Études de médecine : pourquoi les étudiants font grève ?

Les organisations syndicales des étudiants en médecine, ainsi que les représentants d’internes et de médecins libéraux appellent à une grève et une manifestation fin avril. Quelles sont leurs revendications ? Explications.
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Le printemps s’annonce revendicatif et la contestation fleurit pour les étudiants en médecine et leurs aînés. Les principales organisations syndicales estudiantines du secteur, mais aussi des médecins internes et libéraux appellent à une grève suivie d’une mobilisation, à partir du 28 avril prochain.

Cette décision survient une semaine après l’adoption de la première partie d’une loi transpartisane à l’Assemblée nationale qui vise à lutter contre les déserts médicaux. Les représentants des médecins et des futurs spécialistes de la santé sont vent debout contre son adoption. 

Loi Garot et lutte contre les déserts médicaux 

Tout est parti de ce constat qui agite le débat public. Dans l’Hexagone, de nombreux Français vivent dans un désert médical et doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour consulter un professionnel de santé. 

Pour endiguer ce phénomène, le député Guillaume Garot (PS) a proposé un texte de loi qui vise à réguler l’installation de médecins sur tout le territoire. « Six millions de Français sont sans médecin traitant, huit millions vivent dans un désert médical », a-t-il déclaré auprès de l’AFP. 

Ce texte prévoit donc de créer une autorisation d’installation délivrée par les agences régionales de santé (ARS) et concerne plusieurs professionnels : les médecins généralistes, spécialistes, libéraux ou encore salariés. 

L’article 1 de ce texte a été adopté à l’Assemblée nationale dans la nuit du 2 au 3 avril 2025. Néanmoins, l’examen de la proposition de loi n’est pas terminé et l’adoption sera soumise au vote définitif à partir du 6 mai prochain. 

Proposition de loi contre les déserts médicaux : une initiative transpartisane

Le texte de loi visant à lutter contre les déserts médicaux a été examiné le 26 mars dernier par la commission des affaires sociales au Palais-Bourbon. Présentée par le député socialiste Guillaume Garot, elle a été portée par plusieurs députés de gauche comme de droite. Parmi les députés co-signataires, plusieurs membres, dont Xavier Breton (Droite Républicaine), Christophe Mariot (EPR, coalition présidentielle), Hadrien Clouet (La France insoumise) et Yannick Favennec-Bécot (LIOT). 

« La coercition n’est pas une solution »

Cette proposition n’est pas du goût des futurs médecins. L’idée de mieux répartir les médecins en France pour lutter contre les déserts médicaux a mis le feu aux poudres. Le cœur du problème, c’est une mesure qui obligerait les médecins à obtenir l’autorisation de l’ARS pour pouvoir s’installer quelque part. Le but serait de les diriger vers « les zones où l’offre de soins est insuffisante »

Un autre point sensible de cette loi : le retour de la « permanence de soins obligatoire ». Aujourd’hui, les médecins peuvent choisir de participer ou non aux gardes en soirée ou le week-end. La nouvelle version voudrait rendre cela obligatoire, car être volontaire ne suffit plus à couvrir les besoins de la population française. Si cette partie n’a pas encore été votée, elle inquiète les futurs et actuels professionnels de santé. 

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Dans un communiqué commun, les représentants syndicaux dont l’association nationale des étudiants de médecine de France (Anemf) parlent d’un « triple danger » si le texte venait à être adopté définitivement. « La coercition n’est pas une solution », pointent-ils. 

  • Un « danger » dans la lutte contre les déserts médicaux : ils expliquent que le problème des déserts médicaux tient au nombre trop faible de médecins formés et pas à leur répartition sur le territoire.
  • Un « danger pour les patients et le système de santé », car plus de 4 580 villes françaises ne pourraient plus accueillir de médecins supplémentaires « si la régulation proposée était mise en place ».
  • Un « danger pour l’attractivité de la médecine ambulatoire » : selon eux, d’autres types d’exercices se développent et attirent de plus en plus les jeunes médecins. La médecine ambulatoire — la prise en charge de patients à l’hôpital pour une simple consultation — essentielle pour garantir l’accès aux soins perd en attractivité.

Face à ces revendications, les organisations prévoient une grève intersyndicale à partir du 28 avril, avec une manifestation des étudiants et des internes à Paris, le 29 avril « pour défendre la profession et protéger notre système de santé ». 

Sur les réseaux sociaux, les étudiants en médecine ont essuyé sarcasmes et moqueries

Face à ces mobilisations, les étudiants en médecine peinent à bénéficier du soutien de l’opinion publique. Pire encore, ils font l’objet de railleries sur les réseaux sociaux quand ils témoignent de leurs conditions d’études et de travail qu’ils jugent de plus en plus intenables. 

Dans un thread, un jeune étudiant interne évoque ses neuf années d’études, le fait d’avoir sacrifié « la meilleure partie » de sa vie et ses conditions de travail difficiles. 

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Ils subissent notamment des moqueries, car ils sont payés pendant leurs études, ce qui irrite l’opinion publique.

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Par ailleurs, les internautes reprochent aux étudiants en médecine de se plaindre parce qu’ils vont bien gagner leur vie après leurs études. Bien souvent, la population pointe du doigt des consultations élevées des médecins généralistes, de ne pas être assez disponibles, et de ne pas s’installer là où il y en a vraiment besoin, surtout dans les coins plus isolés.

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