Si le mois de novembre célèbre tous les saints, le rectorat de Paris n’en a pas fait de même avec ses filières littéraires. Il y a plusieurs jours, celui-ci a annoncé la suppression de plusieurs CPGE littéraires de la capitale à la rentrée 2024 : l’hypokhâgne (première année) du lycée Lamartine (9ᵉ arrondissement) et une des deux khâgnes (deuxième année) du lycée Chaptal (8ᵉ arrondissement).
L’année dernière, c’était l’hypokhâgne du lycée Victor Hugo (3ᵉ arrondissement) qui fermait ses portes, toujours sur décision du rectorat parisien. Comme pour ce cas passé, les professeurs du lycée Lamartine se sont mobilisés au travers d’une tribune publiée sur le site du Figaro Étudiant, le 23 novembre dernier. Ils dénoncent une décision qui « n’a pas été préparée en amont » et non motivée. « Rectorat et ministère n’ont avancé aucun argument », regrettent-ils.
Des classes « sans problème d’effectifs »
La peine de ces classes à recruter des élèves chaque rentrée n’est ni un fait ni un argument qui doit être avancé par le rectorat de Paris. « Il s’agit à chaque fois de classes dynamiques, sans problème d’effectifs, qui ont toute leur place dans le paysage global des études supérieures parisiennes. », assure le collectif de professeurs.
Pour ce qui est de l’hypokhâgne de Lamartine, son effectif a atteint 46 élèves lors de cette rentrée, selon la tribune. Des élèves « dont la provenance est très diverse et comprend une bonne part de boursiers ».
Élèves boursiers et profils variés en première ligne
Les établissements concernés par ces fermetures se situent à la périphérie de la région parisienne. Lamartine est desservi par les gares du Nord et de l’Est, tandis que Chaptal l’est par la GareSaint-Lazare : des emplacementsfacilités pour les élèves qui n’habitent pas intra-muros, dans la capitale, mais plutôt en banlieue.
« Le lycée Chaptal a accueilli ces deux dernières années entre 47 et 53 % d’élèves des départements de petite et grande couronne, notamment de Seine–Saint-Denis, du Val-d’Oise et des Yvelines (…) », confirment les chiffres de la pétition lancée en parallèle par les enseignants de Lamartine.
« On est loin des lieux communs sur l’élitisme des prépas », peut-on lire dans la tribune. De fait, ces deux lycées jouissent d’une bonne réputation en ce qui concerne l’ambiance de travail en prépa. L’élève « fait partie de la classe quels que soient son niveau et ses éventuelles difficultés, le but étant alors de l’accompagner au mieux pour lui permettre de progresser et de poursuivre ses études d’une façon optimale », précisent les enseignants de Lamartine.
Par ailleurs, les deux établissements semblent ne pas faire la fine bouche quant à l’accueil d’élèves boursiers : « En hypokhâgne au Lycée Chaptal, [le taux d’élèves boursiers] s’élève par exemple cette année à 16 %, un taux supérieur à celui de 9 % souhaité par le rectorat de Paris », informe la pétition.
Également sur la sellette : la disparition de l’option théâtre en deuxième année de prépa pour les étudiants du nord de Paris.
Pour l’heure, la pétition rassemble près de 5700 signatures. Parmi les signataires, il y a des enseignants, des élèves et des alumnis de ces classes en voie d’extinction.