Fondation Culture et Diversité : un stage intensif pour encourager l’accès des jeunes dans les grandes écoles

Depuis près de vingt ans, l’association prône un accompagnement d’ampleur à des lycéens issus de catégories sociales moins favorisées. L’objectif ? Des programmes riches pour préparer aux concours des grandes écoles d’arts et de culture, dans un contexte d’égalité des chances.
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La façade de l’École du Louvre près du musée dans le quartier des Tuileries à Paris. © Diplomeo

Favoriser l’accès aux formations artistiques et culturelles. C’est le « crédo » de la Fondation Culture & Diversité, laquelle s’adresse aux jeunes issus de milieux modestes. Parmi ses actions phares, les stages Égalité des Chances grâce auxquels, chaque année, environ 200 lycéens de terminale préparent les concours d’entrée en immersion dans l’école visée. 

Cette semaine, à Paris, le stage pour l’École du Louvre accueille 35 jeunes venus de toute la France. Le temps d’une matinée, Diplomeo a rencontré les organisatrices de ces temps de découverte, ainsi que les élèves sélectionnés.

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Un « coup de pouce » pour les lycéens les plus modestes

Ce matin, rendez-vous à la cafétéria de l’école du Louvre. Boisée, minimaliste et donnant, d’une part sur les pelouses des Tuileries, de l’autre, sur les quais de Seine, cette seule pièce donne à voir un autre aspect de l’imposant palais. Historiquement, l’établissement a été la première école partenaire de la fondation de l’entreprise Fimalac, Culture & Diversité. Cette dernière a été créée par l’homme d’affaires, également mécène notable du Musée du Louvre, Marc Ladreit de Lacharrière, en 2006. 

Sa volonté ? « Mettre plus de moyens financiers et humains pour que les jeunes issus de milieux modestes puissent accéder aux arts et à la culture » explique Lucile Deschamps, déléguée générale en charge des programmes Égalité des Chances au sein de la fondation. 

Parmi ses partenaires, Culture et Diversité compte plusieurs ministères — l’Éducation nationale et la Culture notamment — ainsi que 52 écoles, avec lesquelles elle met en place les stages Égalité des chances. En plus de l’École du Louvre, les stages donnent l’occasion de découvrir les écoles d’art et de design, les écoles d’architecture, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) ou encore, l’Institut Français de la Mode

Ces programmes de préparation et d’immersion privilégiées sont destinés à des lycéens de terminale, issus de l’éducation prioritaire, et éloignés socialement ou géographiquement du patrimoine. « Pour cibler les lycées dans lesquels on intervient, on se penche sur plusieurs critères avec l’éducation nationale : le taux de boursiers dans l’établissement et l’indice de position sociale des parents des élèves », confie Lucile Deschamps. 

« Si on a un jeune dont le parent est conservateur, on ne va pas le sélectionner pour le programme de l’École du Louvre, par exemple, parce qu’on estime qu’il n’a pas besoin de notre coup de pouce », précise la déléguée générale des stages.

Outre les programmes Égalité des chances, d’autres sont organisés par la fondation et concernent plutôt la cohésion sociale. Ils mettent à l’honneur l’éducation et la pratiqueartistique. Des trophées d’improvisation ou de slam sont remis, par exemple.

Les lycéens participants au stage egalité des chances, au sein de l’école du Louvre, à Paris, le lundi 19 février 2023. © Droits réservés 

Le stage égalité des chances : un tremplin pour la réussite du concours

Le stage Égalité des chances se matérialise par plusieurs étapes : de la sensibilisation à l’engagement, en passant par l’accompagnement. « On commence par informer les lycéens de première et de terminale de nos huit lycées partenaires sur les études supérieures », précise la déléguée générale des stages. « On organise également des visites pour les premières de nos 8 lycées partenaires, pour qu’ils puissent avoir accès à de grands lieux du patrimoine, partenaires de l’école du Louvre », renchérit Guilia Fuggi Jimenez, chargée de mission à la Fondation. 

