Chantier à venir pour la nouvelle ministre du travail : la réforme de l’apprentissage. Même s’il augmente, le nombre de contrats signés s’essouffle. Une récente étude de la Dares (Direction de la recherche du ministère du Travail), combinée à la rentrée des apprentis nous a donné envie de zoomer sur ce mode de scolarité.
« Arrêtons d’entendre que c’est une voie de garage »
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a fait sa rentrée et en a profité pour visiter des écoles proposant des formations en apprentissage à Albi. Si Emmanuel Macron souhaite faire de l’éducation sa priorité : il entraîne avec lui Muriel Pénicaud. Ce mardi 5 septembre 2017, elle a déclaré « La France ne compte que 7 % d’élèves dans la filière apprentissage. C’est beaucoup moins que d’autres pays européens. C’est pour cela qu’il faut vraiment aller de l’avant, tout de suite. » Une urgence pour laquelle la ministre ne dévoile cependant pas de plan précis… Si ce n’est cette vague annonce : « À la rentrée prochaine, nous avons décidé d’un commun accord avec Jean-Michel Blanquer, pour que l’apprentissage soit mis au même rang que les autres filières ».
L’apprentissage semble également souffrir d’un problème d’image. « Arrêtons d’entendre dire que c’est une voie de garage. C’est tout le contraire. C’est un secteur d’excellence, qui permet aux jeunes d’être parfaitement armés pour le monde du travail. Et ça marche », a-t-elle déclaré. En effet, le taux d’insertion des diplômés d’une formation en apprentissage est relativement bon : 80 % d’entre eux trouvent un emploi à la sortie ou poursuivent leurs études. Un travail de pédagogie semble donc nécessaire pour montrer que l’apprentissage peut mener à des métiers qualifiés, passionnants et d’avenir !
Des chiffres positifs, mais pas si bons…
Côté chiffres : 1,9 % de contrats d’apprentissage ont été signés en plus en 2016, soit 288 700 nouveaux apprentis. Une augmentation qui se révèle pourtant faible lorsque l’on se rend compte qu’en 2013 et 2014, ce chiffre était en baisse de 11 % et qu’il stagnait en 2015… Pas de « boost » donc des contrats d’apprentissage, mais une petite remontée qui ne suffit pas à combler le trou creusé en début de quinquennat Hollande. Pourtant, ce n’est pas l’offre qui manque. En effet, les entreprises recherchent des profils formés sur le terrain et aux compétences professionnelles solides.
Solidifier l’apprentissage, une volonté pas si neuve
La volonté de consolider l’apprentissage n’est pas nouvelle. En effet, François Hollande avait lui aussi déclaré en faire une « grande priorité pour le gouvernement » et annoncer l’ouverture de nouvelles formations en alternance et des « jumelages entre lycées professionnels et centres de formation des apprentis (CFA) ». Le tout complété par des aides au transport et au logement pour les apprentis.
L’apprentissage en chiffres
- + 1,9 % de contrats d’apprentissage en 2016
- 64 % d’apprentis dans le secteur public (nombre de contrats très faible : 13 400 contrats en 2016)
- 1,2 % de contrats signés dans le secteur privé
- 400 000 apprentis en France
- 70 % de CDI à la clé des contrats d’apprentissage