Passionné par la nature, Edgar, 22 ans, n’a pas hésité longtemps lorsqu’il a dû faire son choix d’orientation. Il en est convaincu : plus tard, il souhaite absolument concilier son projet professionnel et son souhait de s’engager personnellement dans la transition écologique. Alors étudiant ingénieur agronome à l’Institut Agro Montpellier, le jeune homme s’épanouit pleinement dans sa formation.
Sensible aux sujets qui touchent l’environnement, son envie d’en apprendre davantage sur ce qui l’entoure ne s’arrête pas là. Cette année, Edgar opte pour la césure. Afin de s’engager pour une cause en lien avec ses valeurs personnelles, il rejoint le Comité RSE de la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE).
Pourquoi t’es-tu dirigé vers des études d’ingénieur agronome à l’Institut Agro Montpellier ?
J'ai été élevé dans une famille avec des personnes très engagées dans les domaines liés à la faune sauvage, la forêt et l'écologie de manière générale. J’ai donc eu la chance d’être au contact de la nature dès mon plus jeune âge. J’allais observer les animaux en forêt avec mon grand-père et j’aidais de manière ponctuelle mes cousins dans les travaux à la ferme. J’ai ainsi pu développer une sensibilité et une curiosité pour l’ensemble des sujets autour de l’environnement, qui m’ont guidé vers mon choix de devenir ingénieur agronome.
De plus, il me semblait essentiel d’avoir une compréhension fine de notre environnement, afin de pouvoir anticiper et agir sur les crises auxquelles nous sommes confrontés. La formation d’ingénieur agronome se démarque particulièrement par sa pluridisciplinarité et la profondeur qu’elle apporte sur les sciences du vivant.
Concernant l’Institut Agro Montpellier, je l’ai choisi car je savais que l’école proposait de nombreuses opportunités d’échanges à l’étranger, notamment Wageningen University & Research aux Pays-Bas, qui est très reconnue à l'international. D’autre part, j’avais fait l’ensemble de mes études à Paris et je souhaitais changer d’air et découvrir de nouveaux endroits en France.
Actuellement, tu es en année de césure et bénévole au Comité RSE de la CNJE. Quelle est la raison qui t’a poussé à faire une année de césure et pourquoi le choix du bénévolat ?
J’ai décidé de faire une année de césure car je souhaitais gagner de l’expérience à travers différents stages, tout en réalisant des projets personnels. J’ai réalisé mon premier stage chez Séché Environnement dans la direction Développement Durable. Ce dernier m’a permis d’appréhender le pilotage d’une stratégie RSE à l’échelle d’une ETI [Entreprise de taille intermédiaire] et les défis auxquels l’entreprise était confrontée.
Nos principales missions sont de sensibiliser, former et accompagner les Junior-Entreprises sur l’ensemble des sujets liés à la RSE.
Aujourd’hui, j’ai rejoint Fermes en Vie, qui accompagne les agriculteurs souhaitant s’installer en agroécologie. J’ai également décidé de consacrer une partie de mon temps à du bénévolat, en rejoignant le Comité RSE de la Confédération Nationale des Junior-Entreprises en tant que coordinateur.
Peux-tu rappeler ce qu’est une Junior-Entreprise ?
Les Junior-Entreprises (J.E) sont des associations pédagogiques de conseil de loi 1901 ayant pour objet social la montée en compétences des étudiants, à travers la réalisation de prestations de service pour des professionnels.
Ces structures sont implantées au sein d’établissements d’enseignement supérieur et permettent aux étudiants de développer leurs savoirs en mettant en pratique les connaissances acquises en formation, afin de répondre aux besoins des clients.
Quelles sont tes missions en tant que référent Engagement du Comité RSE de la CNJE ?
Nous sommes une équipe de cinq personnes. Nos principales missions sont de sensibiliser, former et accompagner les Junior-Entreprises sur l’ensemble des sujets liés à la RSE. Par exemple, nous pouvons être amenés à réaliser des formations pendant les Congrès ou à animer une réunion avec une J.E. qui souhaiterait lancer sa démarche RSE.
On mène également des projets sur la santé mentale des étudiants avec les J.E. de certaines écoles, comme l’IESEG Paris ou l’EPP (École des Psychologues Praticiens). On a aussi développé un outil de diagnostic directement basé sur l’ISO 26 000, avec la Junior-Entreprise de TBS. Enfin, on est souvent amené à participer aux réflexions sur la future stratégie du Mouvement des Junior-Entreprises.
