Les IUT de journalisme menacés par les quotas de bac techno ?

À partir de la rentrée 2022, les IUT de journalisme devront recruter au moins 50% de bacheliers technologiques. Cette décision ne fait pas l'unanimité, notamment dans les trois IUT de journalisme en France.
Mis à jour le / Publié en avril 2022
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©Neven Divkovic - pixabay.com

Les IUT de Lannion, Vichy et Cannes s’insurgent contre la réforme du ministère de l’Enseignement supérieur qui les obligent à un taux de recrutement de 50 % de bacheliers technologiques en BUT journalisme (Bachelor Universitaire de Technologie, ex-DUT).

Les quotas vont-ils provoquer un déséquilibre entre étudiants ?

Alors qu’ils ne devaient respecter qu’un minimum de 10 % de néo-bacheliers issus de filières technologiques (bac STI2D, bac STMG, bac ST2S, bac STHR, bac TMD, bac STL, bac ST2A, bac STAV), ce taux est à présent cinq fois plus élevé. Selon les responsables de ces établissements, cette nouvelle règle mettrait en danger leur survie et leur réputation et accélérerait une baisse de niveau.

Sandy Montanola, en charge du BUT journalisme à l’IUT de Lannion, a affirmé au Figaro Étudiant que « les quotas conduiraient à un taux de sélection de 2 % en filières générales, contre 28 % en voie technologique ». 

Il faut préciser qu’il n’existe que trois IUT de journalisme en France : l’IUT de Vichy, l’IUT de Lannion et celui de Cannes. En outre, Lannion (Côtes-d’Armor) et Cannes (Alpes-Maritimes) sont les seuls reconnus par la profession.

Sandy Montanola poursuit : « la réforme engendrerait un déséquilibre entre les bacs généraux sursélectionnés et les bacs technos qui arrivent là parfois sans savoir pourquoi ni comment. » Et de poursuivre : « jusqu’à présent, lorsque nous recrutions des bacheliers technos, nous vérifions qu’ils disposaient des compétences et appétences nécessaires à exercer ce métier. Ce ne sera plus le cas si nous sommes obligés de tous les prendre ».

Les IUT menacent de ne pas recruter et craignent une baisse de niveau

Les instituts universitaires exigent d’une même voix une révision de la liste dérogatoire, afin que le taux de recrutement des bacheliers technologiques soit aligné au ratio du nombre de candidatures. Ils affirment que si la réponse donnée est négative, ils refuseront de recruter à la rentrée 2022. Cette responsabilité incombera à leurs rectorats respectifs, d’après un communiqué des équipes pédagogiques. 

« Pour satisfaire des statistiques, nous mettrons en difficulté ces jeunes, pour qui il sera très difficile de s’intégrer professionnellement », s’inquiète Sandy Montanola, avant de poursuivre : « nous tenons à ne pas donner d’illusions à des personnes que les médias refuseront. » Lise Jacquez, qui se consacre à la poursuite d’études à l’IUT de Vichy, confirme d’ailleurs que « leurs stages n’aboutissent pas à des CDD ou des piges ».

Interrogé par l’hebdomadaire, Morgan, ancien élève de DUT et titulaire d’un bac STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion), déclare qu’il a été renvoyé au bout d’un mois par le magazine Challenges : « j’ai dû m’accrocher, travailler plus que les autres, afin de rattraper les lacunes que j’avais accumulées, en écriture, en syntaxe, en orthographe. »

Alors, une question se pose : est-ce que les spécialités du bac définissent réellement le futur métier des étudiants ? Nous aurons certainement plus d’informations sur les résultats de cette réforme, l’année prochaine.

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