C’est après un bac STMG en seconde que ses professeurs proposent à Antoine de rejoindre une classe préparatoire aux Grandes Écoles économiques et commerciales. Son objectif ? Intégrer une école de commerce. C’est pourquoi il rejoint la CPGE du lycée Turgot à Paris, avant d’être admis à NEOMA. « J’ai voulu continuer en marketing et communication, deux matières qui me plaisent et que je trouve passionnantes », précise Antoine.
Une réorientation marquée par des envies de liberté
Arrivé en école de commerce, Antoine décide de s’investir dans les associations étudiantes, à tel point qu’il va être amené à redoubler. Mais arrivé sur le marché du travail, c’est la déception. « J’ai passé deux ans en alternance sans retrouver cet investissement que j’appréciais dans les assos. Ça ne me plaisait pas vraiment. »
« J’avais envie de retourner en extérieur. »
C’est alors que l’étudiant de NEOMA s’intéresse au parcours de ses amis qui ont rejoint l’école militaire Saint-Cyr, grâce au Programme Grande École de leurs business schools. « Je me dis qu’ils ont tout compris. Ils aiment leur pays, passent leur temps dehors pendant que je suis derrière un ordinateur, sur Excel. » Il décide alors de se renseigner sur les établissements et rejoint l’EOGN, l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale, après un passage à l'Université Paris-Panthéon-Assas pour préparer le concours d’entrée.
Ce choix n’a pas été guidé que par ses amis, mais aussi par son passé. « Le scoutisme m’a aidé à prendre cette décision. C’est une activité où on passe beaucoup de temps dehors à faire du feu, qu’il fasse froid ou chaud… J’avais envie de retourner en extérieur. »
Naturellement, ses parents n’étaient pas surpris d’une telle décision. Seule ombre au tableau pour eux : « Encore une année de prépa ? » C’est la réaction qu’ils ont eu, d’après Antoine. Leur principale crainte ? Ils savaient qu’il s’engageait « pour un nouveau projet académique compliqué et intense. Mes parents et ma femme ont été d’un soutien inébranlable et c’est grâce à eux que j’ai pu tenir. »
Une préparation intense sur le plan physique et intellectuel
Grâce à sa prépa, Antoine a bénéficié d’un accompagnement intensif en culture générale ainsi que des concours blancs. « On nous préparait à la synthèse de document, aux épreuves de spécialité – en économie et en droit public. Nous avions des cours de méthodologie et nous avons aussi refait toute l’histoire de France depuis la Révolution. » Un programme qui a passionné l’élève-officier.
Mais passer le concours d’entrée à l’EOGN, c’est aussi soigner sa préparation physique. Un sujet qu’il fallait adresser en seulement six mois, puisque la prépa débute en septembre et les écrits prennent place en mars. « Il y avait des épreuves de sport après les écrits. Nous avions donc deux heures d’athlétisme et une heure de natation par semaine. » En plus du travail rigoureux sur les écrits, Antoine a également dû anticiper les épreuves orales qui se déroulent généralement en juin. « Nous avions un concours blanc par mois de septembre à janvier avec des simulations d’oraux devant un faux jury. »
« On se serre tous les coudes »
© École des Officiers de la Gendarmerie Nationale
La formation en école de gendarmerie mise aussi bien sur la théorie que sur la pratique. Après une formation initiale, les stages de chef d’équipe débutent mi-février et durent jusqu’à 5 semaines. Ces expériences précèdent des stages plus spécifiques de chef de section. Tout s’enchaîne rapidement pour Antoine qui a dû ensuite partir à Pau pour passer le brevet de parachutiste avant de réaliser un dernier stage commando d’une semaine. S’en suivent les examens et la préparation au défilé du 14 juillet.
« Les journées sont longues, mais on est heureux d’aider les autres »
Un rythme effréné qui ne déplaît pas à Antoine, qui apprécie les moments de cohésion. « Si on ne marche pas en groupe, on ne peut pas marcher. On fonctionne tous main dans la main. On se serre les coudes. » Il revient sur son stage à Saint-Cyr, alors occupé au casernement – état des bâtiments – et de la partie restauration. « Les journées sont longues, car il faut préparer la ligne de cantine tous les midis, puis tout préparer pour le soir, en plus de faire le casernement. Mais on est heureux d’aider les autres. Chacun met la main à la pâte et c’est super ! »
D’entrepreneur à gendarme : il n’y a qu’un pas
À l’origine, Antoine était attiré par l’hôtellerie – il avait même été accepté à l’école hôtelière Vattel avant de finalement refuser -, mais aussi par l’entrepreneuriat. À NEOMA, il a souhaité intégrer ce parcours, affirmant n’avoir pas « peur de se lever tôt le matin pour faire tourner [sa] boîte ». Aujourd’hui, ces passions semblent bien éloignées du monde militaire. Mais pas pour l’élève-officier qui y voit au contraire des parallèles. « Dans ma vocation ratée d’hôtellerie, la conciergerie m’intéressait beaucoup. Gendarme est un métier qui se rapproche puisque c’est un professionnel qui se doit d’être toujours à l’écoute des victimes. L’objectif est le même : rassurer et aider les autres à mener une vie paisible. »
Cette liberté qu’on attribue souvent à l’entrepreneuriat, Antoine l’a également retrouvée dans l’armée. « La Gendarmerie nationale offre des opportunités très diverses : cyber, montagne, air, fleuves… Toutes les portes me sont ouvertes. » Pour lui, le côté très hiérarchique qu’on retrouve dans cet univers n’empêche pas les étudiants de s’exprimer. Bien au contraire. « Les cadres nous mettent à contribution sur une foultitude de projets. On nous met à profit sur la chorale, les réseaux sociaux, l’organisation du gala ou d’événements sportifs, les interventions en cadre scolaire… »
Après ses réorientations, son avenir se dessine assez clairement dans son esprit. Alors qu’il aurait dû partir assurer la sécurité pour l’immense événement sportif mondial qu’accueille la capitale cet été, Antoine réalisera son stage en décalé, puisqu’il se marie. Un beau projet personnel avec celle qui a été son pilier durant ses études. Aujourd’hui, il entend se spécialiser dans la majeure « sécurité publique générale » et espère prendre la tête d’une brigade, une fois son diplôme de l’EOGN en poche.