Un nouveau syndicat étudiant voit le jour. L’Alternative et des sections locales de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) ont décidé, mardi 4 avril 2023, de lancer une nouvelle organisation : l’Union étudiante.
« Nous faisons aujourd’hui le choix de réunifier le syndicalisme étudiant pour jouer un rôle majeur dans la bataille contre la réforme des retraites », explique Eléonore Schmitt, porte-parole du syndicat, dans un tweet qui annonce la création du mouvement. L’Union étudiante se veut être « une démarche, une identité syndicale claire et offensive », renchérit Karel Talalit, second porte-parole de l’organisation.
Dans un mouvement de recomposition syndicale historique, la majorité de la direction et des sections locales de l’UNEF et l’Alternative s’unissent au sein de l’Union Étudiante, qui devient le premier syndicat étudiant de France ! pic.twitter.com/FGfxVRuBXN
— L’Union Étudiante (@unionetudiante_) April 4, 2023
Un syndicat étudiant pour « s’organiser, lutter et s’émanciper »
L’ancien syndicat l’Alternative, accompagné de 17 sections locales de l’UNEF, a ainsi décidé de créer l’Union étudiante. L’objectif ? Devenir la première organisation syndicale étudiante de l’Hexagone avec pour mot d’ordre « s’organiser, lutter et s’émanciper ».
Lors d’une conférence de presse annonçant la création du mouvement estudiantin ce mardi 4 avril, Eléonore Schmitt explique que le syndicalisme étudiant dans son ensemble « connaissait un morcellement » et« un déclin de son appareil majoritaire ». Elle poursuit : « Nous avons besoin aujourd’hui d’avoir une grande organisation étudiante et de conjuguer nos forces pour renforcer notre capacité d’action et d’analyse ».
L’organisation syndicale désire aussi porter la voix des étudiants dans le supérieur. Elle se prononce contre ce qu’elle appelle « la démocratisation de l’enseignement supérieur et contre tout type de sélection à l’université ».
Début de la conférence de presse de création de l’ @unionetudiante_ avec @KarelTalali et @eleonorescht Suivez la conférence de presse dans ce fil twitter ⬇️ pic.twitter.com/M7LQr8J2nj
— L’Union Étudiante (@unionetudiante_) April 4, 2023
Une opposition significative contre la réforme des retraites
Les manifestations contre la réforme très controversée du gouvernement ont été le théâtre de mobilisations massives des plus jeunes. Des lycées et universités sont bloqués, notamment l’université Panthéon-Assas pour la première fois de son histoire. « Nous connaissons actuellement ce qui est le plus grand mouvement étudiant depuis 2006 avec plus de 80 établissements bloqués, des centaines de milliers de jeunes manifestants et manifestantes », affirme la porte-parole.
Tandis que les syndicats étudiants sont en première ligne pour mobiliser les jeunes, l’Union étudiante s’inscrit dans cette continuité.
« Nous souhaitons obtenir le retrait de la réforme des retraites et dépasser à terme le corporatisme », indique Karel Talali, à l’occasion d’une conférence de presse. Proche des idées politiques de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) qui réclame depuis janvier un retrait de la réforme du gouvernement, l’organisation étudiante émergente souhaite « définitivement battre Macron en retraite ».
Néanmoins, cette scission avec l’UNEF a laissé des séquelles. C’est ce qu’affirme Pauline Lebaron, ancienne militante du syndicat qui a rejoint l’Union étudiante. L’« Unef a eu un discours très timide et n’a pas réussi à vraiment imposer ses mots d’ordre sur la mobilisation », indique-t-elle à Radio France. « Pour nous il y a aussi cet objectif de pouvoir mobiliser au maximum les étudiants, pour que le gouvernement retire sa réforme », ajoute-t-elle.
Malgré des divergences, les organisations syndicales de la communauté estudiantine, l’UNEF comme l’Union étudiante, restent pleinement mobilisées. Ces dernières appellent à manifester pour la 11e journée de grève nationale contre la réforme des retraites ce jeudi 6 avril.