Le Diplôme national du brevet (DNB), également appelé brevet des collèges, est un examen qui a lieu à la fin de la classe de troisième. Il existe depuis le siècle dernier et comme toute chose datée, on peut facilement se demander à quoi il sert aujourd’hui. A-t-il encore une utilité ? Quelles compétences valide-t-il ? Est-il obligatoire pour accéder à certains métiers ? Diplomeo lève le voile !
La validation d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture générale
L’obtention du brevet est la preuve de la maîtrise de certains savoirs ainsi que de plusieurs compétences et attitudes. Il s’agit d’un socle commun de connaissances qui doit être acquis tout au long de la scolarité obligatoire : de 3 à 16 ans.
Il rassemble 8 points :
- La compréhension et l’expression écrite et orale en langue française
- La compréhension et l’expression en langue étrangère et, le cas échéant, en langue régionale
- La compréhension et l’expression en langagesmathématiques, scientifiques et informatiques
- La compréhension et l’expression en langages des arts et du corps
- Les méthodes et outils pour apprendre
- La formation de la personne et du citoyen
- Les systèmes naturels et les systèmes techniques
- Les représentations du monde et l’activité humaine
🔎 Selon le ministère de l’Éducation nationale, ce sont des « connaissances, compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen ».
Un premier examen pour se mettre dans le bain ?
Si le brevet n’a jamais été nécessaire pour accéder au lycée et au baccalauréat, il s’agit toutefois du premier examen national auquel est confrontée la plupart des individus, en France. En ce sens, l’examen du brevet peut servir d’entraînement ou de préparation en condition réelle pour les autres examens de plus grande ampleur, comme le bac, par exemple.
🔎 Gestion du stress et du temps, planning de révisions, préparation du sac avec le matériel nécessaire, bonne tenue dans la salle d’examen… autant de bonnes habitudes que les collégiens peuvent adopter dès le brevet.
Néanmoins, pour un grand nombre d’élèves, les 5 épreuves du brevet — français, mathématiques, histoire-géographie et enseignement moral et civique, sciences et l’oral — ne constituent pas un réel défi.
De fait, pour obtenir le diplôme, il faut rassembler un minimum de 400 points. Or, pour chaque élève de troisième, lors du dernier conseil de classe, les professeurs attribuent à chacune des 8 compétences du socle commun des points :
- 10 pour une maîtrise insuffisante
- 25 pour une maîtrise fragile
- 40 pour une maîtrise satisfaisante
- 50 pour une très bonne maîtrise
Ils se basent sur les notes obtenues en quatrième et troisième.
💡 En obtenant 50 points aux 8 compétences du socle commun qui sont évaluées, il est donc possible d’obtenir son brevet sans même avoir à passer l’examen, avec 400 points pile. Si des enseignements optionnels sont suivis, il est même envisageable d’avoir des « points d’avance » et cumuler plus de 400 points avant même de passer la première épreuve. Les épreuves dites finales — celles qui constituent l’examen — comptent aussi en tout pour 400 points.
➡️ Au total, il est donc possible d’obtenir 800 points au brevet des collèges, quand seulement 400 suffisent et peuvent être obtenus durant l’année de troisième, avant même de passer l’examen.
Le brevet : pas indispensable pour entrer au lycée ou intégrer un CAP
En troisième, c’est lors du dernier conseil de classe — en mai ou juin — que le passage en seconde générale, technologique ou professionnelle est décidé par les professeurs et le chef d’établissement.
💡 Pour prendre leur décision, les enseignants s’appuient sur l’ensemble des notes obtenues en classes de quatrième et troisième, ainsi que sur l’adéquation du profil de l’élève avec son choix de poursuite d’études. L’obtention du brevet ne conditionne donc pas l’orientation future : le passage en classe supérieure peut être décidé sans que le brevet soit validé, de la même façon que le passage peut être refusé alors que le brevet est obtenu.
➡️ Par exemple, un élève qui aspire à intégrer une seconde générale, mais qui a, selon l’équipe éducative, un niveau insuffisant, ne verra pas son souhait d’orientation validé au dernier conseil de classe, indépendamment des résultats obtenus à l’examen du brevet. Même s’il obtient 400 points grâce aux épreuves, son niveau tout au long de l’année aura été jugé trop faible pour poursuivre en filière générale.
Évidemment, avoir son brevet reste dans de très nombreux cas le signe d’un bon niveau scolaire à la fin du collège.
💡 À noter tout de même que le brevet est obligatoire pour accéder à certains métiers, notamment ceux de la catégorie C de la fonction publique : surveillant de l’administration pénitentiaire, gardien de police municipale, magasinier des bibliothèques, sapeur-pompier professionnel, agent technique de l’environnement, etc.
Obtenir une bourse au mérite grâce à une mention au brevet
Les élèves qui obtiennent une mention bien ou très bien au brevet peuvent obtenir une aide cumulative : une bourse au mérite. Pour cela, ils doivent être bénéficiaires de la bourse de lycée. La bourse au mérite est versée en 3 fois, en même temps que la bourse de lycée, chaque trimestre.
À noter également que le montant de la bourse au mérite dépend de l’échelon à la bourse de lycée. Celle-ci en compte 6 : pour le premier échelon, il faut compter environ 130 euros de bourse au mérite par trimestre et, pour le dernier, environ 330.
Le brevet obligatoire pour entrer au lycée à l’avenir ?
En décembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, avait évoqué le fait de conditionner l’entrée en seconde à l’obtention du brevet, et ce, dès la session 2025. L’objectif : « faire du brevet un véritable examen d’entrée au lycée » et redonner au diplôme « un sens et une exigence », avait-il détaillé.
« Un élève qui échoue au brevet ne pourra pas entrer dans la foulée au lycée (…) il ne fera pas un redoublement identique à l’année précédente (…), mais il fera une classe prépa-lycée », avait-il déclaré. Pour l’heure, la mesure est en suspens.
