En janvier, Diplomeo recevait dans ses locaux Autograf, école de design et d'arts appliqués, pour un Facebook live, afin de présenter l'école, ses formations et ses conditions d'admission !
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Diplomeo : Bonsoir à tous et bienvenue sur notre Facebook live Diplomeo. Nous sommes ce soir avec l’école Autograf et plus particulièrement Daniel Toupenet et Jules Prat. Je vous laisse vous présenter.
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Daniel Toupenet : Merci. Bonjour et bienvenue à tout le monde. Je suis Daniel Toupenet, je suis le directeur depuis pas mal d’années maintenant de l’école Autograf à Paris.
0:28
Jules Prat : Bonjour, je suis Jules, un ancien étudiant d’Autograf aujourd’hui directeur artistique à l’agence Extreme à Paris.
0:36
Diplomeo : Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à nos questions et plus particulièrement aux questions de nos spectateurs. Avant de se lancer dans ce jeu de questions–réponses, je vous propose de présenter Autograf dans sa globalité.
0:48
Daniel Toupenet : Autograf est une école d’arts appliqués qui a été créée en 82, elle a maintenant plus de 35 ans d’existence. Elle est spécialisée essentiellement dans quatre grandes filières. Une filière design graphique, une filière design numérique interactif, on a également une filière architecture intérieure, une filière jeux vidéo et animation 3D et enfin une filière design global responsable. On propose des formations qui vont du niveau bac niveau au bac+5 avec des Master, Bachelor, diplômes d’État. On propose aussi des diplômes qui sont reconnus par l’État, certifiés RNCP et puis on propose aussi à tous les étudiants d’avoir la possibilité, à part l’année de prépa, de faire tous nos cursus soit en formation initiale, classique, soit en formation en alternance en contrat de professionnalisation.
1:48
Diplomeo : Tout de suite, enchaînons avec les questions qui nous sont parvenues, des questions, peut-être, de futurs étudiants d’Autograf. On commence par Marine qui est en bac L et qui nous demande « les formations sont-elles accessibles aux lycéens de bacs généraux ? ». Plus globalement, à qui sont accessibles les formations d’Autograf ?
2:04
Daniel Toupenet : Elles sont accessibles à tous les étudiants qui ont fait un bac ou même qui n’ont pas de bac parce qu’on a aussi une formation qui est un équivalent d’un bac pro en design graphique donc il est aussi possible, à des étudiants qui n’auraient pas le bac, de pouvoir accéder à l’école et d’obtenir cette formation reconnue de niveau bac, reconnue RNCP, validée par l’État de niveau IV qui leur donne la possibilité de continuer dans l’enseignement supérieur, y compris à Autograf.
2:37
Diplomeo : Elle dure combien d’années cette formation ?
2:38
Daniel Toupenet : C’est une formation d’un an. Après, pour entrer en classe prépa à l’école Autograf, on accepte tous les bacs, on a beaucoup d’étudiants de bacs généraux mais ça peut être aussi des bacs technologiques ou professionnels. Il y a un entretien d’admissibilité pour intégrer l’école, les étudiants doivent venir avec leur CV, leur lettre de motivation, leur livret scolaire, leur bulletin de notes et on leur demande un petit dossier créatif. Tout le monde peut intégrer l’école.
3:14
Diplomeo : Jules, vous aviez fait quel bac avant d’entrer ?
3:16
Jules Prat : J’ai un bac S, un bac général. J’ai fait une prépa ailleurs et j’ai enchaîné directement le BTS à Autograf.
3:24
Diplomeo : Vous ne vouliez pas poursuivre dans la voie scientifique mais plutôt vous tourner vers l’art ?
3:27
Jules Prat : Non, ce n’est pas quelque chose qui était fait pour moi, même si c’est très intéressant, je faisais du SVT essentiellement mais après je voulais m’orienter vers le design, le design graphique, plus précisément une fois la MANAA terminée.
3:43
Diplomeo : Vous parliez d’un dossier artistique en quoi ça consiste ?
3:45
Daniel Toupenet : Pour les étudiants qui veulent intégrer l’année de prépa MANAA, le dossier artistique, on ne demande pas un book parce que souvent, ça leur fait peur un book, c’est complexe, c’est quelque chose qu’ils apprendront à faire pendant l’année de MANAA chez nous pour pouvoir ensuite éventuellement continuer leurs études mais nous, ce qu’on leur demande à la rentrée en première année, c’est juste un dossier créatif. En gros, ce sont des dessins. Ce qu’on veut, c’est un carton à dessin avec, à l’intérieur, des dessins qu’ils ont faits, des photos s’ils font un peu de photo. Ça peut être d’autres éléments créatifs à partir du moment où c’est quelque chose qui fait appel à leur créativité et qui soit, évidemment, personnel.
4:30
Diplomeo : C’est aussi une preuve de motivation j’imagine ?
4:32
Daniel Toupenet : Tout à fait. L’essentiel, ce n’est pas de voir leur niveau technique en dessin parce qu’un étudiant, par exemple, de terminale scientifique, on peut supposer qu’il passe déjà pas mal de temps à réviser ses maths et sa physique donc il n’a pas trop le temps de dessiner, on ne lui demande pas un niveau technique de dessin, c’est plutôt pour voir sa motivation. Si c’est quelqu’un qui vient avec des dessins, ça veut dire qu’il est intéressé par le dessin même si son niveau de dessin n’est pas très bon. Après, c’est à nous, Autograf, de leur apprendre à dessiner. On ne leur demande pas de savoir dessiner avant de rentrer à l’école.
5:00
Diplomeo : Vous vous souvenez de votre dossier artistique ?
5:02
Jules Prat : Ça remonte à très loin. Je me rappelle avoir fait, en option du bac, dessin ou arts plastiques, j’avais travaillé un peu, j’avais fait quelques croquis et j’avais constitué, évidemment, un book qui était à moitié fait de dessins et de photomontages. Ce que je peux dire aujourd’hui de ce que je me rappelle, ce n’était pas fou, je n’ai pas ça dans le book d’aujourd’hui. Après, comme dit Daniel, ça ne sert à rien de faire des études d’arts appliqués si on est très fort en arts appliqués. Le dessin d’ailleurs, n’est pas une qualité primordiale pour exercer le métier qu’on fait aujourd’hui. Ça nous aide beaucoup pour faire des story board pour un film, des choses comme ça, mais on apprend tellement d’autres choses à l’école que le dessin n’est qu’une petite partie de ce qu’on peut faire.
5:56
Diplomeo : Justement, c’est la question de Zarouali qui nous demande « peut-on s’inscrire dans la filière « design d’espace » si on ne sait pas dessiner et si on aime vraiment ça ? ».
6:06
Daniel Toupenet : Oui, bien sûr, on peut s’inscrire. J’imagine qu’il est sûrement en terminale donc en effet il rentrera en première année, il y aura des cours de dessin, des cours de perspective, c’est un type de dessin qui est très important pour les personnes qui veulent faire du design d’espace mais bien sûr, il n’est pas obligé de savoir dessiner en rentrant à l’école, au contraire.
