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Parcoursup 2023 : “On a un peu l’impression de jouer au casino avec son avenir”

Ce jeudi 1er juin, les candidats ont pu consulter la plateforme pour connaître les premières propositions d’affectation dans l’enseignement supérieur. Les réactions sont, sans surprise, très contrastées. Témoignages. 
Mis à jour le / Publié en juin 2023
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© Carballo / Adobe Stock 

Le sort est jeté. Depuis ce jeudi 1er juin, en fin de journée, les 917 000 inscrits sur la plateforme d’admission post-bac Parcoursup peuvent consulter leurs premiers résultats d’affectation dans l’enseignement supérieur. 

Si certains élèves voient enfin le bout du tunnel, d’autres se retrouvent toujours sur le fil du rasoir. Entre soulagement et désillusion, les candidats ont enfin pu connaître les réponses des établissements. Ces derniers instants passés sur les bancs du lycée ponctuent la fin des mois de course frénétique à devoir saisir ses vœux et préparer des dossiers de candidature.

Le premier choix validé, pour finir son année en toute sérénité 

Certains candidats ont découvert, avec joie, qu’ils ont été admis à leur premier vœu. C’est notamment le cas de Samuel, 18 ans, en terminale générale à Meudon (Hauts-de-Seine). « Je suis très satisfait, car j’ai été accepté en première année du Programme grande école de l’IESEG, l’école de management et c’est ce que je voulais », explique-t-il, le sourire aux lèvres. 

Ce futur bachelier a émis de nombreux vœux en classe préparatoire, et a passé les concours Sésame et Accès des grandes écoles de commerce pour augmenter ses chances d’admission. Il s’estime très avantagé face à d’autres qui n’ont pas eu les mêmes opportunités que lui. « On a un peu l’impression de jouer au casino avec son avenir », ironise-t-il.

Bonne nouvelle également pour Gabin, originaire des Bouches-du-Rhône. « J’ai été affecté en BUT MMI [Métiers du multimédia et de l’internet] à Béziers et cela me réjouit, car je voulais vraiment aller dans cet IUT ». Un projet mûri dont il avait d’ores et déjà entamé les recherches dès la classe de première, via des sites d’orientation en ligne et en se rendant aux journées portes ouvertes des établissements. « C’est une formation pluridisciplinaire qui me permettra de savoir ce que je préfère parmi l’immensité de ce que propose l’informatique et quel métier me correspond », ajoute-t-il.

« Je viens des quartiers populaires et j’ai l’impression que l’on a brisé mes rêves »

Tandis que certains savourent leur victoire après des mois de dur labeur, d’autres n’ont pas eu la même chance, comme Leïla, lycéenne de Metz, en Lorraine. Elle a formulé ses vœux dans des licences et des BUT dans sa commune ainsi que dans toutes les universités de la région Grand Est. « Tous mes vœux sont en attente », déplore-t-elle. « Mais je compte me connecter toutes les heures sur la plateforme pour voir si une place se libère ».

Quant à Laura*, qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, essuyer des refus dans les vœux qu’elle convoitait lui a laissé un goût amer. « Imaginez avoir 19 au bac de spécialité et être refusé dans presque toutes les écoles sélectives », se lamente-t-elle, après avoir manqué des vœux en double licence droit-sciences politiques à la Sorbonne et dans tous les instituts d’études politiques (IEP) de l’Hexagone.

Selon la jeune fille, grandir dans un environnement non privilégié a une incidence sur les résultats Parcoursup. « Je viens des quartiers populaires, il n’y a que l’école qui est un réel tremplin pour moi, mais j’ai l’impression que l’on a brisé mes rêves », affirme Laura. 

Pour les étudiants réorientés, une épine dans le pied

Sur la plateforme, cette année, près de 2 candidats sur 10 sont des jeunes réorientés. Sarah est l’une d’entre eux. Étudiante de 20 ans de la région parisienne, elle s’est inscrite sur Parcoursup après deux années de licence peu fructueuses en histoire de l’art et archéologie. « Les cours étaient très intéressants, mais je ne me voyais pas travailler dans le domaine plus tard et j’avais horreur de la pédagogie à la fac qui m’a dégoûtée », précise-t-elle.

Mais être réorienté ne rime malheureusement pas avec priorité. Ce sont les terminales boursiers, puis les autres lycéens qui sont favorisés sur Parcoursup. Bilan des courses, 11 refus, des vœux en attente et une proposition. « Une L1 arts plastiques, cursus que je voulais le moins »,soupire-t-elle, avant de poursuivre : « On peut dire que c’est de ma faute, j’ai eu ma chance quand j’étais bachelière et je me suis trompée de parcours, mais en même temps c’est difficile de se projeter et savoir ce qu’on veut faire de sa vie aussi jeune ». 

Néanmoins, l’étudiante compte retenter sa chance lors de la phase complémentaire, le 15 juin prochain. « Je reste bien placée dans les files d’attente, donc je suis confiante », se rassure-elle. Comme solution de repli, elle s’est également intéressée à des formations hors Parcoursup, en prépa arts.

Le projet de formation motivé, une véritable épée de Damoclès pour les candidats

Les candidats s’accordent à dire que la plateforme d’accès au supérieur n’est pas très difficile à apprivoiser.« Elle est même plutôt intuitive », juge Gabin. Néanmoins, ces derniers ont tous plus ou moins demandé l’aide de leurs familles et de leurs proches pour constituer leurs dossiers, avant la date fatidique. 

« Mon père m’a aidé à rédiger les lettres, mais j’ai globalement complété mon dossier seul », raconte le jeune alto-séquanais. « Je ne savais pas quoi dire pour le projet de formation motivé et les points de loisirs. Mais j’ai effectué mes dossiers à l’avance », confie de son côté Leïla. Pour Gabin, c’était « probablement la partie la plus embêtante à faire ».

« Cela a pris du temps, car il fallait effectuer des changements pour chaque formation. Heureusement, j’avais rempli mes dossiers bien en avance par rapport à la date butoir des inscriptions », poursuit-il.

Un bilan mitigé pour les candidats, mais qui n’est pas pour autant terminé. Les surprises n’ont pas fini de tomber et pas question de s’avouer vaincu, du moins avant que la seconde et dernière phase de Parcoursup ne s’achève, le 12 septembre prochain. 

*Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée

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