La soirée du mercredi 29 janvier était historique pour les fans de foot. Pas moins de 18 matchs de Ligue des Champions se sont joués en simultané pour la dernière journée de la phase de poules.
Le Multiplex UEFA Champions League a lancé son coup d’envoi à 21 h. Dès lors, les réseaux sociaux se sont enflammés. Les internautes avaient à cœur de nourrir plusieurs de leurs espérances : voir leur équipe préférée se qualifier pour les huitièmes de finale, mais également, gagner leurs paris sportifs. Parmi les parieurs, de nombreux jeunes sont à déplorer.
Explosion des paris sportifs et jeunes martyrs
À événement exceptionnel, paris démentiels. Pour beaucoup d’amateurs de foot, ce qui a été le plus grand multiplex de l’histoire de la Ligue des Champions représentait l’occasion parfaite de tenter de se faire un petit pécule, grâce aux paris dits combinés.
Petit point de vocabulaire pour les Moldus : un pari combiné consiste à « miser une seule fois sur plusieurs pronostics en combinant différents matchs », explique simplement le site Les Transferts. À noter que les gains peuvent être remportés uniquement si tous les pronostics sont validés. « Ce type de pari est donc évidemment plus risqué que le pari simple mais le gain potentiel est aussi beaucoup plus élevé », précise le site.
Une occasion en or donc, sur laquelle de nombreuses personnes ont sauté, à tel point que durant la soirée, plusieurs sites et applications phares ont rencontré des problèmes techniques, à l’image de Winamax ou encore Unibet. Le nombre de paris effectués pourrait être si important que certains utilisateurs de X (ex-Twitter) font de l’humour sur la dette du pays qui pourrait être remboursée grâce à toutes leurs mises.
Si hier, aux côtés des traditionnels parieurs masculins, on a retrouvé aussi plusieurs jeunes femmes, il faut dire qu’une importante part d’entre eux sont avant tout des jeunes. Selon l’Autorité nationale des jeux (ANJ), 70 % des parieurs sportifs sont des hommes de moins de 35 ans et le football est bien le sport qui enregistre le plus de paris.
Les jeunes habitants des quartiers populaires sont des cibles privilégiées. En 2020, les stratégies marketing de plusieurs opérateurs de paris sportifs avaient été désamorcées par les médias. Des campagnes publicitaires de Winamax et BetClic, par exemple, empruntaient volontiers des codes facilement assimilables à la vie dans ces quartiers. Par ailleurs, bien que la loi interdise le pari sportif aux mineurs, il n’est pas rare de rencontrer des adolescents qui déclarent avoir déjà pu parier. À la clé : très peu de chances de remporter un gain et des risques d’addiction.
L’espoir de l’argent facile dans un contexte de chômage en hausse
Les jeunes sont particulièrement sensibles à l’appel des paris sportifs et autres jeux d’argent. Dans le même temps, il s’agit là d’une population que le chômage touche de plein fouet. À la fin de l’année 2024, on compte une augmentation de 7 % du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans par rapport à 2023, quand pour l’ensemble de la population, cette hausse est fixée à 1,8 %.
Selon les derniers chiffres de la Dares, l’accès des jeunes à l’emploi s’est considérablement durci lors du dernier trimestre de l’année passée. C’est une période charnière, durant laquelle les jeunes diplômés espèrent signer leur premier contrat de travail. De leur côté, ceux qui sont déjà en poste déplorent souvent un écart criant entre le salaire en sortie de formation que les équipes pédagogiques leur a fait miroiter, et celui que leur entreprise d’accueil leur paye concrètement.