6:26
Diplomeo : Ça vient en même temps que la formation ?
6:28
Daniel Toupenet : Ça vient en même temps que la formation, exactement. S’il est motivé, il ne comptera pas ses heures, il faudra qu’il dessine, qu’il dessine...
6:37
Diplomeo : L’entraînement, c’est la clé j’imagine ?
6:37
Daniel Toupenet : Voilà. Le dessin, ça s’apprend. On n’a pas besoin d’avoir un talent particulier pour le dessin. Évidemment il y a des gens qui sont plus doués que d’autres, il y a des étudiants qui arrivent plus vite, qui dessinent plus naturellement mais tout le monde peut y arriver et comme dit Jules, le dessin n’est pas tout, c’est une partie, une partie importante mais ce n’est pas tout. Il y a aussi maintenant beaucoup d’outils informatiques qui permettent de coupler le dessin avec des outils informatiques et d’arriver à s’en sortir même si on n’est pas un excellent dessinateur.
7:07
Diplomeo : Ensuite c’est Laury qui nous demande « j’ai 24 ans, suis-je trop âgée pour intégrer Autograf ? ».
7:15
Daniel Toupenet : Non. 24, c’est très jeune. On accepte tous les étudiants, quel que soit leur âge, on n’a pas de limite d’âge. À partir du moment où l’étudiant est motivé, qu’il a envie de faire ça, qu’il présente son dossier, il n’y a aucun problème, on ne prendra pas en compte sa date de naissance.
7:34
Diplomeo. Même s’il a déjà travaillé avant ?
7:35
Daniel Toupenet. Même s’il a déjà travaillé avant. Il peut avoir travaillé avant, avoir travaillé deux ou trois ans, quatre ans. Moi-même, après le bac j’ai travaillé pendant trois ou quatre ans, ensuite j’ai repris mes études, à Autograf c’est tout à fait possible, sans problème.
7:48
Diplomeo : Ce sont des profils qui s’intègrent bien dans les promotions ?
7:50
Daniel Toupenet : Sans problème, oui.
7:54
Diplomeo : Damien nous dit qu’il est en BTS AG PME-PMI, donc assistant de gestion PME–PMI, il voudrait se réorienter dans le domaine du design graphique, est-ce possible ?
8:04
Daniel Toupenet : Oui, bien sûr. Sans problème. Il faudra le rencontrer, voir ce qu’il a fait, quelles sont ses motivations et ses compétences mais a priori, sans problème, bien sûr il peut se réorienter en design graphique.
8:18
Diplomeo : Imagine qu’il peut aussi y avoir une double compétence, peut-être que ça pourra lui servir ?
8:24
Daniel Toupenet : Ça pourra lui servir parce qu’il aura des notions de gestion, déjà il y a des cours de gestion dans le design graphique parce qu’il y a toute une partie sur comment fonctionne une entreprise, comment un designer graphique a le choix de se mettre à son compte, de travailler dans une agence, de travailler dans une grande société ou même dans un établissement public donc ses notions de gestion pourront éventuellement lui servir notamment s’il se met à son compte ou s’il crée une petite agence.
8:55
Diplomeo : Amélie nous demande en quoi consiste le design graphique. C’est vrai qu’on a une vague idée mais précisément, en quoi ça consiste, qu’est-ce qu’on y apprend ?
9:07
Jules Prat : C’est très ouvert, le design graphique, c’est très vaste. Je dirais par exemple pour faire très simple, c’est faire des logos, des affiches. Ça va au-delà de l’aspect visuel des choses, il y a aussi la prise en charge de tout ce qui est éditorial, du parcours éditorial d’un objet, d’un livre, de plein de choses. Le design graphique, ou la direction artistique, c’est un champ très très vaste. Globalement, je dirais que c’est un peu le look and feel des films, des projets que les clients nous donnent. Ça peut être des films, ça peut être des objets d’édition, des livres, ça peut être des spots radio. Ça peut être plein de choses, c’est très vaste. Le design graphique est une partie de ces choses-là. Ça peut être un logotype, la création de typographies, des créations de stands, c’est vraiment très vaste mais c’est toujours pour des instruments de communication. Les arts appliqués, c’est encore plus vaste et le design graphique, ce sont les arts appliqués de la communication.
10:17
Diplomeo : Est-ce qu’au quotidien, dans un métier du design graphique, on est spécialisé dans quelque chose ou est-ce qu’on arrive à toucher à tout comme dans la formation ?
10:24
Jules Prat : Dans une carrière, je pense qu’on peut faire plein de choses. Moi, par exemple je suis plutôt spécialisé dans la création d’images, la production, la création d’images et de films. Avant ça, j’ai fait beaucoup de mise en page, beaucoup de publicité. Je pense qu’au bout d’un moment, ça dépend de nos expériences professionnelles, on se forme un peu dans ce qu’on veut faire, dans ce qui nous intéresse. Mon collègue, juste à ma gauche, est un as des typographies, il est capable d’en dessiner, d’en lifter, il est très bon en mise en page. En face de moi c’est quelqu’un qui est vraiment très doué en mise en page et moi, je m’occupe des images. Au sein d’une agence, on est quatre DA avec un directeur de création, les plus juniors font des choses un peu générales et on se spécialise au fur et à mesure dans un domaine d’expertise, qui est forcément amené à changer pour le moment parce qu’on ne fait pas toujours les mêmes choses.
11:24
Diplomeo :Oui, demain vous serez peut-être amené à faire de la typographie ou autre chose ?
11:27
Jules Prat. Oui, j’ai du chemin, mais oui. En soi, ce qui est bien c’est qu’on a une formation assez générale et de la formation continue, toute la vie. Le champ d’expertise est très vaste et d’une agence à l’autre, parce qu’on change beaucoup d’agences, on peut se mettre à notre compte et démarcher des clients directement, on fait des choses très différentes, on est amené à se spécialiser dans plusieurs choses.
11:53
Diplomeo : Donc cette largeur de champ se retrouve dans la formation que vous avez suivie ?
11:59
Jules Prat : Oui, c’est une formation très générale. On a des cours de typo, des cours de gestion... C’est hyper important aussi, des cours de photographie, de logos, de pubs.
12:13
Daniel Toupenet : Et puis pour structurer un peu les choses, en dehors de ces aspects techniques, en design graphique, il y a des gens qui vont être plus attirés par la publicité avec un objectif de vraiment travailler dans une agence de pub donc ils vont vraiment concevoir et faire du design graphique pour faire de la pub, des campagnes publicitaires. Il y en a d’autres que la pub n’intéresse pas mais qui vont faire du design graphique et qui vont préférer travailler dans le culturel, faire des affiches pour le théâtre, des spectacles où ils vont plus travailler la partie éditoriale, la typographie et l’illustration. D’autres vont travailler peut-être plus sur le Corporate pour des entreprises, pour travailler le logo et la représentation visuelle d’une entreprise.
