À quelques jours du bac, les terminales sont en pleine période de révisions. Manuels, fiches ou séances de révision, beaucoup sont passés par cette phase pénible où la charge de travail s’accumule et dont on ne voit pas la fin. L’ESAM, école de finance d’entreprise et de management stratégique, s’est associée à Solpedinn pour des séances de révisions pas comme les autres, à travers le programme « Demain Bachelier ».
Réviser autrement
SOLutions PEDagogiques INNovantes, voilà qui résume plutôt bien la philosophie de la start-up spécialisée dans l’éducation. Fondée par d’anciens étudiants et issue de l’incubateur de l’ESAM « The Why Not Factory », la petite entreprise Solpedinn a aidé les lycéens, au cours de huit ateliers, à réviser d’une manière peu conventionnelle, mais tout aussi efficace. Au programme, plusieurs matières de la classe de terminale. Martin, cofondateur de Solpedinn nous explique quels ateliers composaient ces séances de révisions : « Il y avait un cours de management qui était vraiment orienté bac STMG, car c’est une partie du public de l’ESAM, les sept autres représentaient sept matières du programme de terminale ES »
Martin, cofondateur de Solpedinn : « On passe beaucoup par le jeu ou l’entraide, mes meilleurs cours, ce sont ceux où je ne dis rien »
Les étudiants ont donc eu l’occasion de réviser leur programme d’histoire, de SES, de géographie, d’anglais, de maths, d’espagnol et de philosophie. Jusqu’ici rien ne semble très original, des révisions organisées par une école et une start-up de l’éducation. Cependant, les méthodes de l’entreprise sont bien différentes de celles que l’on peut retrouver dans un lycée lambda. Jeux, défis, entraide ou même théâtre, les séances organisées depuis le 25 avril et qui sont maintenant finies ne manquaient pas d’originalité : « On a trouvé les véhicules d’apprentissages qui marchent, les bonnes manières de faire, tout l’inverse du : asseyez-vous, taisez-vous, rangez vos téléphones », nous précise Martin.
En effet, si « Demain bachelier » ne remplace pas des révisions ou des cours standards, ces révisions représentent une véritable valeur ajoutée pour les terminales. « Nous préfèrerons utiliser des connaissances que les étudiants maîtrisent plutôt que des connaissances qu’ils connaissent vaguement ». Ainsi, Martin nous explique qu’il sort d’un cours de philosophie au cours duquel il enseignait comment les films Harry Potter peuvent aider à comprendre Sartre et l’existentialisme. Une méthode qui a su séduire une dizaine d’étudiants cette année et qui devrait sans doute être reconduite l’année prochaine confie Camille Guérin, responsable développement et communication.
L’incubateur d’où sont issus les cofondateurs de Solpedinn
Solpedinn, le rapprochement de deux anciens étudiants de l'ESAM
Le nombre de start-up qui naissent et meurent chaque année est élevé. Combien de jeunes diplômés se creusent la tête pour trouver le concept de demain ou une idée ingénieuse autour de laquelle bâtir un projet ? Beaucoup. Pourtant, les deux cofondateurs n’avaient pas l’air d’avoir cette approche pour créer leur start-up : « Je travaillais dans la finance et Antonin dans les cabinets pharmaceutiques, sans se concerter on a fait nos mémoires sur le même thème : Comment apprendre autrement ? ».
« La méthode Solpedinn c’est : comment réviser simplement des choses qui paraissent compliquées »
Un rapprochement quasiment naturel pour les anciens diplômés de l’ESAM qui sont tous deux passés par Sciences Po Aix-en-Provence. « On a suivi un parcours qui était assez intensif et la question était : comment on fait pour travailler autant et ne pas détester tout ce qui se rattache à ce travail ? » C’est dans cette optique qu’ils ont voulu travailler sur leur projet : « On s’est dit soit on le fait et ça nous fait rigoler, soit on abandonne parce que c’est trop dur. Ainsi, on a créé un trivial pursuit de révision, une manière sympa de réviser. »
Un chemin qui les a menés vers l’incubateur de l’ESAM « The Why Not Factory », situé en face de l’école du groupe IGS. Un incubateur qui a accueilli les lycéens participant au programme « Demain bachelier » et où peuvent travailler plusieurs étudiants et jeunes entrepreneurs lançant leurs projets.
Si dans le cadre du partenariat, Solpedinn a travaillé avec des lycéens préparant le bac, la cible privilégiée reste les étudiants du supérieur. « Maintenant, on fait beaucoup de culture générale, mais au début, on a commencé par l’informatique et le pack office (...) le premier cours par exemple, c’était “comment tu codes un puissance 4 sur Excel. »
« Demain bachelier » est donc terminé et il n’y a pas de doute quant au fait que cette méthode peut porter ses fruits auprès des étudiants. La start-up devrait trouver un public avec le nombre croissant de lycéens s’inscrivant à des études supérieures.