École trouvée, formation acceptée, contrat dans la poche : tu te voyais déjà commencer ton alternance à la rentrée, mais du jour au lendemain, tout tombe à l’eau. Oui, tu reçois ce fameux coup de fil et apprends que ton entreprise te plante. Résultat : tu te retrouves sans alternance, peut-être sans école et probablement sans sous pour pouvoir subvenir à tes besoins.
Ça, c’est arrivé à Ameline, étudiante en Master 1 Evénementiel, Influence et Réputation à l’ISCOM. Alors que la jeune femme avait signé son contrat d’alternance pendant ses vacances d’été, après plusieurs entretiens où « le feeling est très bien passé », coup de théâtre : elle apprend, trois jours avant le début de son contrat, qu’elle n’aura finalement pas le poste.
Comme de nombreux étudiants, tu dépends toi aussi de l’alternance, mais ton entreprise s’est désistée à la dernière minute ? Pour rebondir et garder la tête haute, Ameline te fournit de précieux conseils.
Pourquoi les entreprises plantent-elles les étudiants ?
Les raisons qui poussent les organismes à revenir sur leur décision d’embaucher un ou plusieurs alternants peuvent être variées. Manque de budget, baisse des aides, soucis logistiques ou administratifs, incompatibilité entre l’entreprise et l’étudiant : les entreprises peuvent avoir des motifs valables, mais sont-ils corrects pour autant ? Pour Ameline, l’expérience qu’elle a vécue a été une réelle douche froide. « Moi qui rêve de travailler dans un journal de presse quotidienne, le poste de chargé de communication qui m’avait été promis me convenait à merveille, mais j’ai très vite déchanté », raconte l’étudiante.
« Ce n’est pas juste une alternance, c’est mon moyen de manger, de payer mon loyer à Paris, mais aussi mon année de master à l’ISCOM »
Après avoir passé ses entretiens en juin et juillet, Ameline a reçu une réponse positive courant août. Une fois toute la paperasse signée, elle annule les autres entretiens agendés : « Convaincue d’avoir trouvé mon bonheur, j’ai arrêté toutes mes recherches », témoigne la jeune femme. « Ma tutrice me proposait même déjà d’assister à des événements dès ma prise de poste », renchérit-elle. Du concret, donc, paraissait-il.
Pourtant, la matinée du vendredi 5 septembre est venue tout chambouler. Trois jours avant le début de son contrat, l’entreprise annonce à l’étudiante qu’elle n’a finalement pas les budgets pour embaucher des alternants. « À ce moment, je m’effondre », se souvient Ameline. « Ce n’est pas juste une alternance, c’est mon moyen de manger, de payer mon loyer à Paris, mais aussi mon année de master à l’ISCOM », insiste-t-elle.
Mais Ameline n’est pas au bout de ses peines. Après avoir reçu une trace écrite sans grandes explications concernant l’annulation de son contrat, elle tombe sur l’offre d’alternance pour laquelle elle avait été sélectionnée : même entreprise, même poste, mêmes missions. Elle décide d’appeler la société pour avoir les réponses à ses questions. Verdict : l’entreprise a les budgets nécessaires pour embaucher un alternant, mais pas une étudiante en master avec plusieurs années d’alternance au compteur, qui coûte finalement trop cher. L’étudiante en communication se retrouve donc sans rien, à trois jours de la rentrée scolaire.
Selon ton âge et le nombre d’années en alternance que tu as réalisées pendant ton parcours scolaire, ton salaire est plus ou moins élevé. Par exemple : un apprenti âgé de 18 à 20 ans en première année d’alternance perçoit 43 % du SMIC, alors qu’un apprenti âgé de 21 à 25 en troisième année d’alternance touche 78 % du SMIC.
Première chose à faire : ne panique pas et préviens ton école
Après une telle mésaventure, il peut être compliqué d’aller de l’avant. « Remonter la pente, postuler à nouveau et avoir espoir est très difficile au début », avoue l’étudiante. Même si les sentiments de panique et d’incompréhension seront bien présents au départ, ils finissent par se dissiper quand la raison revient. Ameline, elle, se disait constamment qu’elle ne pouvait pas lâcher.
Pour te faire accompagner et ne pas te retrouver seul dans ce parcours du combattant, contacte immédiatement ton école dès lors que l’entreprise d’accueil te fait faux bond. Elle pourra te conseiller sur les échanges à avoir avec ton tuteur, échanger elle-même avec l’entreprise pour en savoir davantage sur l’incident et enfin t’aider à trouver une autre alternance.
Généralement, toutes les écoles comptent un responsable relations entreprises dans leurs équipes, qui accompagne les étudiants dans leurs échanges avec les employeurs et dans la signature de leur contrat en alternance. « Mon école m’a envoyé plusieurs offres d’alternance. J’ai aussi eu de l’aide pour réaliser mes candidatures et pour me préparer aux éventuels futurs entretiens », témoigne Ameline.
Si tu n’as pas signé de contrat au moment de la rentrée, sache que l’école propose généralement un délai de trois mois pour te permettre de trouver ton entreprise d’accueil. En bref, si tu débutes les cours le 22 septembre, tu as jusqu’au 22 décembre pour dégoter ton alternance. Après cette date, tu devras soit passer en formation initiale et payer ton cursus, soit retenter ta chance l’année suivante.
