Le gouvernement Barnier a été nommé samedi dernier. Parmi les nouveaux ministres figure Anne Genetet à l’Éducation. La députée Renaissance des Français à l’étranger est somme toute une étrangère auprès du grand public et des enseignants. Une situation qui lui vaut d’être affublée d’« erreur de casting » par Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU, le principal syndicat dans le second degré. Diplomeo revient sur le parcours de la nouvelle ministre.
Anne Genetet a travaillé sur l’optimisation fiscale des expatriés et le conseil pour la gestion des personnels de maison. Pas les urgences et les enjeux de l’Ecole !
Erreur de casting comme Amélie Oudéa-Castéra ?!
Quel mépris pour les personnels, l’École et la démocratie 😡 https://t.co/fC6waAFsUu
— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) September 21, 2024
Médecin de formation et expatriée à Singapour
Anne Genetet est née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et est âgée de 61 ans. Elle effectue des études de médecine de 1984 à 1994, à l’Université Paris Cité où elle décroche son doctorat. Sa thèse porte sur la première consultation du nourrisson en médecine de ville.
Pour la revue en ligne Le Quotidien du Médecin, Anne Genetet révèle qu’elle a eu « une pratique d’exercice clinique très courte ». Et pour cause, après avoir exercé en tant que médecin dans un service de protection maternelle et infantile (PMI), puis au sein de la Croix-Rouge, elle se tourne vers le journalisme médical.
En 1999, elle intègre une formation post-doctorale en communication et journalisme médical, en un an, à l’Université Pierre et Marie Curie. Elle travaille alors comme journaliste médical et ensuite comme médecin consultant en risques sanitaires pour un groupe international d’assistance.
La nouvelle ministre de la rue de Grenelle est aussi une expatriée de longue date. Depuis 2005, elle est installée à Singapour. Là-bas, elle lance le blog Singapour Santé, pour prodiguer des conseils médicaux aux expatriés. En 2009, elle fonde une agence spécialisée dans le conseil entre les employés de maison pour des familles expatriées occidentales et leurs employeurs.
2017 : début de sa vie politique aux côtés d’Emmanuel Macron
En 2017, Anne Genetet se considère comme une « militante de base » au parti En Marche! du candidat aux présidentielles, Emmanuel Macron. Motivée par sa « très grande peur de la menace de Marine Le Pen au pouvoir », elle décide de se lancer et devient la députée de la 11ᵉ circonscription des Français établis hors de France (49 pays d’Asie, d’Océanie et d’Europe orientale).
Elle est réélue à ce poste en 2022 et en 2024. Par ailleurs, elle siège à la Commission des Affaires étrangères (2017-2022) et à celle de la Défense (2022-2024). Dans le cadre de ses fonctions, elle exerce également en tant que présidente de la délégation française à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
Poursuivre les travaux de Gabriel Attal
L’ancienne vice-présidente du groupe politique Renaissance est fustigée par les principaux syndicats de l’enseignement secondaire. Sur X, le SNES-FSU décrit la nomination d’Anne Genetet comme un « chifoumi ». Ce qui lui est reproché : une méconnaissance des sujets autour de l’éducation.
Après plusieurs revirements, c’est Anne Genetet — experte de la gestion du personnel de maison — qui gagne le chifoumi pour être ministre de l’Éducation.
Un spectacle affligeant au regard de la crise que traverse l’École. Il faut un changement profond de politique et de méthode !
— SNES-FSU (@SNESFSU) September 21, 2024
Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU s’est également exprimée sur X : « Ce soir, c’est de la colère que je ressens quand j’apprends la nomination de la nouvelle ministre de l’EN, aucune connaissance de l’école, mais clone de G Attal ».
La nomination d’Anne Genetet devrait permettre aux travaux introduits par Gabriel Attal — et soutenus par le président de la République — de poursuivre leurs cours. En vue, plusieurs sujets : les groupes de niveau, la réforme de la formation initiale des enseignants, le caractère obligatoire du brevet ou encore, l’expérimentation de l’uniforme.
Enfin, contactée par l’AFP, Anne Genetet a exprimé son souhait de « travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants, ainsi que sur le besoin de formation continue ».