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“Tête la première” : le sport au service de la santé mentale des étudiants

Avec sa nouvelle campagne « Tête la première », l’association Nightline, qui œuvre pour l’amélioration de la santé mentale des étudiants, promeut l’activité sportive régulière. 
Mis à jour le / Publié à 8h15
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De gauche à droite, Nasrine Chafa, Claire Palou, Alyne Dossou, Asma Niang, Philippe Dauvier, Emma Oudiou et Christelle Tissot

À l’occasion de la journée  mondiale de la santé mentale, l’association Nightline lance ce mardi 10 octobre sa nouvelle campagne : « Tête la première ». L’association, créée en 2016, œuvre à l’amélioration de la santé  mentale des étudiants en France. 

La création de plusieurs lignes  d’écoute  nocturnes fait partie des actions phares de l’association. Des étudiants bénévoles prêtent une oreille attentive et bienveillante à leurs pairs en situation de détresse mentale. Ces derniers se livrent de façon anonyme.

L’initiative « Tête la première » a pour but de mettre  l’activité  sportive  en  avant, ainsi que ses bienfaits sur la santé mentale. Un thème qui trouve une résonance toute particulière avec la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. La fête de la Science a aussi choisi de mettre le thème du sport à l’honneur cette année. 

Qu’est-ce que « Tête la première » ? Quels sont les bienfaits du sport sur la santé mentale ? Diplomeo s’est rendu à la soirée de lancement de la campagne pour répondre à ces questions !

📣 En cette journée mondiale de la santé mentale et sur les semaines à venir, Nightline te propose d’en apprendre plus sur les liens qui existent entre santé mentale et activité physique.Rendez-vous sur👉 https://t.co/xbMkz3YpTc@SantePubliqueFr@FondationAesio@CrousParispic.twitter.com/Wxsf8KDFRT

— Nightline France (@NightlineFrance) October 10, 2023

La sédentarité, facteur aggravant des symptômes dépressifs et anxieux 

L’objectif principal de « Tête la première » : favoriser l’activité  sportive, même (surtout) à un niveau amateur, comme « outil de prévention des symptômes dépressifs et anxieux » chez les jeunes. Et pour cause, 43 % des étudiants présentent des signes de détresse psychologique, selon l’Observatoire de la vie étudiante. « C’est presque un étudiant sur deux », éclaire Erkan Narmanli, président de l’association. Au-delà de la simple détresse, une enquête de Santé publique France révèle qu’un   jeune  sur  cinq présente des troubles  dépressifs

L’isolement lié à la COVID-19 est passé par là, mais d’autres facteurs participent de la dégradation de la santé mentale des jeunes. Parmi eux, la sédentarité. Un étudiant est sédentaire en moyenne huit  heures  par  jour  à  l’université, d’après une étude de l’Anestap et Onaps.

D’ailleurs, l’Anestaps démontre encore que 58 % des étudiants  ne  pratiquent  pas  d’activités physiques et sportives en raison d’un manque  de  temps lié à des contraintes universitaires. Parfois, ce sont aussi des raisons  financières qui les empêchent de sauter le pas.

Le président de l’association explique que ce temps qui n’est pas consacré au sport est le résultat d’une culpabilité anticipée de la part des étudiants. « J’aurais pu passer un peu de temps à bosser mon examen […] à préparer mon mémoire, à écrire ma thèse. » Pourtant, la moindre minute consacrée à une activité  physique est positive pour le mental

Asma Niang, une des ambassadrices de « Tête la première » et championne de judo, rappelle qu’une telle activité contribue à la production de sérotonine — l’hormone du bonheur — dans le cerveau. Nasrine Chafa, également ambassadrice, étudiante et ancienne handballeuse, met en exergue le caractère  social  du sport qui permet d’avoir un sentiment d’appartenance

D’après la revue JAMA Psychiatry, la marche  rapide de 15  minutes, six  fois  par  semaine, permet de réduire  de  18 % les symptômes  de  dépression. Pour 30 minutes de marche rapide, on passe à 26 %. Une habitude qu’on peut facilement  intégrerdans  son  quotidien, même pour les programmes les plus chargés. Par exemple, « descendre un à deux arrêts plus tôt » préconise Erkan Narmanli.

Donner la parole aux jeunes et aux sportifs

Avec le soutien de Santé Publique France, le Crous de Paris et la Fondation AESIO, et en collaborationavec la Fédération française du sport universitaire (FFSU) et l’Association nationale des étudiants en STAPS (ANESTAPS), Nightline vise à ouvrir le dialogue avec sa nouvelle campagne de sensibilisation « Tête la première ». 

