William Simonin et Vincent Leroy se sont rencontrés sur les bancs d’Epitech à Nancy et n’ont cessé de travailler ensemble, jusqu’à l’obtention de leur diplôme, mais surtout jusqu’à la création de Vivoka. Leur projet de fin d’études, qui s’est transformé en entreprise, leur a permis de devenir le leader de la reconnaissance vocale en France. Depuis 2015, la start-up a trouvé sa place dans un marché en pleine explosion et souhaite désormais s’implanter au-delà des frontières de l’Hexagone. Les deux entrepreneurs, anciens étudiants d’Epitech Nancy et surtout amis dans la vie, reviennent sur leur parcours commun en école d’informatique et leur aventure entrepreneuriale.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Vincent : Après le bac, je suis parti à l’IUT, pour suivre un DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle). J’ai surtout touché à l’électricité, mais aussi à l’informatique. C’est là où j’ai fait mes premières lignes de code. J’ai ensuite voulu poursuivre dans le secteur de l’informatique. Lors de mes recherches, je suis tombé sur Epitech. J’ai commencé à en parler autour de moi, à mes profs qui connaissaient aussi, et qui me l’ont recommandée. J’ai postulé à Nancy et je suis entré directement en deuxième année, où j’ai rencontré William.
En fin de 3e année, nous avons fait un stage de 6 mois ensemble, dans une société au Luxembourg, Etix Everywhere qui fabrique des solutions pour des data centers. En 4e année, on a passé un an ensemble à l’université du Kent en Angleterre. William s’est spécialisé en business et moi, en sécurité informatique et réseaux. On a ensuite dû faire un mémoire sur un projet commun qui a permis de lancer Vivoka. C’est cette ébauche de projet qui est devenu notre Epitech Innovative Project (EIP) en 5e année, à Epitech Paris.
William : Dès la sortie du bac, j’ai quitté la Corse pour le continent pour mes trois premières années à Epitech Nancy. Ensuite, j’ai le même parcours que Vincent. De retour en France après notre année en Angleterre, notre priorité c’était vraiment de valider le diplôme en en faisant le moins possible pour concentrer toutes nos forces sur la croissance de Vivoka qui prend une ampleur dès le début, ce qui n’était pas du tout prévu. On a commencé à recruter nos premiers stagiaires, nos premiers salariés et 5 ans après, on est une trentaine et on revient pour la 3e fois du CES de Las Vegas.
AFTERMOVIE #CES2020Retour sur notre 3ème participation au plus grand salon mondial des nouvelles technologies !Nous avons élevé le niveau de nos ambitions en venant cette année avec 2 de nos Business Unit, Vivoka et le Voice-Market.#lasvegas#voicerecognition#ux#ai#voicepic.twitter.com/fOyLc17vdX
— Vivoka (@vivoka) January 20, 2020
Comment vous est venue l’idée de créer Vivoka ?
William : Est-ce que vous avez vu Iron Man ? Devant ce film, on a été impressionné par Jarvis, l’intelligence artificielle d’Iron Man. On a cherché à se procurer quelque chose comme ça et on s’est rendu compte que ça n’existait pas donc, on s’est dit, on va le faire ! Ce qui est d’autant plus intéressant c’est qu’à l’époque, il n’y avait pas encore Amazon Écho, Google Home et tous les assistants vocaux. Siri existait déjà et en était à ses débuts. On a misé sur la technologie de la voix, sur la reconnaissance vocale, bien avant que le marché dans ce domaine-là n’explose. On était un peu au bon endroit au bon moment. Ça nous a permis d’avoir une place de leader en France.
Vincent : En 2015, quand on disait que, bientôt il allait y avoir de la reconnaissance vocale dans les ordinateurs, les voitures, dans les bornes, tout le monde nous regardait avec de gros yeux et aujourd’hui c’est une évidence !
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Vivoka ?
William : C’est le spécialiste des technologies de la reconnaissance vocale et de l’intelligence artificielle. Notre métier, c’est la création d’assistants vocaux intégrés sur tout support. On travaille pour l’hôtellerie haut de gamme, les banques, le retail, le e-commerce, etc. On emploie 30 salariés, on bénéficie de 5 ans d’expertise et on est à près de 4 millions d’euros de levée de fonds.
Vincent : On a aussi 1 bureau à Metz et 1 à Paris, divisé en 3 business units.
Comment l’école vous a-t-elle soutenu dans cette aventure ?
William : À l’époque, c’était très particulier. Quand on entreprend, très rapidement c’est la guerre contre le temps. On s’est un peu battu avec l’école au début pour leur montrer l’importance de notre projet. Ce qui était très intéressant, car ça nous a permis de vendre la société et de nous confronter aux premières négociations jusqu’à ce que l’école accepte de nous accompagner et d’adapter nos horaires, pour qu’on puisse valider le diplôme.
