Un fonctionnement inédit
Lorsque l’on entre pour la première fois dans l’Holberton School, ce qui frappe est sans doute son côté décontracté. Cette école d’ingénieurs informatique vient d’ouvrir ses portes à San Francisco en Californie et elle est le fruit de trois Français installés dans la Silicon Valley.
Alors qu’ils travaillaient chez LinkedIn, Docker et Apple, ils ont tout quitté pour monter leur projet : apprendre aux étudiants américains à coder en suivant les méthodes d’enseignement françaises. Pour cela, ils se basent sur les techniques d’Epitech et de l’École 42.
Julien Barbier, l’un des fondateurs de l’école, explique : « Il n’y a pas de cours formels, où l’on apprend par cœur avant de tout oublier. L’enseignement est basé autour de projets que les étudiants réalisent en équipe. […] Nous fournissons à nos étudiants des éléments pour les mettre sur la piste, mais jamais toutes les informations nécessaires. L’objectif est de leur apprendre à apprendre ».
Au programme, un cursus en 2 ans, dont 6 mois de stage.
Pour former ces étudiants, des professionnels volontaires comme Ayesha Mazumdar, ingénieur chez Salesforce : « La formation universitaire dans l’informatique reste fortement théorique. Pourtant, dans mon entreprise, je n’ai pas d’examen, mais des projets à accomplir ». William Brendel, autre "mentor" renchérit : « L’approche de la Holberton répond à un besoin vital de changement. Elle est en phase avec le marché de l’emploi, car elle est évolutive et repose sur la pratique ».
Ici donc pas de professeurs, mais des professionnels du secteur qui travaillent dans de grandes entreprises ou start-ups de la Silicon Valley.
Admissions et financement
Pour être admis, il suffit d’être motivé explique un des directeurs. Nul besoin d’être un as de l’informatique. La première promotion compte 32 élèves dont 40 % de femmes.
Autre particularité de l’école, son modèle économique. La scolarité est gratuite ! 17 % du salaire des étudiants doit en réalité être reversé pendant les 3 années qui suivent leur diplomation. Une façon pour les fondateurs d’attirer différents profils et de donner une chance tous : « C’est aussi un moyen de partager le risque avec nos étudiants. […] Le succès de l’école va entièrement dépendre de la réussite de ses élèves. »
En attendant les premiers retours, l’école bénéficie de 2 millions de dollars levés auprès d’investisseurs.