Il est à peine 9 heures ce mercredi 26 février, que les allées des immenses pavillons de la porte de Versailles, à Paris, commencent déjà à se remplir. Les visiteurs se mêlent aux animaux de la ferme, à la rencontre des agriculteurs, producteurs et autres représentants du milieu, dans un brouhaha général et sur fond d’odeur de foin et de crottin. Pas de doute : on est bien au Salon International de l’Agriculture.
Parmi les centaines de stands qui participent à cet événement, l’enseignement agricole est représenté, du lycée agricole aux écolesvétérinaires en passant par les formations en agronomie. Ses meilleurs ambassadeurs : les jeunes, facilement reconnaissables par leurs t-shirts floqués aux couleurs de leur établissement. Ils sont là pour parler au grand public de leur passion, présenter leurs cursus ou encore participer à des concours organisés par la profession. Diplomeo est allé à leur rencontre le temps d’une matinée.
« Il y a de nouvelles méthodes à inventer pour protéger les océans » :
« Au cœur de l’action »
Quizz, ateliers autour des produits du terroir, petits cadeaux : Alexis, Lydie, Léa et Mael ont pensé à tout pour chouchouter le public. Les quatre élèves du lycée agricole Georges Desclaudes, à Saintes (Charente-Maritime), sont arrivés la veille, avec leur vache baptisée Pilvo Dem pour participer au trophée international de l’enseignement agricole.
Dans les jours à venir, ils vont présenter le bovin à un jury et effectuer des manipulations techniques. À la clé s’ils remportent le premier prix : une somme de 6000 euros qui permettra à leur lycée de financer des sorties scolaires.
« Ce Salon nous permet de savoir vers quelle branche on veut aller », Léa, élève au lycée agricole Georges Desclaudes, à Saintes (Charente-Maritime)
« Pour moi qui vient souvent en tant que visiteur, là on voit vraiment le backstage, on est au cœur de l’action », s’enthousiasme Léa. Avec ses camarades, ils sont les premiers représentants de leur école au salon de l’agriculture. « C’est une fierté d’être ici, on a fait un travail d’équipe pour être là et on est prêts pour le concours », affirme Lydie.
Le salon est aussi l’occasion de « sortir de leur zone de confort » et de parler de leur future profession, confie Alexis, d’ordinaire plutôt timide. « La transmission est très importante dans le monde agricole : c’est important que chaque jeune puisse découvrir notre univers », estime Lydie. « C’est aussi très enrichissant pour nous, qui voulons devenir éleveurs. Participer à ce salon nous permet de savoir vers quelle branche on veut aller », ajoute enfin Léa.
« Une journée phare pour avoir de la visibilité »
À quelques pas de là, dans un autre pavillon, Mathis et Alice proposent la dégustation de leurs tranches végétales de pois chiche fermentées. « On a deux saveurs différentes », expliquent les étudiants en troisième année à AgroParisTech, assiettes à la main. Leur objectif du jour : récolter les avis du public sur leur produit, qu’ils présenteront, dans quelques semaines, au concours national d’innovation alimentaire ecotrophelia.
« Le Salon de l’Agriculture est aussi un moyen d’aiguiller les lycéens ou étudiants sur les études qui mènent à notre domaine » Julia Lo Turco
« Aujourd’hui, on représente la culture de l’innovation de notre école, qui est l’un des piliers d’AgroParisTech », avance Julia Lo Turco, chargée de mission innovation et entrepreneuriat dans l’école d’agronomie. « C’est une journée phare pour avoir de la visibilité : il y a beaucoup de familles, mais aussi des étudiants qui sont en recherche de cursus », ajoute-t-elle. « Le Salon de l’Agriculture est aussi un moyen d’aiguiller les lycéens ou étudiants sur les parcours qui mènent à notre domaine. Ils peuvent avoir un retour d’expérience en direct, avec des infos brutes. C’est tout de suite bien plus clair, plus simple et rassurant ».
Un cadre festif à la rencontre du grand public, mais aussi des entreprises, qui permet aux étudiants d’incarner une agriculture en évolution, de l’élevage à l’innovation alimentaire. Une vitrine pour représenter leur formation, mais pas que : entre transmission et nouveaux défis, ils préparent déjà l’agriculture de demain.