Vincent : Ça nous a vraiment appris à négocier. Aujourd’hui, on est mis en avant comme une vitrine et Epitech incite les étudiants à transformer leur projet de fin d’études en start-up. C’est une fierté pour nous d’avoir poussé de ce côté-là et d’avoir ouvert la voie. C’est formateur pour les étudiants, mais c’est aussi une carte de visite pour l’école. Ça apporte aussi une certaine notoriété.
Revivez #EpitechXP2020, le RDV annuel de l'#innovation, où sont exposés plus de 100 projets innovants conçus par les étudiants. Pour cette édition, c'est @JulienTellouck qui a animé l'événement. Il nous raconte Epitech Experience comme il l'a vécu.https://t.co/euzxrtUTO0
— Epitech (@Epitech) February 26, 2020
Qu’est-ce qu’Epitech vous a apporté ?
Vincent : Un mot très simple, se débrouiller. Epitech fonctionne sur des projets, on nous donne un sujet, un temps imparti, un groupe de travail et on se débrouille. C’est l’esprit général d’Epitech. C’est quelque chose qui est nécessaire dans le monde de l’entrepreneuriat.
William : C’est vraiment apprendre à apprendre qu’Epitech nous a inculqué. Il y a aussi tout le côté technique, et le fait d’être face à un problème, et d’apprendre à trouver une solution parce que ce qui compte, c’est le résultat. C’est ce qui m’a vraiment servi dans le business, la pédagogie s’adapte à chacun des domaines.
Vincent : On développe aussi une grosse capacité de travail, par rapport à la concurrence. On va être capable de passer deux fois plus de temps pour aller deux fois plus vite, c’est ce qui fait qu’on arrive premier sur le marché. Sans oublier les compétences techniques, qui sont loin d’être négligeables et qu’on va chercher d’ailleurs maintenant chez les étudiants.
Pourquoi cherchez-vous à recruter des profils issus d’Epitech ?
William : L’avantage, c’est que, lorsqu’un étudiant d’Epitech postule chez nous, on sait ce qu’il a vécu, on connaît son parcours, on va pouvoir poser les bonnes questions. On va très rapidement voir sur quoi il est à l’aise, sur quoi il l’est peut-être un peu moins. On aura moins de surprise.
Vincent : C’est aussi de la facilité, je n'ai pas besoin du CV de l'étudiant d'Epitech. J’ai juste besoin de le rencontrer, je sais par quoi il est passé, ce qu’il a fait, en fonction de l’année dans laquelle il est, et où il est localisé. Mais on reste quand même ouverts, on a des collaborateurs qui ne viennent pas d’Epitech.
Selon vous, quels sont les points forts de l’école ?
William : D’abord je dirais que c’est une école de passionnés, c’est vraiment une école où on peut vraiment s’épanouir si on aime ce qu’on fait, si on aime le développement, si on ne compte pas ses heures et si on veut construire, créer, réfléchir.
Vincent : J’ajouterai juste que c’est une école qui forme les gens à devenir plus acharné, et à ne pas s’arrêter à ce qu’on leur demande, à pousser les choses plus loin. Ce qui est une force dans le monde du travail.
William : Quand on rend un projet à Epitech, et qu’on fait plus que ce qui est demandé, on peut avoir plus que 20. On nous encourage à faire des bonus. Il y a aussi des erreurs de code qui sont fatales. Si 95 % de notre projet est viable, mais il y a un élément qui buggue, c’est zéro et ça reflète vraiment la vie professionnelle. C’est dur, mais c’est formateur. Ça, Epitech nous l’a bien apporté.
Pourquoi avez-vous décidé de travailler ensemble ?
William : Pas mal de choses ! On travaillait déjà ensemble sur nos projets à l’école, on travaille de la même façon, on sait comment fonctionne l’autre. On a aussi une affinité naturelle, on est amis avant d’être associés. Justement on a appris ensemble, chacun connaît les points forts et points faibles de l'autre, et ça nous va très bien.
Vincent : Je ne me suis jamais posé cette question ! Je dirais que c’est vraiment notre complémentarité.
Quelle est la prochaine étape pour Vivoka ?
William : La prochaine étape pour nous va vraiment être un déploiement en France, en Europe et à l’international. On a eu la chance cette année de signer avec plusieurs gros groupes comme Accor, Alcatel, etc. On a doublé d’effectif, on continue à recruter et il faudrait encore le double d’effectif pour répondre à toute la demande qu’il y a. Notre objectif, c’est de continuer à se développer, et à prendre du plaisir dans ce qu’on fait.
Reconnaissance vocale : comment ça marche ?Nombreux sont ceux qui en parlent, mais qui sait réellement comment cela fonctionne ? Découvrez notre article qui décrit les composants de la reconnaissance vocale.https://t.co/l1mNFO10EV#reconnaissancevocale#voice#stt#nlp#aipic.twitter.com/7wk9S3WfYV
— Vivoka (@vivoka) December 16, 2019