Le verdict est tombé. Le premier tour des élections législatives ce dimanche 30 juin 2024 a été marqué par une très forte participation électorale (67,5 %), la plus haute depuis près de 30 ans. À l’issue de ce scrutin, le Rassemblement national et certains de leurs alliés des Républicains sont arrivés à 33,15 % des voix, devant le Nouveau Front populaire (28 %) et la majorité présidentielle (20,8 %).
Alors que 10,6 millions de Français ont voté pour l’extrême droite lors de ce premier tour, les acteurs de l’enseignement supérieur, écoles comme universités, sont inquiets. Dans un communiqué de presse commun publié ce matin, France Universités, la Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) et la Conférence des directeurs d’écoles françaises de management (Cdefm) « disent non » au RN pour les établissements.
[Communiqué de presse] France Universités, la CDEFM, la Cdefi, et la CGE disent non au Rassemblement national pour les Universités et les écoles. #ElectionsLegislatives2024https://t.co/1tHHcmJ4iypic.twitter.com/lRQ3a5eFe2
– France Universités (@FranceUniv) July 1, 2024
« Une menace immédiate, réelle et inédite »
À cinq jours du deuxième tour des élections législatives, de nombreuses circonscriptions peuvent être gagnées par le Rassemblement national. En effet, le parti d’extrême droite est en lice dans plus de 400 circonscriptions et en première position dans 297 d’entre elles. Le RN a des chances de bénéficier d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale et de prendre le pouvoir, s’il atteint 289 députés.
Pour les acteurs du supérieur, une large majorité du RN serait « une menace immédiate, réelle, et inédite » et doit « être affrontée avec gravité et détermination, car elle ne constitue pas une alternance ordinaire en démocratie ». Les valeurs humanistes seraient, selon eux, bafouées en ce qui concerne notamment « la tolérance, l’ouverture aux autres, la curiosité intellectuelle et l’esprit critique ».
Ainsi, la CGE, la CDEFI, la CDEFM et France universités appellent conjointement à « défendre leurs valeurs de la République », tout en expliquant qu’ils ne peuvent pas « accepter le projet politique » du RN « sans trahir ses valeurs et l’esprit des Lumières » que représentent les écoles et les universités.
L’UNEF appelle les jeunes à se mobiliser contre le RN
Du côté des syndicats étudiants, la victoire de l’extrême droite au premier tour des législatives est une douche froide. Dans une note publiée sur X, l’Union des étudiants de France (UNEF) appelle les jeunes à se mobiliser contre le parti de Marine Le Pen au second tour. « Après des années de discours, à véhiculer des idées nauséabondes (…) la crise économique et sociale, terrain propice aux idées d’extrême droite, a encore permis aux héritiers du régime de Vichy d’arriver en tête des élections ».
L’UNEF demande aux candidats du Nouveau Front populaire et de la majorité présidentielle qui sont arrivés en troisième position dans une circonscription « à prendre ses responsabilités » et à se désister, afin de faire barrage au parti d’extrême droite.
🤮 Les jeunes ne pardonneront RIEN !
✊ Nous appelons les jeunes à se mobiliser PARTOUT contre le rassemblement national ! pic.twitter.com/AcNlYYkqLa
— UNEF (@UNEF) June 30, 2024