Il y a un an à peine, le monde de l’art oratoire lui était encore parfaitement inconnu. La semaine dernière, il remportait pourtant le très prestigieux prix Eloquentia @ HEC. Pour la septième édition du concours d’éloquence dédié aux lycéens, Marc-Aurèle a foulé la scène mythique du Bataclan, au cœur de Paris. Devant des centaines de personnes, l’élève de terminale a défendu, pendant 7 minutes, son point de vue sur un thème imposé : « l’ignorance est-elle plus douce que le savoir ? ».
Une aventure que ni lui, ni ses 5 camarades finalistes, ne sont prêts d’oublier. Pendant 4 mois, Marc-Aurèle s’est en effet préparé pour cette prestation, affinant sa technique de prise de parole en public et validant les différentes étapes de ce concours national, jusqu’à atterrir en finale et décrocher la première place. Il nous raconte.
Quand des lycéens défendent leurs idées sur la scène du Bataclan
« Ma Star Ac’ à moi »
Quand il nous répond au téléphone, trois jours après sa victoire, on perçoit encore l’émotion et l’excitation dans la voix de Marc-Aurèle. Le lycéen n’en revient toujours pas du chemin qu’il a parcouru depuis qu’une amie l’a incité à participer, l’an dernier, au concours d’éloquence de l’agglomération Paris-Saclay, d’où il est originaire. C’est en remportant ce concours qu’il a découvert celui organisé par Eloquentia @ HEC. Tout s’enchaîne alors très vite.
« J’ai candidaté avec une vidéo de présentation au printemps et j’ai été sélectionné pour le summer camp, sur le campus de HEC Paris », retrace-t-il. Pendant 7 jours, début juillet, Marc-Aurèle suit un parcours de formation et de coaching intensif, avec des centaines de candidats venus de toute la France. Entre ses cours de rhétorique, d’expression scénique, de technique vocale ou encore d’écriture créative, Marc-Aurèle passe avec brio chaque audition éliminatoire. « C’était un peu ma Star Ac’ à moi », s’amuse-t-il.
Une expérience « hyper complète et enrichissante », qui lui permet de « nouer des liens exceptionnels » avec les candidats de sa promo, assure Marc-Aurèle. Malgré la compétition, le jeune homme assure en effet que l’ambiance est plus à la solidarité qu’au stress des examens et à la peur d’échouer. « On a été amenés à progresser de manière naturelle parce qu’on s’entraidait tous », témoigne-t-il. Trois mois plus tard, quand il retrouve ses camarades dans le public et sur la scène du Bataclan pour la finale, cet esprit est resté intact : « on s’est parlé comme si on s’était vus la veille. Et je trouve que ça vaut beaucoup », témoigne-t-il.
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« Je suis plus stressé de présenter un exposé que de passer devant le Bataclan »
S’il n’avait pas de souci particulier pour s’exprimer en public avant de découvrir l’art oratoire, Marc-Aurèle constate les progrès accomplis. « Il y a encore un an, je ne savais pas aligner trois phrases ni structurer mon propos pour me faire comprendre », explique-t-il. « J’ai bien sûr encore du travail à faire aujourd’hui, mais c’est dingue de réaliser à quel point il est facile d’apprendre à bien s’exprimer ».
Pour le jeune homme, cette compétence est en effet fondamentale au quotidien : « que ce soit avec ses amis, sa famille, pour trouver un travail, c’est hyper important de savoir transmettre ses idées ». Marc-Aurèle regrette seulement que les clés pour apprendre à s’exprimer ne soient pas assez accessibles. « À l’école, l’enjeu est différent, car on est noté : le cadre dans lequel on nous pousse à nous exprimer ne favorise pas la prise de confiance », constate-t-il. « Personnellement, je suis plus stressé de présenter un exposé en HGGSP que de passer devant le Bataclan », illustre-t-il.
Les 6 finalistes de l’édition 2025 du concours Eloquentia @ HEC, sur la scène du Bataclan, mardi 1er octobre. @ Clément Chouleur
Car si, en montant sur la scène du Bataclan, Marc-Aurèle avoue avoir ressenti une certaine pression, il voulait surtout à tout prix profiter du moment. « C’est vraiment 7 minutes capturées dans le temps : tu t’exprimes et personne ne va t’empêcher de parler. On avait tous envie de bien faire, que nos efforts payent et aussi d’offrir un spectacle digne de ce que représente la salle du Bataclan », détaille-t-il.
En remettant peu à peu les pieds sur Terre après cette expérience hors du commun, Marc-Aurèle est désormais certain d’une chose : il ne se fermera aucune porte à l’avenir. Il n’exclut pas de se tourner vers son rêve d’enfant de devenir acteur en même temps que ses études de droit, qu’il aimerait commencer l’année prochaine, peut-être à l’étranger. D’ici là, il envisage déjà de s’inscrire pour un nouveau concours d’éloquence. « Parce que jamais deux sans trois », glisse-t-il avec malice.
Une maîtrise capitale pour évoluer en entreprise et au quotidien