La formation en alternance est de plus en plus prisée par les jeunes étudiants. Grâce à cette immersion professionnelle, tu peux renforcer tes compétences, acquérir de l’expérience, percevoir un salaire et même financer ta formation !
Alors, quand un membre de ta famille est lui-même chef d’entreprise dans un secteur en lien avec ton cursus, il est normal de vouloir saisir cette opportunité. Mais pour passer du rêve à la réalité, cinq règles d’or doivent impérativement s’appliquer !
Respecter les conditions d’âge liées au contrat de travail en alternance
Ce n’est pas parce que ton employeur est un membre de ta famille que tu dois te passer des conditions d’âge relatives au contrat d’apprentissage ou au contrat de professionnalisation.
L’alternance est en principe ouverte aux jeunes de plus de 16 ans. Toutefois, les jeunes de 15 ans peuvent signer un contrat d’apprentissage s’ils ont terminé leur 3e au collège. Cela vaut aussi pour les jeunes qui auront 15 ans entre la rentrée scolaire et la fin de l’année, s’ils sont inscrits dans un lycée professionnel ou un CFA (centre de formation d’apprentis).
Concernant l’âge maximum requis, tout dépend du type de contrat en alternance. Le contrat d’apprentissage est ouvert aux jeunes jusqu’à la veille de leur trentième anniversaire, sauf cas particulier. Le contrat de professionnalisation est envisageable jusqu’à 25 ans révolus. En revanche, aucune condition d’âge ne s’applique :
- Aux apprentis travailleurs handicapés
- Aux apprentis reconnus sportifs de haut niveau
- Aux apprentis qui doivent obtenir ce diplôme pour créer ou reprendre une entreprise
- Aux apprentis qui signent un nouveau contrat en alternance pour recommencer leur formation en cas d’échec à leur diplôme
- Aux demandeurs d’emploi ou bénéficiaires du RSA, d’un contrat d’insertion professionnelle ou d’une allocation adulte handicapé
Démontrer une cohérence entre le poste, ton profil et ta formation
Ton contrat d’apprentissage ou de professionnalisation dans l’entreprise familiale doit concerner un emploi adapté à ta situation et à ta formation. Un chef d’entreprise qui propose un contrat de travail en alternance à l’un de ses enfants doit être en mesure d’expliquer ce choix sur le plan professionnel.
Prenons l’exemple d’un étudiant qui prépare un BTS en commerce international et entre en première année de formation. Son père est à la tête d’une entreprise de maçonnerie. Il ne peut en aucun cas lui proposer un contrat de travail en alternance pour des missions de maçon. Il ne peut pas non plus le nommer directeur des ventes pour développer le portefeuille de clients de l’entreprise alors qu’il débute tout juste sa formation.
Signer un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation en bonne et due forme
Quel que soit le type d’alternance que tu envisages dans l’entreprise familiale, un contrat écrit doit être signé. Ce contrat doit comporter des mentions obligatoires :
- Nom et prénom de l’employeur ou dénomination de l’entreprise
- Nature du contrat
- Emploi occupé dans l’entreprise
- Diplôme préparé par l’apprenti ou action de professionnalisation, c’est-à-dire formation, envisagée par l’alternant
- Désignation du tuteur pour un contrat de professionnalisation ou du maître d’apprentissage pour un contrat d’apprentissage
- Salaire
Respecter la durée du contrat de travail en alternance
Dans une entreprise familiale, la formation en alternance peut faire l’objet d’un contrat de travail à durée déterminée (CDD) ou à durée indéterminée (CDI). Le contrat d’apprentissage à durée limitée s’étend sur 6 à 36 mois. Et la durée du contrat de professionnalisation en CDD correspond à la durée de la formation.
Pour un contrat de travail en alternance à durée indéterminée, il n’existe pas de date de fin. En revanche, celui-ci débute par une période d’apprentissage ou de professionnalisation dont la durée est égale à celle du cycle de formation nécessaire pour préparer le diplôme concerné.
Dans une entreprise familiale ou non, ton contrat indique clairement le volume horaire que tu dois faire. Tu peux travailler 35 heures par semaine et jusqu’à 10 heures par jour, mais ces heures supplémentaires doivent être payées ou compensées par des RTT. Si tu es tenté de faire plus pour faire plaisir à un membre de ta famille, c’est toi que tu pénalises, car tu dois également travailler sur tes cours une fois rentré à la maison.
Satisfaire les conditions de salaire
Ce n’est pas parce qu’un chef d’entreprise emploie son enfant en alternance qu’il doit sous-évaluer son salaire pour réaliser des économies ou, au contraire, surestimer sa rémunération pour lui faire plaisir. Sur ce point, la loi définit un cadre clair.
En contrat d’apprentissage, le salaire dépend de l’âge de l’apprenti et de sa situation. Par exemple, les jeunes de 18 ans en première année d’apprentissage perçoivent un salaire équivalent à 43 % du SMIC. En contrat de professionnalisation, le salaire dépend de l’âge et du niveau de diplôme de l’alternant. Par exemple, les jeunes de 18 ans titulaires du bac perçoivent un salaire correspondant à 65 % du SMIC.
Une alternance dans une entreprise familiale est tout à fait envisageable, à condition de respecter les conditions relatives à ce type de contrat. Mais attention, l’âge, la durée du contrat, le salaire et le type de poste ne sont pas les seules règles à suivre. L’employeur et l’alternant doivent également faire attention au temps de travail, au rôle du tuteur ou du maître d’apprentissage, aux congés et aux conditions de rupture ou de suspension du contrat !