13:01
Diplomeo : Certains étudiants savent déjà vers où ils veulent aller ?
13:03
Daniel Toupenet : Oui, voilà. Il y en a certains qui arrivent et qui savent qu’ils veulent faire de la pub ou d’autres qui savent qu’ils ne veulent pas faire de la pub, ça ne les intéresse pas mais par contre ils sont passionnés par le fait de dessiner un logo, faire de la mise en page concevoir un magazine, des choses comme ça.
13:18
Diplomeo : Même type de question mais cette fois pour le design d’espace, May demande « qu’est-ce que le design d’espace ? ».
13:25
Daniel Toupenet : Le design d’espace, c’est la création d’espace au sens large du design d’espace. Ça comprend à la fois l’architecture intérieure, l’aménagement de l’espace intérieur. C’est l’aménagement d’espaces qui peuvent être un espace public ou un espace privé, ça peut être l’aménagement d’une crèche, d’une médiathèque, d’un restaurant, une salle d’attente et ça peut être un espace privé, un appartement, une maison pour l’aménager. Ça peut être des espaces collectifs, des espaces plus intimes mais le design d’espace, au-delà de simplement l’architecture intérieure, de la création de cet espace, ça peut être aussi la création d’espaces extérieurs ou en relation avec l’espace extérieur. Par exemple la création d’abris d’urgence, la création de paysages, la relation du paysage avec un bâtiment. Ça peut être aussi de la scénographie à la fois muséale, c’est-à-dire la mise en espace d’une exposition ou de la scénographie théâtrale, c’est-à-dire un décor de théâtre ou même un décor de cinéma. Le design, c’est tout ça. Après, un peu comme le graphisme, il y a des gens qui vont plus s’intéresser à certaines choses, qui vont préférer plutôt faire de la scénographie ou de l’architecture intérieure s'ils sont passionnés par la création de chambres d’hôtel ou de l’aménagement d’hôtel. Il y en a d’autres qui vont préférer faire de l’habitat privé par exemple.
15:03
Diplomeo : C’est pareil, on peut choisir dès le début des formations vers où on veut s’orienter ?
15:09
Daniel Toupenet : En général, dans le cursus, au début c’est plutôt général et puis après, par exemple nous, les étudiants qui arrivent en quatrième et cinquième année peuvent choisir l’option scénographie, l’option architecture intérieure.
15:22
Diplomeo : On peut s’orienter grâce à des options ?
15:23
Daniel Toupenet : Oui.
15:25
Diplomeo. Est-ce que c’est la même chose en design graphique ?
15:26
Daniel Toupenet : Oui, il y a des options différentes. En design graphique, il y a une option publicité par exemple, une option création graphique.
15:34
Diplomeo : On peut donc déjà donner une couleur à son parcours. Ensuite la question nous vient de Caroline qui nous demande « quelles sont les qualités requises pour rentrer chez Autograf ? ». On parlait tout à l’heure de dessin, on disait que ce n’était pas forcément obligatoire de savoir dessiner, d’avoir un talent mais quelles sont les qualités, qu’est-ce que je dois dégager si je veux rentrer chez Autograf ?
15:53
Daniel Toupenet : La qualité essentielle, c’est la motivation. Il faut être motivé. Après on ne va pas regarder si, par qualité, elle entend les résultats scolaires quelque part. On demande le bulletin de notes essentiellement pour regarder les appréciations des enseignants plus que les notes parce que quelque part certaines notes, dans certaines matières, vont avoir peu d’impact sur les compétences créatives. On s’intéresse d’abord à comment elle est à l’école, si elle suit, si elle vient, ne vient pas... C'est plutôt sur le comportemental et puis après les qualités, c’est la motivation et « une certaine créativité » mais ça aussi, ça peut se développer. En général, les étudiants qui arrivent dans ces métiers là, dans ces formations-là, sont attirés quand même par la créativité, c’est quelque chose qui les pousse à venir un jour pousser la porte une école d’arts appliqués.
16:51
Diplomeo : Si je n’ai pas de projets concrets, je peux quand même venir ? Je me dis que je veux me former à l’art, au design graphique mais je ne sais pas du tout quel métier je veux faire après ?
16:59
Daniel Toupenet : Bien sûr. La première année sert justement à ça. Il y a des étudiants qui arrivent en première année et qui savent exactement ce qu’ils veulent faire mais il y en a beaucoup, plus de la moitié, qui ne savent pas exactement. Ils sont intéressés par les métiers de la création au sens large mais ils ne savent pas si c’est plutôt l’architecture, le graphisme, le stylisme, le design produit qui les intéresse. La première année sert à comprendre un peu ça, déjà à voir si le dessin est vraiment fait pour eux, c’est-à-dire si ça les passionne autant que ça, s’ils arrivent à y passer des heures et puis après ils ont des cours de créativité avec des professionnels en graphisme, en archi, etc. et donc ça leur permet de tester un peu ces différents domaines de la créativité en arts appliqués et voir ce qui les intéresse. Parfois, certains changent d’avis. Il y en a qui entrent avec la ferme intention de faire de l’architecture d’intérieur et finalement vont faire du graphisme parce qu’ils se rendent compte que les cours de graphisme les intéressent plus que les cours d’architecture intérieure. D’autres vont faire du jeu vidéo par exemple, alors qu’ils n’étaient pas rentrés forcément à l’école avec cette idée. Les choses peuvent évoluer et cette année sert à évaluer. D’ailleurs, on a mis en place, en première année, des worshops. Il y en a pour toutes les années mais en première année, on a mis des worshops en place pour les étudiants. Ils auront des projets de worshops à faire avec des étudiants des classes supérieures. Ils en auront un en design d’espace, en graphisme, en design numérique, ce qui leur permet de travailler par une petite équipe de cinq ou six étudiants, où on mélange à la fois des gens de première, deuxième et troisième année. On les fait travailler sur un petit projet. La création d’un petit jeu vidéo, la création d’une chambre d’hôtel, la création d’une affiche, des choses comme ça, et du coup, ça leur permet de rencontrer des étudiants des classes supérieures, de discuter avec eux, de voir ce qu’ils font, d’échanger et de toucher concrètement les choses.
19:02
Diplomeo : ...D’avoir un panel de possibilités.
19:03
Daniel Toupenet : Voilà, d’avoir un panel et donc du coup, pour ceux qui ne savent pas exactement ce qu’ils veulent faire, ça les aide dans leur orientation.
19:10
Diplomeo : Vous, Jules, vous saviez déjà ce que vous vouliez faire en entrant ?