Réalises-tu ou as-tu réalisé d’autres actions d’engagement ?
Mon premier contact avec le monde associatif a été avec une unité locale de la Croix-Rouge Française. C’était à la fin de mon année de seconde, j’avais du temps libre et l’envie de m’engager pour les autres. J’ai décidé de franchir le pas et je suis allé à la rencontre des bénévoles de l’association la plus proche de chez moi.
Au quotidien, c’est l’urgence d’agir pour la protection de l’environnement qui me motive.
Coup de chance, quelques jours après, c’était la semaine des Journées Nationales de la Croix-Rouge. Cette semaine a marqué le début d’une aventure qui allait durer jusqu’à la fin de mes années lycée. J’ai beaucoup apprécié ces moments avec les autres bénévoles et les bénéficiaires et j’en garde encore de très bons souvenirs.
Quels enjeux te poussent à agir au quotidien et pourquoi ?
Je suis particulièrement sensible aux enjeux environnementaux liés à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Au quotidien, c’est l’urgence d’agir pour la protection de l’environnement qui me motive.
Souvent, il y a des enjeux de société qui nous touchent, mais on ne sait pas comment passer à l’action. Peux-tu raconter comment tu l’as fait ?
Il y a toujours ce premier pas, qui est le plus dur à faire, car on ne se sent pas toujours légitime et, pourtant, il est urgent que tout le monde se saisisse de ces enjeux. Je suis persuadé que l’entreprise a un rôle à jouer, tout comme l’État et les citoyens, avec des responsabilités communes, mais différenciées.
C’est pourquoi j’ai tout de suite eu de l’attrait pour le concept Junior-Entreprise, qui concilie des aspects de l’entreprise et de l’associatif avec un but non lucratif : la montée en compétences des étudiants. J’ai d’abord eu l’envie de m’impliquer à l’échelle de la JEMA (J.E. de l’Institut Agro Montpellier), puis à l’échelle de l’ensemble du Mouvement des Junior-Entreprises pour faire bouger les lignes.
Aujourd’hui, les notions en lien avec la transition écologique sont encore très peu abordées à l’école et isolées du reste du cursus, alors qu’elles devraient être un des piliers de la formation de l’ensemble des étudiants. C’est cette envie d’apporter une ouverture supplémentaire aux Junior-Entrepreneurs qui m’a conduit à m’investir dans le Comité RSE.
Aujourd’hui, quelles sont tes principales préoccupations et quels sont, selon toi, les enjeux majeurs dans les années à venir en termes d’écologie ?
Je suis particulièrement préoccupé par l’actualité. Il y a de nombreuses décisions parfois contradictoires, qui empêchent les acteurs d’avoir une visibilité claire et de s’engager pleinement dans la transition écologique.
Il faut être curieux, ne pas avoir peur d’oser et tenter sa chance si l’occasion se présente.
On voit également qu’il y a de nombreuses résistances au changement de la part de certains acteurs qui sont pourtant nécessaires, car nous sommes dans une course contre la montre déjà bien avancée. Un des gros enjeux sera donc de changer de paradigme en ne percevant plus l’écologie comme une contrainte, mais comme le fondement d’un avenir viable.
Que dirais-tu à un jeune qui a envie de s’engager, mais ne sait pas comment s’y prendre ?
Il n’y a pas de règles prédéfinies et il existe beaucoup de formes d’engagement différentes qui sont souvent complémentaires. Il faut trouver celle où on se sent le plus à sa place pour s’épanouir dans son engagement. C’est pourquoi je lui dirais qu’il faut être curieux, ne pas avoir peur d’oser et tenter sa chance si l’occasion se présente.
Conseilles-tu aux jeunes de s’engager et pourquoi ?
Je pense que c’est indispensable et c’est un bon moyen de contribuer directement à des projets qui vous tiennent à cœur. L’engagement est aussi une manière de lutter contre ce sentiment d’impuissance ou d’éco-anxiété, qui peut survenir face à l’actualité.
Cela permet aussi de partager des moments et de faire des rencontres très enrichissantes avec des personnes qu’on n’aurait pas eu la chance de croiser dans d’autres conditions.