Une promotion de futurs médecins qui risque d’être chamboulée. Selon l’AFP, environ un millier d’internesen médecine manqueront à l’appel en 2024. La raison ? Un « accident de parcours lié à la réforme en cours de leur formation ».
En effet, les épreuves dématérialisées nationales (EDN) que préparent les étudiants en cinquième année de médecine est marquée par l’arrivée d’une nouvelle épreuve. Pour rappel, ce concours est déterminant pour les candidats, puisque celui-ci détermine leur future spécialité.
« Une partie de la promo » va redoubler sa 5e année de médecine
Dès cette année, les EDN vont intégrer une nouvelle épreuve orale : l’Ecos, qui aura lieu en mai prochain. Afin de ne pas se retrouver sur le carreau, une partie de la promotion, estimée à plus de 600 étudiants, a décidé de redoubler sa 5e année de médecine.
« Le taux de redoublement en cinquième année a été de 7 % contre 3 % », précise le professeur Benoît Veber, président de la Conférence des doyens de facultés de médecine, à l’AFP. Ainsi, pour se préparer au mieux à cette nouvelle épreuve orale jugée difficile, ces étudiants souhaitent bénéficier d’une année supplémentaire pour réviser.
En plus des 600 étudiants concernés s’ajoutent les personnes qui seront potentiellement recalées aux épreuves écrites des EDN, car la réforme intègre un principe de note éliminatoire. Benoît Veber estime que « 240 étudiants » vont probablement échouer. « On va être aux alentours d’un millier d’internes en moins », ajoute le doyen.
Gabriel Attal souhaite 16 000 étudiants en 2e année en 2027
Tandis que les déserts médicaux s’accumulent en France et que les accès aux soins se compliquent, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé le déploiement de plusieurs milliers de places supplémentaires d’ici trois ans.
Une hausse qui concernerait les étudiants qui intègrent une deuxième année d’études de santé, accessibles après une prépa PASS (Parcours d’accès spécifique santé) ou une LAS (Licence accès santé). Gabriel Attal souhaite que le nombre de places passe à 12 000 en 2025, pour arriver à 16 000 en 2027. Pour info, ce chiffre a d’ores et déjà doublé depuis la fin du numerus clausus : tandis qu’ils étaient 8000 en 2017, 11 000 apprenants sont actuellement en deuxième année aujourd’hui.
Néanmoins, d’après les syndicats et les responsables des universités, arriver à ces effectifs semble complexe. Ces derniers expriment leurs doutes face aux annonces du Premier ministre. « Nous sommes très méfiants, car les capacités de formation sont aujourd’hui limitées », explique ainsi Jérémy Darenne, président de l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf) à l’AFP. « Les universités peinent déjà à absorber les augmentations récentes », poursuit-il, expliquant que les capacités d’accueil peuvent difficilement croître tout en « préservant la qualité de la formation ».