire et du secondaire bénéficient d’enseignements dédiés à l’éducation sexuelle, à hauteur de trois cours par an. Mais que contient cette nouvelle mouture d’Evars ?

De la maternelle au primaire : construire les bases d’une éducation saine

Contrairement à ce que disent les rumeurs, la théorie du genre ou apprendre à devenir homosexuel ne font pas partie du programme Evars. En maternelle, il sera enseigné aux jeunes enfants à nommer les parties du corps, « à partir du coin poupées », à parler de leurs émotions, à avoir des notions d’hygiène et de bonne santé physique. Ils seront aussi amenés à découvrir les sens et à poser les premières bases de l’égalité entre les genres.

En primaire, un focus sera porté sur l’anatomie, l’évolution du corps avec l’approche de l’adolescence, les similarités entre les garçons et les filles, et les relations humaines en général. L’objectif est de travailler sur le vivre ensemble, mais aussi sur la notion de consentement et d’intimité, et ce, dès la maternelle. Des éléments qu’il est nécessaire de savoir identifier, surtout quand on sait qu’en 2023, 160 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles.

Au collège et au lycée : responsabiliser les élèves

Dès le collège, les élèves seront sensibilisés au changement de leurs corps tout en se confrontant à l’autre. Plusieurs parties du programme Evars sont dédiées au développement de sa personnalité, à l’affirmation de soi et à la construction d’une relation égalitaire avec autrui. Parmi les autres notions clés du programme de collège, on retrouve :

  • Distinguer vie publique et vie privée
  • Assumer ses préférences
  • Étudier les représentations de la sexualité dans l’espace public
  • Se plaire
  • Étudier les liens entre bonheur et sexualité

Le collectif est au cœur du programme d’éducation sexuelle au lycée. Les élèves en fin de secondaire seront amenés à étudier l’intimité à l’ère des réseaux sociaux, la notion de désir, de consentement, de la liberté d’être soi au milieu des autres. L’image que l’on a de son corps et l’identification de ses émotions font aussi partie du projet Evars.

Au lycée, l’Éducation nationale attache beaucoup d’importance à mieux identifier - et à défaire - les stéréotypes masculins et féminins ainsi que les codes d’une relation de couple épanouie et saine.

Un projet décrié et pourtant nécessaire

En 2023, plusieurs associations ont attaqué l’État pour manquement à ses obligations de formation en matière d’éducation sexuelle, affective et relationnelle. Le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a noté que la plupart des établissements ne dispensaient pas les 3 cours annuels pourtant obligatoires.

Malgré ce constat, certains s’opposent toujours au projet de refonte du programme Evars. Face aux sénateurs, Alexandre Portier, ministre délégué à la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, a affirmé qu’il était inacceptable, évoquant ne pas vouloir que la « théorie du genre » trouve sa place dans les écoles. L’homme politique s’est peut-être tourné vers les rumeurs pour s’informer sur le sujet. En effet, à la lecture du document, il est facile de s’apercevoir qu’aucun élément de cette nature n’est présent au sein du programme Evars.

Au contraire, les premières bases visent à identifier biologiquement ce qui constitue un homme et une femme, et non de dénigrer ce qui oppose physiologiquement les deux genres. La seule partie du programme qui pourrait se rapprocher de cette idéologie est celle proposée au lycée, un âge où les jeunes ont déjà beaucoup plus de recul critique et peuvent être influencés par les réseaux sociaux.

Pour autant, les cours énoncés visent avant tout à déconstruire les stéréotypes et à en identifier les origines sociales. Des concepts qu’il est nécessaire d’aborder quand on sait que les femmes perçoivent une rémunération moins importante que les hommes ou n’osent pas s’orienter vers les études scientifiques.

Contrairement à ce que laissent supposer les propos d’Alexandre Portier, ce programme vise avant tout à éduquer les nouvelles générations à se respecter soi-même, comprendre ce que signifient les notions d’intimité ou de consentement et à gommer les inégalités. Des éléments qui constituent finalement la base d’une société saine.

De son côté, après la polémique, Anne Genetet a tenu à réagir. Elle a désavoué son ministre, indiquant que ses propos relevaient de "fausses informations". Elle a elle-même tenu à préciser qu'après plus relectures attentives, elle n'avait constaté aucun élément appartenant à cette idéologie au sein du programme Evars.

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