19:17
Jules Prat : C’était très vague, je ne savais pas trop dans quoi j’allais. Je voulais faire un truc créatif sans vraiment savoir ce que je voulais faire. Avec la MANAA, je ne savais pas du tout dans quoi je m’engageais. C’est vrai que la MANAA, c’est bien parce qu’on voit tellement de choses, ce n’est pas que dans les cours, les profs nous invitent à faire plein d’expos, on lit plein de bouquins, on apprend plein de choses, on s’ouvre l’esprit à plein de choses et finalement c’est plus simple de faire ce qu’on veut faire après. La MANAA sert à ça, vraiment c’est très large et on affine au fil des années.
19:52
Diplomeo : Justement ça tombe bien que vous nous parliez de MANAA parce que Ahmed nous demande « proposez-vous une formation MANAA ? ». On peut parler plus en détail de cette formation préparatoire ?
20:01
Daniel Toupenet : La MANAA, c’est une mise à niveau en arts appliqués, c’est le terme officiel de l’éducation nationale. C’est une première année qui permet ensuite d’accéder au BTS de design, quel que soit le BTS de design. Nous, on la propose. À Autograf, on a un cursus un peu particulier, on propose les BTS de design donc une MANAA et ensuite deux ans de BTS de design. Les étudiants qui sortent d’un bac général, ils font trois ans d’études. À l’issue de ces trois ans d’études, ils ont un double diplôme. Ils ont à la fois le BTS, diplôme d’État de l’éducation nationale, mais ils ont aussi un Bachelor international qui est délivré par deux organismes, l’organisme IDEL et la FEDE, fédération européenne des écoles. On fait ça depuis de nombreuses années et grâce à ce Bachelor qui est un bac+3, les étudiants peuvent continuer en quatrième et cinquième année. Actuellement il y a une réforme de l’éducation nationale, des BTS de design qui fait que la MANAA va disparaître…
21:10
Diplomeo : C’est justement la question que se pose Justine sur Facebook, elle demande « quel avenir pour la MANAA ? ».
21:11
Daniel Toupenet : La MANAA va disparaître et être remplacée par un diplôme qui va s’appeler diplôme national des métiers d’arts et du design qui sera en trois ans. Finalement on ne va pas changer grand-chose actuellement c’est déjà en trois ans mais là, c’est officialisé. L’éducation nationale va faire un peu ce qu’on faisait déjà depuis quelques années. C’est-à-dire qu’elle va mettre un diplôme en trois ans qui aura validation du grade de licence. C’est encore tôt parce que les décrets d’application ne sont toujours pas parus mais ça va se présenter comme ça. À terme, il n'y aura sûrement plus de MANAA mais le cursus se fera toujours en trois ans donc pour Autograf, ça ne va pas fondamentalement changer les choses.
21:56
Diplomeo : Ce sont surtout les dénominations qui vont changer, mais les programmes resteront les mêmes selon vous ?
21:59
Daniel Toupenet : Il y aura peut-être une réactualisation mais de toute façon on réactualise toujours un peu. Justement l’intérêt, c’est que le BTS était un peu figé parce que c’était un référentiel éducation nationale, il fallait répondre aux exigences de BTS. Là, ce nouveau diplôme est beaucoup plus ouvert, il est plus personnalisable donc les choses vont peut-être un peu se personnaliser et chaque école va un peu personnaliser son cursus mais fondamentalement le principe va rester le même.
22:35
Diplomeo : Dylan nous demande « comment puis-je me former à l’audiovisuel chez Autograf ? ». Est-ce que c’est possible ?
22:41
Daniel Toupenet : Nous, on n’a pas de cursus purement audiovisuel. S’il entend par là devenir cadreur, réalisateur, on ne propose pas ça. Après dans le cursus numérique, dans le cursus du design numérique, il y a de l’audiovisuel puisqu’on forme des étudiants, des chefs de projet multimédia, des UX designers, des motion designers donc ces gens-là pratiquent l’audiovisuel. Ils utilisent des logiciels de l’audiovisuel, ils font du montage, ils font un peu de cadrage, etc. mais c’est vrai qu’on ne forme pas directement à ces métiers de l’audiovisuel. Par contre, s’il cherche une formation où il y a de l’audiovisuel et qu’il est intéressé par le numérique, il fera dans le cursus numérique mais s’il veut vraiment être réalisateur ou cadreur uniquement, dans ce cas-là il faut chercher une école qui ne fait vraiment que de l’audiovisuel.
23:43
Diplomeo : Maxime, quant à lui, a déjà une idée de métier, il souhaiterait devenir infographiste, est-ce qu’il y a une formation qui lui permettrait d’accéder à ce métier ?
23:51
Daniel Toupenet : Infographiste, c’est un nom un peu vague. Ça veut dire créer des images avec un ordinateur. En fait, un infographiste souvent dans un studio, c’est un peu la personne qui est en bas, la personne qui démarre, la personne à qui les graphistes et les DA donnent un concept, des images et lui disent d’arranger ça, de créer des images à partir des images qu’on lui a données. On a une formation, la formation de niveau bac est une formation d’infographiste. Après, dans les cursus de design graphique comme le BTS de design graphique ou le Bachelor qu’on propose en design graphique, il y a évidemment de l’infographie. Les étudiants doivent tous être infographistes de base. Je ne conçois pas qu’un graphiste ne soit qu’un graphiste et qu’il ne soit pas infographiste. C’était possible il y a longtemps, avant l’ordinateur mais aujourd’hui tout graphiste est forcément infographiste. Après il peut y avoir des gens qui ne sont qu’infographistes, donc des exécutants dans des studios pour faire des détourages photo, de la mise en page, ils ne créent pas la mise en page mais ils exécutent la mise en page qu’un DA a créée, des choses comme ça. Ça dépend ce qu’il veut faire. Souvent, quand les gens parlent d’infographie, ils ne savent pas exactement ce que c’est, ils en ont une vision assez vague. Nous, on forme de toute façon des graphistes et des infographistes et si on est graphiste, on est forcément infographiste.
25:37
Diplomeo : Ensuite François nous dit qu’il est en terminale STI2D, industrie et développement durable, il voudrait poursuivre des études d’art, est-ce qu’il doit passer par une MANAA ?
