Le jour tant attendu par les eurosceptiques britanniques est enfin arrivé; c'est bien sûr celui du Brexit. Bien que commence aujourd’hui une période de transition qui durera 11 mois, soit jusqu’en fin décembre 2020, les discussions décisives sur l’avenir de la relation Europe-Grande-Bretagne vont débuter dès la semaine prochaine.
Au milieu de ces discussions épineuses, le dossier de la mobilité étudiante devra tôt ou tard être mis sur la table avec, notamment, le devenir du programme Erasmus+ au Royaume-Uni.
Premier point positif, les étudiants qui se trouvent ou qui souhaitent se rendre au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année pourront le faire sans problème. En effet la Commission européenne et le gouvernement britannique ont décidé de maintenir le statu quo pour les bénéficiaires du programme Erasmus+ d’ici la fin de la période de transition.
Cependant, pour les étudiants qui désirent se former en Grande-Bretagne ou en Irlande du Nord après décembre 2020, il faudra attendre les négociations sur le Brexit pour connaître les conditions d’obtention des visas, les frais scolaires ou encore les universités partenaires. Toutefois, cela ne semble pas être la priorité pour les parlementaires britanniques qui ont décidé de ne pas obliger le gouvernement à négocier le maintien du pays dans le programme Erasmus+ en votant la « New Clause 10 » à la Chambre des Communes le 8 janvier dernier.
Le site d’Erasmus confirme la zone de floue : « La participation du Royaume-Uni à la future programmation 2021-2027 dépendra de l’issue des négociations qui débuteront dès le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne ».
Rien n’affirme néanmoins que cet accord ne se fera pas. Il s’agit peut-être simplement d’une complication supplémentaire dans des discussions qui risquent d’être très longues, en vue du nombre de dossiers à traiter avant la fin de la période de transition.
En tout cas, il est tout à fait possible que le Royaume-Uni reste une destination prisée des étudiants grâce à ses universités prestigieuses comme Oxford ou Cambridge. Les chiffres le montrent : environ 32 000 étudiants européens (dont 4 500 Français) s’y rendent chaque année pour leurs études. C’est le deuxième pays européen en termes d’affluence pour la formation après l’Allemagne. Il faut aussi souligner que certains pays comme la Norvège, la Turquie ou l’Islande participent au programme sans faire partie de l’Europe.
Cependant, le plus grand risque du retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne est de voir les frais scolaires augmenter drastiquement. Pour une année universitaire, il faut débourser environ 10 000 euros pour un étudiant provenant d’Europe. Si une absence de partenariat est confirmée, les Européens seront au même régime que les autres pays, avec des frais s’élevant autour de 24 000 euros par année.