« J’ai postulé à plus de 500 offres » : ces étudiants qui ont trouvé leur alternance à la dernière minute 

Alors que la rentrée bat son plein, certains abordent cette reprise avec un soulagement : ils ont trouvé leur alternance in extremis. Après des mois de stress et de recherches, deux étudiants racontent ce chemin long et sinueux. Témoignages. 
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Ils pensaient qu’en quelques semaines, ce serait plié. Et pourtant, il leur aura fallu des mois de persévérance, de doutes et parfois de découragement avant de décrocher le Saint-Graal pour poursuivre leurs études : la signature d’un contrat en alternance.

Théo et Monica entrent tous les deux en troisième année de bachelor. Le premier en marketing digital à l’EDC Paris Business School. La seconde en cycle ingénieur sur 3 ans, avec la majeure Industrie et Robotique à l’École supérieure d’ingénieurs de Léonard-de-Vinci (ESILV). Deux parcours distincts, mais un point commun : une longue quête semée d’embûches avant de pouvoir enfin signer leur contrat. Ils racontent.

Postuler pendant des mois, sans succès

Théo, 20 ans, n’a pas tardé et a commencé à chercher une entreprise en décembre 2024 pour la rentrée 2025. « J’ai envoyé mon CV sur différentes plateformes et notamment sur LinkedIn ». Rapidement, il réalise que la compétition est rude. « J’ai postulé à plus de 500 offres. Plus de la moitié ne m’a pas donné de réponse », raconte-t-il, amèrement.

Pendant des mois, le jeune homme a essuyé les refus automatiques, parfois sans accusé de réception. « Pour les quelques réponses que j’ai reçues, la plupart disaient : ‘Votre profil est intéressant mais il vous manque de l’expérience’, ce qui est un paradoxe puisque l’alternance sert justement à en acquérir », remarque-t-il.

Pour Monica, 19 ans, trouver sa formation en apprentissage pour la rentrée n’a pas non été de tout repos. Alors en deuxième année de BUT Génie électrique et informatique industrielle (GEII) à l’IUT de Cachan (Val-de-Marne), elle commence à chercher son entreprise en février 2025 pour intégrer une école d’ingénieurs en parallèle. « Au début, je pensais que ce serait simple. Mais après un premier entretien sans retour, j’ai compris qu’il fallait accélérer », raconte-t-elle.

À son compteur, près de 350 candidatures. « Les réponses étaient très rares, la plupart des recruteurs ne répondaient pas », confie-t-elle. Même son stage en PME de fin de BUT ne débouche pas sur une embauche : « Ils n’avaient pas les moyens de financer ni l’école ni le salaire », se désole-elle.

« Recevoir autant de refus automatiques sans échanges humains finit par affecter la confiance en soi », Théo, 20 ans

« C’est vraiment dur mentalement »

Alors que l’échéance pour trouver son apprentissage approche, Théo ressent du découragement. « Recevoir autant de refus automatiques sans échanges humains finit par affecter la confiance en soi », raconte-t-il.  « Même si l’on est conscient que les recruteurs reçoivent beaucoup de candidatures, ça blesse l’égo, on se sent isolé, incompris. C’est vraiment dur mentalement ».

De son côté, Monica se tourne vers la responsable alternance de sa future école, à la recherche de conseils pour que sa candidature se retrouve enfin en haut de la pile. « Elle a corrigé mon CV, elle m’a envoyé des conseils ainsi que des contacts directs avec des recruteurs », précise la jeune étudiante. Grâce à ce soutien précieux, cette dernière a pu obtenir un entretien d’embauche.

Après un premier entretien concluant dans une société de Trappes (Yvelines), spécialisée dans les nouvelles lignes de métro du Grand Paris Express, l’entreprise a finalement renoncé. « Ils avaient commencé les démarches mais ont abandonné à cause du coût de la formation, trop élevé pour eux. L’ESILV coûte environ 37 000 euros pour trois ans d’alternance. Mais parfois, les plafonds d’aide des OCPO (Organismes de financements) sont atteints et l’entreprise doit payer le reste, ce qui peut être un frein ».