25:46
Daniel Toupenet : Selon l’ancienne définition de l’éducation nationale, oui parce que normalement, seuls les étudiants qui venaient d’un bac en arts appliqués, STI2A ou les bacs pro directement dans la filière, par exemple assistant architecte pour le design d’espace ou communication visuelle pour le design graphique, pouvaient entrer directement dans la formation. Tous les autres étudiants devaient forcément passer par une MANAA. Ça a pu nous arriver de prendre des étudiants en BTS directement sans passer par une MANAA à condition qu’ils aient les compétences nécessaires pour entrer en BTS. Comme on disait tout à l’heure, il peut y avoir des gens un peu plus âgés, qui ont fait des parcours différents et qui ont, finalement, appris à dessiner, appris à utiliser un minimum de logiciels et avoir un sens créatif qui leur permette, éventuellement, d’avoir déjà un book pour entrer en BTS. Ce qu’il faut savoir, c’est que pour entrer en BTS, on va exiger un book et pas comme tout à l’heure juste un dossier créatif. Pour entrer en BTS, il faut un book. Donc si ce book est conséquent, qu’il y a les choses primordiales pour avoir le niveau pour entrer en BTS, il peut tenter sa chance. A priori, s’il n’a fait que sa terminale, ça me paraît peut-être un peu juste pour entrer en BTS mais c’est à voir, il a peut-être fait autre chose autour. Après, il y a d’autres facteurs, c’est que s’il veut faire aussi son cursus en alternance, le book va non seulement lui servir pour entrer à l’école mais aussi pour trouver une entreprise parce qu’on ne trouve pas d’entreprise si on n’a pas de book. Dans les métiers créatifs, la chose la plus importante n’est pas le CV, c’est le book. Donc s’il n’a pas de book et qu’il veut faire son BTS en alternance, il aura aussi beaucoup de mal à trouver une entreprise, même si on les aide, ce sera quand même compliqué.
27:43
Diplomeo : On peut peut-être préciser que l’alternance est disponible à partir du BTS ?
27:46
Daniel Toupenet : À partir de la deuxième année.
27:49
Diplomeo : Justement, à propos de l’alternance, Juliana nous demande sur Facebook « avez-vous des liens avec les entreprises pour aider les alternants ? ».
28:00
Daniel Toupenet : On a des liens. Comme je disais tout à l’heure, l’école a été créée en 82, il y a 35 ans. Et depuis 35 ans, c'est l’école de l’alternance. On a beaucoup d’entreprises partenaires, des centaines d’entreprises partenaires et on a une bonne partie des étudiants de l’école qui sont majoritairement en alternance. On a beaucoup d’entreprises partenaires et on a un pôle alternance, avec un responsable de l’alternance, qui pourra aider les étudiants à trouver des entreprises. Selon les années, il y a des secteurs qui sont plus faciles que d’autres. Par exemple, cette année, on a eu beaucoup de demandes en archi intérieure, on a eu du mal à trouver des entreprises mêmes si, finalement, tout le monde a trouvé mais c’est vrai que ça a été plus dur alors qu’en design numérique, par exemple, et interactif, on a encore des entreprises qui n’avaient pas trouvé. On avait plus d’entreprises que d’étudiants et c’était difficile de leur trouver des étudiants parce qu’on n’en avait pas assez. On aidera mais il faut aussi que les étudiants cherchent, le choix définitif, c’est l’entreprise qui le fait, c’est l’entreprise qui fait des entretiens et qui décide, ou pas, d’embaucher parce que c’est un contrat de travail. C’est vrai que le fait qu’on ait des entreprises partenaires peut aider grandement les étudiants à trouver des entreprises.
29:16
Diplomeo : Quelle est la part d’étudiants dans une promotion qui choisit l’alternance ?
29:21
Daniel Toupenet : Pour le BTS, on a décidé de ne pas mélanger des étudiants en alternance et en initiale parce que c’est très dommageable pour les étudiants en alternance. Quand ils sont en alternance, les autres ont cours et quand ils reviennent, ils ont loupé une partie des cours. J’ai été enseignant longtemps avant d’être directeur d’Autograf et dans les écoles enseignées, ça se passait comme ça et c’était très pénible pour les étudiants et pour les enseignants d’avoir des étudiants qui n’étaient là qu’une fois sur deux. À Autograf, j’ai tout de suite mise en place deux cursus. Un cursus en alternance, il y a une première et deuxième année en alternance. Et en initiale, une première et deuxième année en initiale pour chaque filière. Les étudiants ne sont qu’en alternance donc ils ne loupent pas la moitié des cours. On a, en général, des classes en alternance qui sont un peu plus remplies qu’en initiale.
30:17
Diplomeo : Le programme est le même ?
30:18
Daniel Toupenet : Le programme est le même, c’est le rythme qui est différent. Les étudiants en initiale ont un stage, en première année de BTS, ils s’arrêtent en mai parce qu’après ils sont en stage alors que les étudiants en alternance continuent jusqu’à la fin juillet donc ça leur permet de compenser le fait qu’ils ne sont là que deux jours sur trois.
30:40
Diplomeo : Jules, vous avez fait le choix de l’alternance ?
30:42
Jules Prat. J’ai fait les deux. J’ai fait le BTS en initiale et le Bachelor en alternance. Je pense que l’alternance c’est primordial, c’est vraiment un grand plus pour trouver du travail, c’est la meilleure des formations. Ça permet d’être opérationnel assez vite, on peaufine nos connaissances sur les logiciels de PAO, d’infographie et évidemment on est dans la réalité du travail donc c’est un complément de formation énorme et sur le CV, c’est super.
31:21
Diplomeo : Vous vous êtes senti plus à l’aise à l’heure de trouver votre premier emploi ? Plus prêt ?
31:25
Jules Prat : Bien sûr. Il faut savoir que quand on est en alternance, en plus d’apprendre des choses, on a un book avec des projets réels. C’est très intéressant. C’est bien d’avoir des projets d’étudiants qui sont purement créatifs mais avoir des projets qui sont réels, c’est encore plus important pour un employeur. Il voit vraiment ce que ça donne, il est au courant de toutes les contraintes techniques des vraies commandes donc forcément il se projette beaucoup plus.
32:04
Diplomeo : Au niveau de l’insertion professionnelle, est-ce que vous pouvez rester dans les entreprises qui vous ont accueilli en alternance ? Comment ça se passe ? Est-ce que ces liens que vous avez avec les entreprises peuvent aider à l’insertion directement après le diplôme ?
32:15
Daniel Toupenet : En général, notamment en Master, quand une entreprise prend quelqu’un en Master, en général l’objectif est de le garder après. Elle investit aussi parce que ça lui coûte de l’argent, elle paye le jeune qui a un salaire, elle paye pendant deux ans, elle paye sa formation donc elle investit sur le jeune donc l’objectif est généralement de le garder. Alors je ne dis pas qu’elle garde à chaque fois, parce que parfois ça ne passe pas, ce n’est pas automatique, parce qu’il y a des incompatibilités. Mais souvent, quand même, l’entreprise propose un CDI aux jeunes. Il y a des fois, c’est le jeune qui refuse parce qu’il a trouvé mieux ailleurs. Il a des compétences, il a trouvé mieux, une boîte qui lui correspond mieux ou un domaine qui l’intéresse mais quand même, dans la majorité des cas, ça se passe bien. On a un taux d’insertion dans la vie professionnelle après le Master qui est de 90 % au bout de trois mois, c’est très important et c’est grâce à l’alternance, bien sûr.
33:18
Diplomeo : Tout à l’heure Jules, vous disiez qu’on peut changer très souvent, très rapidement d’entreprise, finalement c’est le jeune employé qui a la main plus que l’entreprise parce que si on peut choisir où on veut travailler, c’est quand même un confort aussi ?
