Universités : des frais plus élevés pour les étudiants étrangers

Les frais de scolarité de l'université vont très nettement augmenter pour les étudiants non-européens à partir de la rentrée 2019. Une stratégie annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe dans le cadre du lancement d'une politique d'attractivité renforcée des établissements français.
Mis à jour le / Publié en novembre 2018
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Universités : des frais plus élevés pour les étudiants étrangers

Le constat de départ est le suivant : même si la France reste un pays prisé des jeunes du monde entier pour venir y faire leurs études, ces dernières années ont été le théâtre d’une baisse de leur venue sur le territoire (-8 % entre 2010 et 2015). Et même si ce chiffre remonte quelque peu depuis deux ans, l’Hexagone a bel et bien perdu sa troisième place de pays d’accueil d’étudiants étrangers au profit de l’Australie. Un « début de décrochage » selon le Premier ministre, qui a souligné lundi 19 novembre la nécessité d’un plan d’action pour raviver l’attractivité du pays auprès des jeunes étrangers.

Payer plus pour aider les moins aisés

Une des mesures les plus significatives annoncées par Édouard Philippe en ce sens a été l’augmentation significative des frais de scolarité des universités pour les élèves ne venant pas de l’Union européenne. En effet, si aujourd’hui ces derniers paient le même prix que les jeunes Français, soit 170 € pour une année de licence, 243 € en master et 380 en doctorat, dès la rentrée 2019, ils devraient s’acquitter de 2770 € en licence et 3770 € en master et en doctorat.

Une hausse des tarifs paradoxale ? Que nenni selon Matignon, puisqu’elle a pour vocation de multiplier le nombre de bourses ou d’exonérations de droits d’inscriptions pour les étudiants les plus en difficulté, venant pour la plupart de pays en développement. L’objectif est donc d’augmenter le nombre d’élèves issus de ces régions du monde, pour passer de 7000 aujourd’hui à 15 000 dans les années à venir. Par ailleurs, ces chiffres restent « très en dessous des 8000 à 13 000 € de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne, et de la plupart des pays européens » a argumenté le Premier ministre. D’autre part, Édouard Philippe a affirmé que le faible coût des formations en France jusqu’alors tendait à décourager les jeunes étrangers, qui pour certains y voient un gage de non-qualité de l’enseignement.

Des universités refusent d’appliquer cette décision

Depuis l’annonce de ce plan « Bienvenue en France » qui veut faire payer plus les étudiants étrangers ne venant pas de l’Union européenne, les associations étudiantes et les universités françaises ont manifesté leur mécontentement et leur farouche opposition à cette hausse des frais de scolarité. Après concertation, plusieurs présidents d’université ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’appliqueraient pas cette augmentation et qu’ils essayeraient de faire bénéficier aux étudiants venus des quatre coins du monde pour se former en France, des tarifs bas de l’université française. Elles sont déjà plus d’une dizaine à avoir pris position, réparties dans toute la France, de la Normandie, au Sud-Ouest, en passant par l’Ile de France, l’Alsace ou encore la région Auvergne Rhône-Alpes. Les acteurs de l’enseignement supérieur ne cessent, depuis cette annonce, de protester face à cette mesure qui va selon eux à l’encontre du « principe d’une université française ouverte à tous » et espèrent un changement de cap avant l’adoption du décret, qui doit prévoir la mise en place de cette mesure pour la rentrée 2019. Voici la carte des universités qui ont déjà annoncé leur refus d’appliquer la hausse : 

D’autres mesures pour attirer les étudiants

La stratégie générale prévue par Matignon porte le nom de « Bienvenue en France » et comporte d’autres projets visant à mieux accompagner l’arrivée des étudiants étrangers en France. Parmi eux, le fait de doubler le nombre de places en cours d’anglais et de français langue étrangère (FLE) pour un meilleur accès à l’apprentissage des langues vivantes. On peut noter aussi la volonté d’attribuer un label aux établissements de l’enseignement supérieur qui mettent en place des initiatives pour faciliter l’accueil et « simplifier la vie » des étudiants étrangers en France. Pour ce faire, le gouvernement compte se donner les moyens de ses ambitions avec un fonds 5 millions d’euros dès 2019 alloué aux universités, suivi d’un autre de 20 millions d’euros.

Si l’ensemble de ces décisions visent effectivement à séduire les jeunes du monde entier, l’augmentation des frais de scolarité coince chez les principaux syndicats étudiants du pays, notamment la Fage, mais aussi l’Unef, qui y voit un « renforcement de la précarité sociale ».

Une baisse d’inscription des étudiants étrangers déjà constatée 

En conséquence de l’augmentation des frais pour les étudiants étrangers, plusieurs établissements ont affirmé avoir enregistré beaucoup moins d’inscriptions de la part des jeunes non issus de l’UE pour la prochainer rentrée. En effet, le président de l’université de Cergy-Pontoise, François Germinet, a par exemple déclaré au journal La Croix que les inscriptions de ces étudiants avaient baissé « de 30 à 50 % selon les établissements ». Cependant, cela ne devrait normalement pas influer sur l’effectif total d’élèves étrangers présents dans les universités pour l’année scolaire 2019-2020 : « Dans mon université, avant cette mesure, nous comptabilisions 15 000 demandes d’inscription de la part de ces étudiants, pour une centaine de places ouvertes à la rentrée. Même si nous ne comptons plus que 5 000 demandes, nous devrions avoir au final le même nombre d’inscrits » a-t-il déclaré. 

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