La signature du contrat : entre fatigue et soulagement   

Finalement, c’est seule qu’elle décroche son alternance avec un poste dans l’aéronautique au sein du site de Safran Electronics & Defense à Éragny (Val-d’Oise). « J’ai eu un entretien en présentiel, puis un entretien téléphonique avec la RH. Ce poste m’a séduite parce que j’ai toujours voulu travailler dans l’aéronautique », se réjouit-elle. « Je vais travailler sur un logiciel de 3D, ce qui correspond à mes compétences développées en 3D à l’IUT ». 

Un soulagement, mais un contrat signé sur le tard qui a retardé le début de ses cours. « Je n’avais pas encore signé début septembre donc je n’étais pas censée venir en cours », explique Monica, avant d’ajouter : « Heureusement, l’entreprise a rapidement validé le dossier et les aspects financiers, je commencerai à travailler la semaine prochaine ». 

Pour Théo, c’est aussi le même dénouement qui sonne le glas de plusieurs mois de recherches effrénées. Après avoir vu passer une offre publiée par la BNP Paribas sur LinkedIn, il postule et décroche le poste.

Le processus de recrutement se déroule en deux temps. D’abord un test en ligne, « avec des exercices de mathématiques, de logique et de réflexion ». Puis un entretien vidéo avec sa future tutrice. « L’entretien a duré une trentaine de minutes, on a parlé de mes projets et elle m’a présenté les missions », détaille-t-il. Deux semaines plus tard, un coup de téléphone vient confirmer son embauche en tant qu’assistant chef de projet transverse.

« Il faut se démarquer davantage »

Si leur aventure se termine bien, les deux étudiants soulignent les difficultés croissantes pour réussir à décrocher une alternance. « Il faut se démarquer davantage », pointe Théo, en allant se présenter directement sur place et ne pas hésiter à relancer les entreprises. « J’ai vu des candidats qui ont fait des actions originales comme se poser avec une pancarte devant des bureaux, et ça marche », renchérit-il.

«  On est énormément à postuler sur les mêmes offres, et il n’y a pas assez de places pour tout le monde», Monica, 19 ans

Selon Monica, le problème lié à la recherche d'alternance est double. D’abord, la concurrence : « On est énormément à postuler sur les mêmes offres, et il n’y a pas assez de places pour tout le monde », remarque-t-elle. Puis, la baisse des aides liées à l’embauche d’un apprenti qui ajoute du grain à moudre. « J’ai vu que les aides de l’État aux entreprises avaient diminué. Ça complique les choses, parce que certaines entreprises hésitent à recruter ». 

Avec le recul, la future ingénieure reconnaît qu’elle aurait pu aborder sa recherche autrement. « J’aurais commencé bien plus tôt, Je n’aurais pas fait confiance à une entreprise qui m’a lâchée au dernier moment, et j’aurais sollicité plus tôt la responsable de mon école ».

Car si l’ESILV proposait un accompagnement, elle admet ne pas l’avoir utilisé à bon escient. «La responsable m’avait conseillé de modifier mon CV, mais je l’ai fait trois semaines après… », sourit-elle. De même, elle regrette d’avoir trop restreint son champ de recherche. « Je me concentrais uniquement sur l’aéronautique. Elle m’avait dit de m’ouvrir à d’autres domaines, mais je n’ai pas voulu ».

Pour ses pairs qui sont encore ou bientôt en quête d’une alternance, Monica a un message clair à faire passer : « Commencez vos recherches le plus tôt possible, démarquez-vous et ouvrez-vous à plein de domaines. Il ne faut pas se renfermer sur un seul secteur, comme je l’ai fait avec l’aéronautique ».

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