33:34
Jules Prat : Il faut quand même faire sa place mais dans tous les domaines, c’est un peu comme ça. L’employé est au centre de l’entreprise maintenant, c’est la réalité pour les étudiants en design graphique, oui. Il y a du travail, pas mal de travail. Après il faut trouver celui qui nous correspond le mieux mais ce n’est pas toujours évident. J’ai mis du temps à me sentir bien dans une entreprise, à vraiment faire ce que je voulais faire, à savoir ce que je voulais faire, ça a mis du temps. J’ai essayé plein de choses. Enfin pas plein de choses, mais après l’alternance, j’ai fait du free-lance, j’ai essayé pas mal de boîtes pour finalement me fixer dans la boîte dans laquelle je suis actuellement. C’est vrai que c’est facile de changer de boîte. Je pense que c’est important, aussi, de voir assez vite plusieurs choses, de ne pas rester dans une boîte à moins d’avoir trouvé le Graal mais dans notre métier, on a besoin de changement. Chaque entreprise a sa manière de communiquer, on est sous un directeur de création, c’est notre chef, le chef des créatifs qui a, lui aussi, sa vision, sa manière de travailler. On travaille en équipe donc si on ne change pas, on est moins bon je pense.
34:53
Diplomeo : Oui, on peut s’enfermer dans des habitudes qui ne sont pas forcément bonnes.
34:57
Jules Prat : La facilité, la routine, c’est l’inverse, je pense qu’il ne faut pas faire ça quand on est créatif. Il faut toujours essayer de se mettre un peu en danger.
35:08
Daniel Toupenet : Par rapport à l’alternance, ça fait longtemps qu’on fait de l’alternance du coup on a aussi des anciens élèves qui sont devenus directeurs artistiques, directeurs de création, voire qui ont monté des studios et qui maintenant font appel à l’école pour prendre des jeunes en alternance.
35:30
Jules Prat : J’ai été recruté pour une alternance par un ancien élève d’Autograf.
35:33
Diplomeo : Ils sont plus enclins à prendre des personnes qui viennent de leur école, de leur formation ?
35:38
Daniel Toupenet : Voilà, c’est ça. En général quand ils cherchent quelqu’un, ils appellent l’école. C’est un peu logique.
35:47
Diplomeo : Paul nous demande s’il y a une bonne ambiance entre les étudiants ?
35:52
Jules Prat. Il y a un bar juste à côté, c’est pratique. J’ai de très bons amis que j’ai gardés depuis Autograf, qui font vraiment partie de mes meilleurs amis aujourd’hui. Sinon l’ambiance, c’est très important d’avoir une bonne ambiance dans une classe, j’ai eu la chance d’avoir une super ambiance dans ma classe, ça permet, en dehors et pendant les heures de travail, de créer une émulation positive. Les gens qui font de l’art appliqué, ce n’est pas une ambiance de requins, on n’est pas dans une ambiance de concours, on est là pour s’amuser parce que c’est quelque chose de sympa, marrant, c’est vraiment une formation plutôt agréable. Même s’il y a beaucoup de travail, c’est sympa donc on est là pour se chambrer, se challenger et aussi pour s’aider. Dans ma promotion, il y avait une super ambiance, j’ai gardé de très bonnes relations avec la plupart des gens qui étaient dans ma classe.
36:55
Diplomeo : C’est important cette entraide entre étudiants peut-être même pour plus tard, vous serez peut-être amené à les croiser dans votre vie professionnelle.
37:06
Jules Prat : Oui, ce serait super.
37:07.
Diplomeo : Lou nous demande « quelles sont les conditions d’admission ? ». On en a déjà un peu parlé, on a parlé du book, du dossier artistique, de la motivation, du fait qu’il faut pas forcément savoir dessiner mais peut-être qu’on peut synthétiser tout ça pour Lou qui souhaite savoir quelles sont les conditions d’admission ?
37:24
Daniel Toupenet : Ça se passe sur un entretien, il n’y a pas de concours, c’est un entretien d’admissibilité, un entretien individuel. Pour cet entretien il faut venir avec un CV, une lettre de motivation qui explique pourquoi on veut faire cette formation, quel est son intérêt avec ses mots. Le dossier scolaire, qu’on limite aux deux dernières années scolaires, pour quelqu’un en terminale il va s’agir des bulletins de première et de terminale et puis s’il a fait un an de fac, les bulletins de fac, les diplômes si c’est quelqu’un qui en a et puis après on demande le dossier créatif dont on a parlé tout à l’heure. Un carton à dessin avec des travaux personnels, quels que soient les travaux personnels, des dessins, des photos, des collages, des montages, ça peut être des choses sur informatique si on fait un peu de Photoshop ou un peu de 3D peu importe mais ça peut être aussi… J'ai eu des gens qui sont venus avec des choses qu’ils avaient cousues par exemple, avec des maquettes en 3D d’objets qu’ils avaient réalisées, ça peut être tout ça pourvu que ce soit créatif, qu’il y ait une dimension créative et que ce soit personnel. À partir de là, on a ce qu’il faut pour pouvoir intégrer la première année. Si ce sont des classes après la première année, deuxième, troisième, quatrième année, évidemment il faut un book, on demande un book qui a une dimension professionnelle à la fois avec tout ce qu’il a fait dans les classes antérieures, présenté de façon plus professionnelle.
39:14
Diplomeo : Vous parliez de la créativité, est-ce que c’est quelque chose qu’on apprend à développer au cours de la formation parce que ce n’est pas forcément inné ? Quand on présente ce dossier, on présente finalement quelques créations mais est-ce qu’on apprend à développer sa patte artistique pendant la formation ?
39:29
Daniel Toupenet : Oui, bien sûr. Par exemple, en dessin en MANAA, on va apprendre plein de techniques différentes de dessins et les étudiants vont se tourner un peu naturellement vers certaines techniques et en abandonner d’autres parce qu’ils se rendent compte qu’ils sont plus à l’aise avec les feutres qu’avec la peinture ou plus à l’aise avec tel type de peinture ou plus à l’aise avec le crayon donc peu à peu, à partir de là, ils vont commencer à développer peut-être un style graphique ou un style identitaire. Certains vont se rendre compte qu’ils sont plus vers l’illustration par exemple, d’autres plus vers un aspect plutôt réaliste et peu à peu certains vont commencer aussi peut-être à mélanger à la fois le dessin réel à la main et puis le dessin informatique, en scannant leurs dessins et en le retravaillant avec Photoshop par exemple et chacun va commencer à trouver son style et son domaine créatif.
40:27
Diplomeo : Jules, vous avez l’impression d’avoir développé votre patte artistique ou vous aviez déjà un style précis ?
40:32
Jules Prat : Je n’ai pas beaucoup de recul sur un style graphique en particulier. J’ai appris à être curieux surtout c’est le plus important, quand on apprend une nouvelle technique ou qu’on nous demande des choses, on essaie de les appliquer aux prochains exercices.
