Le constat est simple : depuis 2007, une dizaine d’universités en France peinent à boucler leur budget. C’est notamment le cas des facs de villes en province telles qu’Orléans, Lille, Pau, Toulouse III, etc. Khaled Bouabdallah, le vice-président de la Conférence des présidents d’université affirme même pour ces établissements qu’ils se retrouvent confrontés « chaque année à de graves problèmes financiers ».
Les raisons de cette situation problématique sont multiples :
- Les dotations de l’État, essentielles puisqu’elles représentent plus de 80 % du financement des universités, même si elles n’ont jamais été aussi élevées, sont soumises à une nouvelle réglementation depuis 2007. En effet, la loi sur l’autonomie des universités a décrété que ces dotations ne seraient plus corrélées au nombre d’étudiants dans chaque établissement. Elles sont donc devenues plus arbitraires et directement liées à la négociation que sera parvenu à faire le directeur de la faculté avec le gouvernement. Ainsi, les « petites universités » de province, moins proches du pouvoir, se retrouvent lésées.
- En parallèle, le nombre d’étudiants dans les universités françaises ne fait qu’augmenter au fil des années. À la rentrée 2019, ils étaient notamment 30 000 de plus que l’an dernier. Ainsi, depuis 2007, le budget par élève est de plus en plus restreint.
- Par ailleurs, les dépenses des établissements sont toujours plus importantes (amélioration des locaux, investissement dans du matériel de pointe, augmentation du salaire des enseignants à mesure que leur degré d’ancienneté augmente, etc.) et ne sont pas automatiquement prises en charge par l’État
Cet ensemble de facteurs induit donc depuis de nombreuses années maintenant la problématique financière de nombre de facultés en France. La situation dans ces établissements devient inquiétante, puisqu’avec le manque de budget arrive les plans d’austérité et la réduction drastique de la masse salariale : une véritable déficience pour l’Enseignement supérieur, à l’heure où le nombre d’enseignants est déjà insuffisant par rapport à celui des étudiants.