Alors que ce 11 mai marque la fin du confinement en vigueur depuis le 17 mars 2020, les étudiants, eux, ne sont pas prêts de retrouver les bancs des amphis. Le 8 mai 2020, Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a accordé une interview au Parisien. Elle y dévoile les recommandations faites aux universités, afin de garantir la sécurité des personnels et étudiants des facultés françaises à la rentrée 2020. La pandémie mondiale de coronavirus n’est en effet pas encore maîtrisée.
La distanciation sociale prime sur le présentiel
La ministre de l’Enseignement Supérieur a demandé aux universités de privilégier les cours à distance pour la rentrée 2020. Ceci pour faire face à la problématique des sur-effectifs, incompatible avec les règles sanitaires en vigueur pour contrer la pandémie de coronavirus. Elle souhaite ainsi dédoubler le nombre d’étudiants sur place grâce au système de vidéoconférence. Expérimenté de longue date dans le cursus de médecine, le CM (cours magistral) serait ainsi filmé en direct ou enregistré pour être diffusée sur une plateforme spécifique. Les étudiants pourraient ainsi suivre le cours sans risque de propagation du virus.
Un système similaire devrait être appliqué aux TD (Travaux Dirigés) qui, malgré de plus faibles effectifs, sont dispensés dans des salles plus exigües. Le présentiel serait ainsi alterné d’une semaine à l’autre avec un groupe à distance et un groupe en interaction directe avec le professeur. Frédérique Vidal précise tout de même que cette option est en train d’être évaluée par les différentes facultés qui font face à diverses contraintes en fonction de leur taille, leur localisation ou encore leurs infrastructures actuelles. Malheureusement, la continuité pédagogique mise en place ces derniers mois a révélé d’autres enjeux comme le décrochage scolaire ou encore le manque de fluidité dans les échanges professeurs/élèves.
Une réussite étudiante impactée par le système à distance
Ce confinement national, c’est aussi « entre 5 et 8 % des élèves » qui décrochent, d’après Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale. Or, ce sont une part de ces mêmes élèves qui feront leur entrée à l’universitéen septembre. Cet enjeu est national et préoccupant car ils creusent encore un peu plus longtemps les inégalités exacerbées par le contexte sanitaire. La ministre de l’Enseignement Supérieur concède elle-même au Parisien que « [l’]on n’apprend pas uniquement dans des livres ou sur ordinateur. Il faut des interactions avec les enseignants».
Or, si l’acquisition des connaissances en est tributaire, la continuité pédagogique pendant cette quarantaine est loin d’avoir fait l’unanimité. En effet, d’après un sondage Parole aux Jeunes sur le confinement, 17 % des 16-25 ans trouvent qu’ils ne sont pas faits pour l’enseignement à distance. De plus, 32% des sondés considèrent que leur cours en ligne se passent mal à très mal. Le système semble donc perfectible. Si des solutions viables ne sont pas trouvées d’ici septembre, le pourcentage (47 %) des jeunes plutôt inquiets pour leur orientation, risque d'augmenter de manière significative dans les mois à venir.