40:54
Diplomeo : Inès nous demande « puis-je faire une partie de ma formation ou un stage à l’étranger ? ».
40:58
Daniel Toupenet : Oui, bien sûr. À l’école Autograf, on a beaucoup de partenaires à l’étranger, on a développé une dimension internationale, on a un département international donc on a des partenariats avec des universités ou des écoles dans différents pays à l’étranger et avec toutes ces universités, il y a la possibilité de faire une partie du cursus à l’étranger, un semestre ou même un an. C’est tout à fait envisageable. Jusqu’à présent ce n’était pas possible dans les deux années du BTS parce que le BTS étant un diplôme d’État il fallait que ce soit une école reconnue par l’éducation nationale donc ce n’était pas possible mais c’était possible sur les Master.
Avec le nouveau système, on verra ce que l’éducation nationale décide mais peut-être que ce sera aussi possible à ce moment-là. En tout cas, en dehors de ces deux ans là, le reste du cursus peut se faire en partie à l’étranger. De toute façon, tous les étudiants de l’école partent quand ils ont la possibilité de partir à l’étranger sur des périodes courtes puisqu’avec ces écoles partenaires, on organise des worshops où une classe part à l’étranger avec ses enseignants et ses professionnels. Elle travaille avec les étudiants de l’université qui nous reçoit sur un projet pendant une dizaine de jours, donc il y a une partie travail intense et une partie visite du pays étranger par rapport aux domaines. Par exemple l’archi va visiter les bâtiments emblématiques du pays par rapport à l’architecture. Pour le graphiste, c’est la même chose dans le domaine du graphisme ou le jeu vidéo, ça permet aux étudiants de partir à l’étranger, en groupe avec leurs profs et puis éventuellement ça marche dans l’autre sens, c’est-à-dire qu’on accueille les étudiants étrangers où on les fait travailler sur un domaine.
Par exemple, la semaine prochaine, on accueille des étudiants japonais, de l’université d’Osaka, c’est le département jeux vidéo, une université qui est spécialisée dans la création de mangas, animés japonais jeu vidéo. L’année dernière on est parti chez eux, là, on les accueille et ils vont travailler avec nos étudiants pendant une semaine et ensuite on a prévu de retourner chez eux au mois de mai. Les étudiants de design numérique et de jeux vidéo vont partir là-bas au mois de mai. On a un partenariat comme ça aussi avec la Chine, avec le département architecture intérieure donc tous les ans, les étudiants de MA et du Bachelor en design global responsable partent à Pékin travailler avec des étudiants chinois et tous les ans, on accueille des étudiants chinois. On a aussi fait ce partenariat avec le Québec, avec une école au Québec, on a fait des échanges avec le Mexique, avec différents pays comme ça. C’est aussi une occasion, pour les étudiants de l’école, de s’ouvrir à l’étranger, de travailler avec des étudiants étrangers, de voir les différences, les différences de culture, comment on aborde le design graphique, le jeu vidéo, l’architecture intérieure dans différents pays.
44:21
Diplomeo : Jules, vous êtes parti à l’étranger ?
44:23
Jules Prat. Je n’ai pas eu cette chance, je l’ai fait beaucoup avec le travail mais avec Autograf, à l’époque, ça n’existait pas. C’est vraiment dommage, j’aurais bien aimé. En tant qu’étudiant, j’imagine que c’est super de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, de voir de nouveaux étudiants, je pense que c’est une très bonne expérience. Le workshop c’est déjà très enrichissant dans l’école, on rencontre de très bons formateurs, vraiment très spécialisés et très pointus et des étudiants plus âgés ou plus jeunes. Ça crée une cohésion dans l’école et j’imagine que de faire ça à l’étranger… et puis aller au Japon, en Chine ou au Mexique, ce sont de beaux partenariats, des voyages scolaires. Je ne l’ai pas fait.
45:16
Diplomeo : Vous parlez des workshops et justement Marie nous demande « quelle est la part de pratiques et de théorie ? ».
45:26
Daniel Toupenet : Dans le cursus général ?
45:27
Diplomeo : Sa question ne le précise pas mais j’imagine que c’est dans le cursus général.
45:30
Daniel Toupenet : C’est difficile à dire. Il y a beaucoup de pratique évidemment. Ça dépend aussi des formations. Sur le cursus du BTS, c’est un diplôme d’État, il y a quand même des matières générales donc la part devait être peut-être 60 % de matières plutôt professionnelles et 40 % de matières générales. Après un Master, on est quand même plutôt sur 80 % de matières professionnelles et 20 % de matières générales et encore les matières générales, il y a la philosophie de projet architectural dans l’archi, même en graphisme maintenant, c’est de la philosophie mais de la philosophie de projets. C’est quand même par rapport à un projet précis, c’est quand même très appliqué.
46:19
Diplomeo : J’imagine que plus on monte en niveau et plus on pratique ?
46:22
Daniel Toupenet : Voilà, plus pratique et plus on travaille sur des grands projets, voire des projets réels. À Autograf, on essaye de faire travailler les étudiants sur de vrais projets, avec un vrai commanditaire. Alors ce n’est pas toujours possible surtout en archi parce que les faire travailler… voilà mais on a quand même des projets réels, on les a fait travailler sur la création d’hôtels par exemple où les commanditaires sont venus, ils ont fait le brief, ils ont présenté le projet et les étudiants ont travaillé dessus. En graphisme, c’est plus facile parce qu’on travaille sur des projets un peu plus « modestes », on peut travailler sur une campagne publicitaire, sur la création d’une affiche, sur l’édition d’un bouquin donc on les fait travailler. En Master ils ont obligation, en deuxième année, de travailler sur des vrais projets. Ce sont des projets que les étudiants trouvent eux-mêmes ou qu’on leur apporte.
47:12
Jules Prat : C’est intéressant parce qu’il y a une partie création d’entreprise fictive, on doit créer une identité, des valeurs, on crée une micro-entreprise avec les copains et ensuite on va carrément démarcher des gens avec qui on a envie de travailler un petit truc de proximité. Nous, on avait fait une marque de bière, on a travaillé pour un théâtre, on a fait plein de choses. Les projets n’ont pas tous aboutis mais ils partaient tous de projets réels et au final on a toujours terminé nos projets mêmes s’ils n’ont finalement pas été achetés. C’est vraiment quelque chose d’intéressant en Master.
47:42
Diplomeo : Vous avez beaucoup mis en pratique ce que vous avez appris les années précédentes lors du Master ?
47:47
Jules Prat : Oui, bien sûr.
47:49
Diplomeo : Toutes les techniques, tous les cours théoriques vous servent tout au long de la formation mais particulièrement quand vous devez mettre en pratique dans des cas de micro agence ou de création de projet ?
48:00
Jules Prat : Le Master, c’est s’imprégner d’un tas de choses qu’on utilise dans la vie professionnelle après. Oui, on apprend plein de choses et sans reproduire les choses à la lettre, on se fait une culture graphique, visuelle et on a aussi des automatismes de création une méthodologie qu’on répète après.