Si la sensibilisation s’avère indispensable, la préparation  aux concours l’est tout autant. C’est l’objectif majeur de ces stages : armer les lycéens pour favoriser leur réussite aux concours post-bac. « On organise deux épreuves blanches du concours », insiste Giulia Fuggi Jimenez.Et cette semaine intensive n’est pas de tout repos, car les élèves emmagasinent à satiété des connaissances en histoire de l’art. « Il y a un certain nombre d’œuvres à étudier et ils disposent d’un accès privilégié à des enseignants, de la pédagogie et de la méthodologie ». Les lycéens se rendent directement dans les musées pour approcher les œuvres, accompagnés par des intervenants et des guides-conférenciers. 

Afin de maximiser leurs chances de venir étudier à l’école du Louvre, les élèves ne sont pas laissés sur le carreau une fois leur bac en poche. L’association les accompagne tout au long des études supérieures et au-delà. Ils bénéficient notamment d’une contribution financière de 1000 euros et d’une place réservée dans un logement CROUS de Paris pour se loger. « On peut aussi débloquer des bourses d’urgence et des prêts à taux zéro, si nécessaire », précise Guilia Fuggi Jimenez. 

« Les débouchés professionnels peuvent faire peur aux parents, donc on essaye de déconstruire les clichés de l’insertion pro de ces milieux », Lucile Deschamps, déléguée générale des stages Égalité des chances  

Les stages permettent aussi de rassurer les familles sur le potentiel avenir professionnel de leurs enfants, avec de la documentation et des vidéos explicatives de métiers. « Les débouchés professionnels peuvent faire peur aux parents, donc on essaye de déconstruire les clichés de l’insertion pro de ces milieux », affirme Lucile Deschamps. C’est la raison pour laquelle, les jeunes auront un accompagnement au niveau de l’insertion professionnelle avec un réseau d’offres d’emploi dans le secteur, couplé d’ateliers d’aide à la rédaction de CV et de lettre de motivation.

Les élèves de terminale assistent à un cours sur la préhistoire dans la salle Nara de l’école du Louvre à Paris. © Droits réservés 

Une initiative qui « n’est pas donnée à la tout le monde »  

Beaucoup de mots en « ique » : paléolithique, néolithique, mésolithique… Les cliquetis des surligneurs qui se referment, un silence d’or et seulement la voix de l’enseignante qui règne. Dans la salle Nara, avant le déjeuner, les lycéens sont initiésaux œuvres de la préhistoire et à quelques rudiments étymologiques.  

Dans l’assistance se trouve Mollie, 17 ans, élève de terminale générale, spécialité Histoire des arts (HDA) et Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP). La jeune fille, originaire de Villepinte (Seine–Saint-Denis), a été mise au parfum du programme par sa professeure d’option histoire des arts en seconde. Pour elle, qui rêve de devenir conservatrice de musée ou régisseuse, il s’agit d’une « chance » et une initiative qui « n’est pas donnée à tout le monde », poursuit-elle.

Avant même d’entrer au lycée, Mollie ambitionnait déjà d’intégrer l’école du Louvre. « Le fait d’avoir cours devant les œuvres est vraiment prestigieux et ça me plaît », confie la jeune fille. Pour l’heure, le stage se passe bien pour elle : « Je trouve que cela nous prépare vraiment bien au concours ». 

Son voisin de table, Moïse, écoute le cours avec attention. C’est sa curiosité qui l’a mené à s’inscrire aux stages Égalité des chances. « J’ai connu l’école du Louvre en première, en option histoire des arts », affirme le jeune homme de 17 ans, en terminale générale, spécialitéSES et HGGSP au lycée Maurice Utrello de Stains (Seine–Saint-Denis). « La Fondation est intervenue dans notre établissement pour présenter les opportunités de l’école du Louvre. On m’a proposé le stage cette année et ça m’a intéressé », poursuit-il. 

S’il n’est pas encore certain de venir étudier ici après son bac, il apprécie la qualité des enseignements prodigués et des aménagements proposés. « Les intervenants de l’école sont très intéressants et ils nous mettent à l’aise », se réjouit-il. « J’aimerais travailler dans l’histoire et la sociologie, mais je pense quand même tenter le concours et l’École du Louvre dans mes vœux Parcoursup ».

Les élèves issus de milieux modestes qui participent aux stages Égalité des chances réussissent mieux les concours que les autres candidats, selon les intervenantes de la Fondation. Quand 25 % des candidats en sortent vainqueurs, le taux de réussite des lycéens qui ont participé aux stages est de 34 %

Cet article a été co-écrit par Mehdi Bautier et Maeva-Simone Tjang.

 

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