Au-delà de l’aspect plus technique, entretenir de bonnes relations avec son CFA ou son école représente un réel soutien émotionnel. « J’étais désemparée et pouvoir compter sur quelqu’un m’a beaucoup aidée », assure l’étudiante.
Postule un max pour trouver ton alternance en urgence
Après une telle nouvelle, il est légitime de vouloir jeter l’éponge. Mais, dans beaucoup de cas, la persévérance finit par payer. Un mois après l’annonce qui a bouleversé sa rentrée, Ameline a trouvé un poste en alternance dans l’événementiel et le digital. Mais le parcours n’a pas été de tout repos. En effet, à ce stade, il faut « mettre les bouchées doubles ».
Actualise ton CV et tes lettres de motivation
Même s’il te paraît parfait et que tu l’as vu et revu, repasse sur ton CV. Il doit être attractif et donner envie à ton recruteur de te rencontrer. Si tu as besoin de conseils pour le mettre à jour et valoriser tes compétences à travers ce document, tu peux avoir recours à ton école. Pour relancer ses candidatures, Ameline a bénéficié d’ateliers de coaching pour parfaire son CV et ses lettres de motivation. Petit conseil : n’hésite pas à mettre également à jour ton CV LinkedIn.
« À la rentrée scolaire, il reste déjà très peu d’offres qui peuvent nous intéresser donc il faut vraiment redoubler d’efforts pour trouver chaussure à son pied »
Toutes tes lettres de motivation doivent être personnalisées si tu veux maximiser tes chances de taper dans l’œil du recruteur. Des CV et des lettres, il en voit tous les jours, et celles-ci peuvent toutes se ressembler. Il faut donc se démarquer en mettant en valeur ton expérience, tes compétences et en faisant le lien entre celles-ci et les attentes du poste.
Une entreprise ne peut normalement pas rompre un contrat signé comme elle le souhaite. Si un cas similaire t’arrive, n’hésite pas à t’informer sur tes droits auprès de ton école, voire à bénéficier d’une aide juridique.
Postule efficacement
« J’ai envoyé au moins 250 CV ». Comme Ameline, si tu veux trouver ton bonheur, il va falloir « forcer ». « À la rentrée scolaire, il reste déjà très peu d’offres qui peuvent nous intéresser donc il faut vraiment redoubler d’efforts pour trouver chaussure à son pied », martèle l’étudiante. Pour ce faire, plusieurs canaux sont envisageables :
- les plateformes spécialisées dans l’alternance (1jeune1solution, le Portail de l’Alternance)
- les sites d’offres d’emploi (Hellowork, France Travail)
- les réseaux sociaux (LinkedIn, groupes Facebook)
- les salons et forums de rentrée
- le réseau professionnel (proches, bouche-à-oreille, anciennes relations professionnelles)
Ameline avoue avoir été surprise par la communauté Facebook. « J’y ai posté mon CV et j’ai eu énormément de retours de personnes que je ne connaissais pas », apprend-elle. Finalement, c’est le réseau social professionnel LinkedIn qui lui a permis de sortir du pétrin. « J’ai testé l’abonnement gratuit d’un mois de LinkedIn Pro, qui m’a permis de générer beaucoup plus d’impressions et de pouvoir envoyer des messages directement aux recruteurs », explique la jeune femme. Selon elle, il ne faut pas hésiter « à y aller au culot, parce que ça peut marcher. »
Pour postuler efficacement, il faut impérativement être organisé. Ameline a opté pour un tableau Excel, qui lui permettait de suivre toutes ses candidatures. Envoi de CV, dates pour relancer, premiers échanges : rien ne peut être laissé au hasard.
Dans la même idée, tu as les candidatures spontanées. Que ce soit via des plateformes d’offres d’emploi ou directement auprès des entreprises, tu peux envoyer ton dossier, incluant toutes les pièces justificatives nécessaires et en prouvant toute ta motivation !
Pas d’alternance en vue : les plans B pour rebondir
Si à l’inverse d’Ameline, tu n’as pas la chance de trouver chaussure à ton pied, rien n’est totalement perdu. Plusieurs possibilités s’offrent à toi selon ta situation personnelle et ton projet professionnel.
Première option : tu peux basculer en formation initiale si l’école le permet. Tu seras donc un étudiant en parcours classique, sans rythme d’alternance et tu pourras suivre tes cours comme tes autres camarades. Toutefois, tu devras prendre en charge les frais de scolarité. Dans les écoles privées, ils oscillent souvent entre 3 000 et 7 000 euros l’année.
Tu ne peux pas assumer financièrement ? On passe à la deuxième option : faire une année de césure pendant laquelle tu vas faire des activités utiles. Tu peux partir en voyage, faire du bénévolat, un service civique ou trouver un job en CDD ou en CDI pour financer tes dépenses quotidiennes et mettre des sous de côté pour la rentrée suivante. Cette pause te permet aussi de te concentrer à nouveau sur tes candidatures en alternance pour retenter ta chance l’année suivante. En gros, tu n’abandonnes pas ton cursus, tu fais simplement une pause.
Retiens que dans tous les cas, il ne s’agit pas d’une année perdue, puisque tu peux clairement la mettre à profit en faisant des choses qui te plaisent et qui peuvent t’aider à te démarquer sur ton CV. Quoi qu’il arrive, Ameline te conseille de ne pas lâcher et d’être persévérant !