48:21
Diplomeo : Alors peut-être qu’on peut coupler la question de Marie Océane avec celle d’Ilona, Marie Océane demande « combien coûte une formation chez Autograf ? » et Ilona complète « acceptez-vous les élèves boursiers ? ».
48:33
Daniel Toupenet : La formation Autograf, en prépa, l’année est à 5900 € en comptant les frais d’inscription et les coûts pédagogiques. Les années de BTS, deuxième et troisième année, quel que soit le cursus, sont autour de 6700 € et les années de Master, quatrième et cinquième année, sont à 6900 €. Par rapport à la problématique de la bourse, non, on n’accepte pas les élèves boursiers parce qu’on est une école privée et qu’on ne rentre pas dans le cadre du CROUS, en tout cas pour les bourses du CROUS mais il peut y avoir des étudiants qui ont des aides, par exemple les étudiants qui viennent de Martinique, Guadeloupe et de la Réunion peuvent avoir des aides, ça fonctionne très bien.
Pour le CROUS, c’est vrai que ça ne fonctionne pas par contre, comme je le disais tout à l’heure, on fait beaucoup d’alternance, c’est la solution à la fois financière parce que l’étudiant ne paye plus l’école, il est exempté de coûts puisque ce n’est pas lui qui paye, l’école est payée mais pas par lui et en plus il a un salaire. Il a donc une certaine autonomie, un salaire qui varie entre 60 et 80 % du SMIC, ça dépend de son âge, de ses diplômes et de la formation sur laquelle il est mais du coup ça lui permet d’être autonome et d’avoir un vrai salaire, une reconnaissance comme salarié de l’entreprise. L’autre intérêt, c’est qu’outre le fait de ne pas payer l’école, il a une expérience professionnelle et que ça n’a rien à voir avec l’expérience d’un stage. Quand on présente un stage, l’entreprise répond souvent qu’on n’a pas d’expérience professionnelle alors qu’après avoir fait un an ou deux ans dans une entreprise, on est salarié de l’entreprise, on peut présenter ses fiches de paye, on a vraiment une expérience professionnelle.
50:26
Diplomeo : Juliette poursuit avec une question, encore une fois pratique, « où se situe l’école ? ».
50:31
Daniel Toupenet : L’école est à Paris, dans le 20e arrondissement, rue Saint-Blaise précisément. C’est un quartier qui bouge beaucoup, il y a le Mama shelter, pour ceux qui connaissent, qui est juste à côté de l’école. C’est un hôtel restaurant qui a été dessiné par Philippe Starck notamment très branché et dans la rue Saint-Blaise où on est, il y a trois galeries d’art qui viennent d’ouvrir, c’est un quartier qui est en train de bouger et qui fait encore un peu village parce que la rue Saint-Blaise, l’église de Charonne, c'est l'ancien village de Charonne et c’est vrai que c’est plutôt…
51:11
Jules Prat : C’est plutôt mignon.
51:14
Diplomeo : J’imagine que c’est un environnement qui est propice pour les étudiants en art. Vous parlez des galeries, même Paris en général est une ville qui propose beaucoup d’activités artistiques.
51:23
Daniel Toupenet : C’est vrai que l’avantage de Paris, c’est qu’il y a beaucoup de choses. Pour les enseignants et les professionnels qui viennent enseigner à Autograf, c’est facile d’aller présenter des expositions ou des bâtiments emblématiques, des galeries ou même de rencontrer des artistes et des professionnels. Beaucoup d’enseignants sont des professionnels en activité et ces professionnels connaissent même beaucoup de professionnels, dont certains très connus, donc il y a des échanges qui se font et ça permet de créer une émulation qui est favorable à la création artistique.
52:05
Diplomeo : Juliana nous demande sur Facebook « les workshops à l’étranger sont-ils ouverts aux alternants ? ».
52:09
Daniel Toupenet : Oui. On s’arrange avec les entreprises mais il n’y a pas de souci, en général elles comprennent tout à fait l’intérêt pour l’étudiant donc, c’est tout à fait ouvert pour les alternants.
52:22
Diplomeo : Avant de clôturer notre live, est-ce que vous pouvez nous parler des jeudis d’Autograf ?
52:28
Daniel Toupenet : Les jeudis d’Autograf, c’est une formule qu’on a mise en place cette année, ce sont des soirées portes ouvertes, ça ne nous empêche pas de faire les portes ouvertes de l’école comme chaque année, fin mars, cette année c’est le 24–25–26 mars mais les jeudis d’Autograf, c’est la possibilité pour les étudiants de pouvoir venir chaque mois, puisque ça a lieu le deuxième jeudi de chaque mois et il y a une présentation, une conférence par un professionnel, généralement qui intervient aussi à l’école, sur une thématique.
Il fait une conférence pendant une demi-heure, ensuite il y a des échanges questions–réponses, il y en a eu une sur le jeu vidéo, une sur l’architecture intérieure, sur le design numérique, tous les mois la thématique change et c’est la possibilité, pour les étudiants de l’école de se renseigner notamment pour les premières années, c’est aussi une façon de rencontrer des professionnels et de se renseigner pour ceux qui hésitent encore pour la deuxième année et surtout pour les futurs étudiants de l’école qui viennent se renseigner, de participer à cette conférence, d’écouter, de comprendre un peu quels sont les métiers.
Par exemple dans le jeu vidéo il y a plein de métiers, comprendre un peu comment ça fonctionne, comment on organise un jeu vidéo, quels sont les différents types de métier qu’il y a derrière et de voir si c’est quelque chose qui intéresse, de poser des questions à un professionnel directement qui peut les renseigner. Ce sont des professeurs qui travaillent à Ubi Soft ou des designers qui sont intervenus sur de gros jeux vidéos donc qui peuvent répondre à toutes les questions qui les intéressent. On leur propose aussi de visiter l’école dans une certaine convivialité, d’échanger avec le personnel enseignant et aussi avec les étudiants qui sont là. Le jeudi et le mardi soir, à l’école, on organise des cours de modèle vivant qui ne sont pas dans le cursus habituel, ce sont des cours qui sont pour les étudiants qui peuvent venir ou pas, ça fait partie de ce que propose l’école, c’est sans supplément. Le jeudi, du coup il y a aussi beaucoup de monde le jeudi, beaucoup d’ambiance le jeudi en général.
54:57
Diplomeo : Très bien. Il ne me reste qu’à vous remercier d’avoir répondu aux questions de nos internautes, c’est très intéressant, qui nous ont beaucoup éclairés sur Autograf et sur les formations qui y sont proposées. Quant à nous, on se retrouve très bientôt pour un nouveau live sur la page Facebook de Diplomeo, avec une autre école, de nouvelles formations et j’espère de nouvelles possibilités d’orientation. À bientôt.