En France, un quart des moins de 25 ans sur le marché du travail est au chômage, 140 000 quittent le système de formation initiale sans diplôme et 620 000 de 18 à 24 ans décrochent du système éducatif. Ces chiffres, communiqués lors de la présentation du plan interministériel de lutte contre le décrochage scolaire en novembre dernier mettent en évidence des problèmes plus profonds qu'il n'y parait concernant l'enseignement et l'emploi.
Les lacunes de l'orientation
Une étude réalisée par McKinsey Center for Governe en 2014 a montré que 28% des employeurs français indiquent qu'ils ne parviennent pas à trouver les compétences dont ils ont besoin, ce qui en fait la première cause de non recrutement. Dans l'enseignement et la santé, 40% des interrogés partagent cet avis.
De plus, 73% des responsables d'organismes d'enseignements sont certains que les diplômés sont aptes à en entrer dans le monde du travail, un avis que ne partagent que 33% des étudiants et 27% des employeurs, de quoi inquiéter sur les méthodes d'orientation pratiquées !
Les jeunes justifient leurs difficultés par une mauvaise information concernant les perspéctives professionnelles qu'offrent les cursus du supérieur au lycée. Près de 7 sur 10 avouent même qu'ils feraient des choix d'orientation différents s'ils pouvaient revenir en arrière.
Si les employeurs ne remettent pas en cause le contenu des études, ils déplorent des lacunes au niveau du savoir-être et du comportement (confiance en soi, communication orale, conscience professionnelle…).
Bien que ces statistiques plombent l'image de l'orientation en France, il faut tout de même noter que les jeunes diplômés des grandes écoles continuent de s'insérer rapidement et dans de bonnes conditions, c'est en tout cas ce que souligne la dernière enquête de la Conférence des grandes écoles. 75% d'entre eux ne mettent pas plus de deux mois à trouver leur premier emploi.
Des solutions ?
D'après McKinsey, l'alternance et les stages constitueraient un élément déterminant pour l'insertion dans le monde professionnel. Il s'agirait également d'améliorer la communication entre le monde de l'enseignement et celui du travail afin que les jeunes obtiennent des informations plus complètes sur les métiers et surtout les voies d'accès. A effectuer aussi, un travail en profondeur sur le déficit d’image dont souffrent certains des métiers dits en tension ou encore un meilleur accès à la formation continue pour les jeunes au chômage…