Sur le site internet de l’initiative, les jeunes pourront trouver des informations sur les apports de l’activité  physique sur la santé mentale, ainsi que des conseils pour concilier  vie  étudiante et pratique  sportive. Des témoignages d’autres jeunes, de sportifs et de professionnels de la santé mentale seront aussi diffusés sur les réseaux sociaux et les plateformes vidéos. 

Pour Marion Jacquin, responsable communication de Nightline, « L’idée est de faire dialoguer des profils assez différents […] tracer un parallèle entre la vie  quotidienne  d’un  étudiant  et  la  vie  quotidienne  d’un  sportif. » Parmi les points communs de ces deux modes de vie, elle explique qu’il y a « les blessures, qu’elles soient physiques et morales, l’éloignement  familial, les troubles du comportement  alimentaire, etc. » D’autres thématiques sont aussi abordées, notamment, « Comment se relever après un échec ? ».

Chacun aura aussi l’occasion d’apporter  son  témoignage via un formulaire en ligne au sujet de son expérience du sport sur sa santé mentale. Il ne s’agit pas seulement de montrer les bons côtés. Plusieurs ambassadeurs sportifs de la campagne alertent aussi sur les effets d’une pratique trop intensive sur le mental, afin de conseiller au mieux les jeunes. Le tout est de faire se rencontrer des témoignages de sportifs de haut niveau et ceux d’étudiants pour trouver un équilibre  sain  entre   pratique  professionnelle  et  sédentarité imposée par la vie étudiante.

Sportifs de haut niveau et étudiants du supérieur : un public assez semblable

Pour la soirée de lancement de « Tête la première » le 5 octobre dernier, plusieurs des ambassadeurs  sportifs  et  étudiants de la campagne s’étaient prêtés au jeu d’une discussion autour du sport et de la santé  mentale. Le talk était animé par Christelle Tissot, la fondatrice du média Musae, qui vise à « dédramatiser et démocratiser la santé mentale ».

Les intervenants ont plusieurs fois tracé le parallèle  entre étudiants du supérieur et sportifs  de  haut  niveau, mettant alors en avant la pression qu’ils peuvent subir, leur préparation face à une échéance ou encore le lien entre leur santé mentale et leurs objectifs.

Pour Asma Niang, « Un étudiant, c’est forcément une performance qu’il va aller chercher », tout comme un sportif. « Il a une pression  sociale  de  réussir, [d’] avoir de bonnes  notes [de] rendre le mémoire. […] Il y a aussi la peur  du  rejet s’il ne réussit pas. » 

Établissement du supérieur ou équipe sportive, ces structures proposent un sentiment  d’appartenance. Il peut s’avérer positif, mais également négatif, une fois confronté à un échec. Nasrine Chafa le dit d’ailleurs très bien : « Le sport pour moi, c’était un petit peu une appartenance […] j’avais l’impression de me  sentir  utile dans l’équipe […] c’était comme une deuxième famille ». Cela implique aussi une certaine pression et une peur  de  décevoir les parents, les enseignants et les amis, par exemple, dans le cas étudiant.

Emma Oudiou, ancienne spécialiste du 3 000 m steeple, conseille les étudiants comme les athlètes face à cette pression de la réussite : « Ce qui est important, c’est de ne  pas  complètement  s’identifier  à  sa  performance ou à son objectif […] de se rappeler qu’on  existe  par  ailleurs. » Elle rappelle l’importance de sortir de la pensée du « Je vaudrai quelque chose seulement si j’atteins cet objectif-là […] ou parce que j’ai une médaille ou des sponsors ». Du côté des étudiants, cela peut aussi passer par le fait  d’avoir  des  hobbies à côté des études, comme une activité  sportive, du bénévolat ou une passion, par exemple.

Philippe Dauvier, préparateur mental dans le milieu sportif, place la préparation  mentale  et  physique  avant une compétition sportive au même  plan que celle qui a lieu avant  un  examen  académique. « C’est tout pareil, il y a les mêmes enjeux ». Nasrine Chafa le confirme d’ailleurs. « Avant nos matchs, on regardait les vidéos des joueuses adverses pour en savoir plus sur leur tactique, leur défense, leur jeu et avant un partiel, c’est la même chose. On s’entraîne sur des annales, on revoit nos cours… »

Pour le préparateur mental, avant un concours ou une rencontre sportive, il faut « rendre  plus  souple  le  cerveau » face à certaines peurs, celle de l’échec, notamment ou le manque  de  confiance  en  soi. « C’est un muscle comme les autres, qui se muscle et qui s’étire », image Philippe Dauvier. L’idéal est alors à consacrer  régulièrement  du  temps à une activité physique, à de la méditation, ou à tout autre passe-temps qui permet non seulement de se  détendre, mais aussi de s’épanouir en parallèle des études. Cela permet d’aborder sa vie étudiante avec « plus de facilité, plus de tranquillité, plus d’anticipation », conclut-il.

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