De nouvelles mesures destinées à améliorer l’orientation des élèves. Ce jeudi 5 juin, la ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Élisabeth Borne, a annoncé un plan pour les jeunes dès la cinquième, jusqu’au post-bac.
« J’ai souhaité prendre ce sujet à bras le corps parce qu’il suscite beaucoup de stress chez les parents et les élèves, et parce qu’il s’agit d’un des éléments centraux de reproduction des inégalités », précise-t-elle, dans les colonnes du Figaro.
« L’orientation, ça s’apprend et ça s’enseigne »
Pour réaliser son plan, la ministre s’est basée sur plusieurs constats, notamment en termes d’inégalités sociales et territoriales. « Dès l’école, on n’ouvre pas suffisamment de possibilités à nos élèves et les choix sont déterminés », réaffirme-t-elle au micro de RTL ce matin. En France, « ce sont 9 élèves sur 10 issus de familles de cadres qui accèdent à une seconde LGT, et un enfant d’ouvrier sur deux. Puis, trois quarts des élèves qui habitent en centre-ville et moins de 50 % dans les zones rurales », renchérit la ministre.
Ainsi, Élisabeth Borne veut mieux former les élèves comme leurs professeurs. Dans l’enseignement secondaire, les élèves de la 5ème à la terminale vont bénéficier de 4 demi-journées sur l’orientation, « avec un programme de compétences à acquérir ». Pour les professeurs principaux de 3ème, la ministre propose des demi-journées de formations sur l’orientation dès la rentrée prochaine. « L’orientation, ça s’apprend et ça s’enseigne », juge-t-elle.
« L’orientation, ça s’apprend et ça s’enseigne » @Elisabeth_Borne dans #RTLMatin avec @ThomasSottopic.twitter.com/5jDswOVUAB
— RTL France (@RTLFrance) June 5, 2025
Encourager l’année de césure après le bac
Autre mesure annoncée par la ministre : favoriser l’année de césure pour les bacheliers. Afin de « rendre les conditions d’accès à l’enseignement supérieur plus souples », Élisabeth Borne veut favoriser ce dispositif pour que les élèves puissent profiter d’une pause scolaire pour voyager, faire un service civique, développer un « engagement associatif », etc. « Quand on a 18 ans, on est jeune et ça ne sert à rien de se lancer à corps perdu dans les études alors qu’on n’est vraiment pas pressé », ajoute-t-elle.
Selon elle, seulement « 9000 lycéens en France » ont déjà opté pour une année de césure. Pour récompenser les jeunes bacheliers, cette césure « permettra d’obtenir des crédits universitaires », précise-t-elle.
La ministre de l’Éducation nationale veut aussi « développer des années de propédeutique pluridisciplinaire à l’université pour les bacheliers qui hésitent » à s’engager dans une formation. Aujourd’hui, environ 20 universités proposent une année de propédeutique. « Nous voulons monter en puissance pour arriver à 45 en 2027 », ajoute-t-elle.
| 💡Année de propédeutique : kézako ? Il s’agit d’une année préparatoire dispensée à l’université qui permet d’acquérir les bases nécessaires avant d’intégrer un cursus de l’enseignement supérieur, souvent sélectif. L’année de propédeutique permet de consolider ses connaissances, de s’adapter aux exigences académiques et de confirmer son projet d’études. Ce dispositif est fréquent dans les domaines scientifiques, paramédicaux ou artistiques. |
Un BTS en 3 ans pour les bacheliers pros
Et si le BTS durait non plus deux ans, mais trois ? Élisabeth Borne propose de tester un nouveau parcours pour les lycéens de la voie professionnelle : faire un BTS en 3 ans, avec une première année pour renforcer les bases avant de commencer réellement la formation. La ministre voudrait développer ce parcours « dans au moins un lycée par académie », à partir de la rentrée 2026.
Enfin, la ministre prévoit aussi de développer des classes prépa en trois ans vers les écoles d’ingénieurs, spécialement adaptées aux élèves de la filière pro.
