Une action collective contre le crime organisé
Mario Trifuoggi s’attaque à un sujet sensible, mais il est convaincu que des recherches sociologiques sur les motivations de ceux qui résistent à la mafia peuvent aider à mieux lutter contre le crime organisé. « Dans le sud de l’Italie, on nous voit soit victimes soit complices de ces criminels. Mais la réalité est bien plus compliquée. Il existe des zones grises et je crois que leur étude est la clef pour lutter contre la mafia », a-t-il expliqué à l’AFP. L’étudiant napolitain avait décroché une bourse pour mener sa thèse à l’université de Trente, dans le nord de l’Italie. Mais un conflit sur la méthodologie l’a contraint à trouver refuge à l’université Goldsmiths à Londres, où en revanche il ne bénéficie d’aucune aide financière.
Afin de mener à bien son projet, l’étudiant s’est alors tourné vers le crowfunding pour récolter les 30 000 euros dont il a besoin. « Ma campagne de financement est une forme d’action collective. Ceux qui financent mes recherches s’en prennent collectivement au problème du crime organisé », affirme Mario Trifuoggi. En trois semaines, il a recueilli 2 400 euros, versés essentiellement par des habitants du sud de l’Italie.
Des associations en luttent contre la mafia
« En 2004, il y a eu une violente guerre de territoire et le clan protégeant mon quartier a perdu. Alors j’ai été cambriolé deux fois. Quand j’étais adolescent, ce n’était pas la police ou l’État qui garantissait ma sécurité, mais le clan du quartier », confie l’étudiant qui a grandi à Naples. Mais des communautés peuvent tout de même se dresser contre la mafia, par exemple Liberia, une association de Caserta, dans le Sud de l’Italie, qui produit de la mozzarella sur des terres confisquées à la mafia.